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Psychologie et judaïse : la rentrée et la répétition par Hanna Lachkar Haddad, Psychologue – Psychothérapeute

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A la rentrée tout semble se répéter  avec une régularité récurrente. Culturellement nous associons cette saison à la morosité. Pourtant la rentrée n’est pas forcement déprimante, comme les vacances ne sont pas toutes extraordinaires.

La rentrée pour la psychologie

Septembre est une plongée dans un grand bain. Avec la reprise, nous devons faire le deuil des vacances, de ce moment vacant ou libérés de toutes nos contraintes nous pouvions vivre a notre guise. Nous pensons qu’à la rentrée, nous devons alors nous confronter à la réalité  qui nous imposerait la renonciation au plaisir. Aussi nous avons la fâcheuse tendance à anticiper les difficultés et quand elles arrivent, nous vérifions ce que nous avons crains et pense. Ces projections négatives rajoutent du mal être et plombent notre énergie. Comment remédier à cet état ?

La rentrée est la période idéale pour faire le point sur soi même. Pour certains septembre est un mois enthousiasmant et  d’autres  le redoute  et le considèrent  inquiétant ou contraignant. Ils pensent qu’ils vont être débordes et sous pression. C’est en chacun de nous que cela se passe .C’est pour cette raison qu’il faut accueillir ce moment de flottement pour faire le point sur nous même, sur nos valeurs et sur nos envies. La solution n’est pas à chercher à l’extérieur mais à l’intérieur .Et ce stress dit qu’il est temps de faire attention a soi. Il faudrait prendre de la distance avec les projections dans le futur, ou les regrets et les remords du passé. Revenons au moment présent  et soyons a l’écoute  de nos sensations et de nos émotions, de nos pensées ici et maintenant. La méditation aussi peut faire le plus grand bien.

Quant a Charles Pepin, philosophe, il considère la répétition comme indispensable pour pouvoir en sortir. En effet les peintres et les pianistes, les maitres d’art martiaux et les psychanalystes le savent bien ; il faut répéter et répéter encore pour oser sortir de la répétition. La répétition est positive car elle prépare le terrain de l’événement. Comme les acteurs qui répètent pour être vraiment libres le jour de la première. Comme les lieux que nous aimons retrouver parce qu’ils nous donnent  l’impression  d’habiter notre histoire. Ou comme les phrases du psychanalyste qui nous encourage a parler. Il suffit alors de tendre l’oreille  pour reconnaitre, sous ce qui se répète,  la  musique de la vie qui cherche à s’inventer.

La répétition pour le judaïsme :

Aussi dans la pratique religieuse, les prières (au nombre de trois) se répètent chaque jour chaque mois (prière de Roch hodesh)et lors de chaque fête. Et pourtant l’homme juif n’a jamais l’impression de revivre le même moment. L’homme étant un être en eternel mouvance, transformation ou évolution, chaque moment de sa vie religieuse sera vécue comme une première et non comme une redite. Il abordera, ainsi riche de ses expériences antérieures, de sa maturation et de sa remise en question, la nouvelle année.

La Michna (compilation exhaustive de la loi orale et  fondement du talmud) est dérivée  de l’hébreu et signifie répéter. Son sens s’élargie  au sens d’étudier  applique a l’étude de la loi orale pour indiquer sa méthode propre, la mémorisation et la recapitalisation. C’est Yehouda Hanassi  qui  la rédigea  l’arrangea  et la revisa vers le troisième siècle.  C’est grâce a la répétition (donc à la mémorisation de ces lois enseignées  dans le désert par Moise durant des siècles) que plus tard cette immense connaissance  a pu être retranscrite.

Aussi  pour  la amida (cœur de la prière) il  existe une répétition. La amida ou Shmona Essre  est d’abord récitée  silencieusement  par chacun ,puis reprise a haute voix  pour une lecture publique par l’officiant ,a l’exception de la amida de Maariv. Cette lecture nécessite un minyam c’est-à-dire au minimum dix hommes .Ils répondent « Barour hou ouvarouck Schelemo » (béni est Il et béni Son Nom).L’important  but de la répétition est de donner  aux membres illettrés de la congrégation l’opportunité  d’être inclus dans la Amida publique, en répondant : Amen. Cette chance donne à ces juifs le sentiment d’être comme un autre juif  devant D.

Aussi Adin Steinsaltz écrit dans son livre : « Introduction a l’esprit des fêtes juives » : Le mot hébreu pour dire « année »chana revoie la fois a la répétition et au renouvellement.
Pour faire surgir dans notre quotidien des possibilités de renouveau, la Thora nous a donne des points de rendez vous ; les fêtes  du calendrier hébraïque. Ces jours du souvenir sont la pour  éclairer  notre voie et l’enrichir de jalons empreints de sens. Intégrés dans le cycle de l’année, ils constituent des ouvertures nous permettant de nous réjouir ou de nous attrister, mais aussi de nous transformer et de nous renouveler .Ils sont autant d’occasions de dresser  le bilan spirituel et de recevoir un supplément de vitalité.

Chana tova ou metouka !

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