Les récents événements nous ont montré la vulnérabilité de nombreuses familles juives vivant dans des citées ou des quartiers considérés comme « difficiles ». Ces familles sont exposées au danger de l’impossible vivre ensemble.
Tout notre argent ne servirait à rien s’il arrivait de nouveau malheur à un de nos frères. Nous formons une longue chaîne qui a traversée l’histoire et le temps, si un maillon manque c’est toute la chaîne qui se brise. Nous sommes responsables et redevables les uns vis à vis des autres, nous sommes solidaires …. Si un seul d’entre nous éternue, c’est toute la communauté qui s’enrhume ….
Nous étions à Saint Paul, Belleville, Montmartre ou Ménilmontant puis nous sommes partis un peu plus loin, poussés par un vivre ensemble dont le concept nous échappait déjà. Nous étions à Sarcelles, Créteil, La Rose ou le Merlan, Balma ou Jolimont, Vénissieux ou Villeurbanne puis nous sommes partis un peu plus loin poussés par un vivre ensemble dont le concept nous échappait encore…. Nous sommes dans le XIème, XIXème, XVIIème, XVIème arrondissement de Paris, à Neuilly où à Saint Brice mais pour combien de temps encore ? Le concept du vivre ensemble a beaucoup évolué, à présent, il se conjugue sans nous ….
Nous devons agir pour limiter le nombre de retour en faisant en sorte de mieux préparer leur départ, j’en appelle aux institutions juives de France pour augmenter le nombre d’oulpanim dans les grandes villes et de mieux préparer les futurs olim en développant l’information en amont, en mettant en œuvre une véritable politique d’information sur l’alya, charge au gouvernement israélien d’accompagner ces olim dès leur arrivée dont l’idéal est souvent mis à mal après les premiers mois passés en terre d’Israël.
Israël n’est pas réputé pour sa politique sociale. La vie courante y est très chère et les emplois salariés sont assez mal rémunérés, entreprendre est assez incertain a fortiori quand on a une faible expérience de la vie israélienne. Les français ne sont pas habitués aux baux de location d’appartement de 1 an renouvelables et aléatoires. L’accession à la propriété devrait être facilitée en réduisant le montant minimum pour un apport, la crainte de se trouver démuni au moindre grain de sable est probablement un frein à l’engagement sur la route de la terre promise, tous les juifs n’étant pas aussi riches que nos « admirateurs » le disent.
En Israël, il faut du courage, de la foi et de l’humilité. Israël s’est construit sans les juifs de France mais il y a encore beaucoup à faire et les juifs de France ont beaucoup à apporter à notre jeune pays.
En Israël, tout est possible si la force de la conviction et la patience vous accompagne. Montez en Israël, si certains prétendent qu’il n’y a pas de place pour tout le monde, sachez que pour vous, il y a une place comme il y en a une pour chacun.
Si l’alya est une expérience difficile pour nous, elle sera facile pour nos enfants, ne les privons pas de cette chance ….
Denis Benkemoun pour Ashdodcafe.com