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Paracha VAERA, une escale psychologique

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Ce pharaon-là,  n’était pas comme son prédécesseur qui avait connu Joseph et qui « connaissait » l’Eternel……… Celui-ci a déclaré avec suffisamment d’orgueil et de suffisance que lui, ne savait pas qui était le D des Hébreux. Sur le plan psychologique, le souverain de l’Egypte, qui avait partagé ses jeux d’enfant avec Moïse « fils » de Bitya, avait du mal à accepter que celui qui souvent jouait avec l’ancien roi était à présent devant lui pour négocier la libération de ce peuple qui avait servi l’Egypte et construit des monuments illustrant la grandeur de ce pays.

L’orgueil du nouveau roi d’Egypte empêchait celui-ci d’accepter de relaxer tout ce peuple pour aller rendre un culte à sa divinité. Aussi, l’Eternel, a-t-IL procédé progressivement et en frappant de plus en plus fort jusqu’à ce que atteignant le sommet du supportable, et assénant le coup de grâce, le souverain orgueilleux, atteint dans sa chair, se verra témoin de la magnificence de la sortie d’Egypte et de la Toute Puissance de l’Eternel séparant les flots de la mer Rouge en 12 couloirs identiques et transparents et engloutissant dans des flots ravageurs et domptés la splendide cavalerie et armée pharaonique.

Les 10 plaies sont : le sang, les grenouilles, les poux, les bêtes sauvages, la peste, les ulcères, la grêle,  les sauterelles, les ténèbres et la mort des premiers nés.  Dans cette sidra nous ne verrons que les sept premières, laissant pour la parashat BO les trois dernières.

Les plaies, dès qu’elles étaient annoncées, se déchaînaient sur le pays d’esclavage. La première : celle du sang était effrayantes mais, en même temps, elle atteignait la plus grande divinité de ce pays car le Nil, qui traverse tout le pays et  fructifie cette terre par les multiples ramifications du fleuve, a été adoré et c’est un peu dans une volonté d’offrir des sacrifices humains que les nouveaux nés juifs étaient jetés vivants dans les eaux du fleuve[1]. Moïse et Aharon en jetant le bâton à terre, ne s’attendaient guère à ce que les hartoumim (sorciers égyptiens) en fissent de même ni que leurs serpentsseraient avalés par celui de Moïse et Aharon. Pour les premières plaies, si l’on se fie au texte et à sa cadence il semblerait qu’elles aient eu lieu à un rythme accéléré mais il n’en est rien en effet, Rashi, reprenant le raisonnement de Rabbi Yéhouda prétend que Moïse et Aharon rendaient visite à Pharaon pratiquement sans cesse pour lui demander de laisser le peuple sortir et que dans le cas contraire il arriverait telle chose (une plaie) La plaie frappait pendant une semaine environ puis cessait. Ceci nous laisse penser que la première plaie s »est abattue sur le Nil vers la fin du mois de Iyar et elles se succédèrent à un rythme plus ou moins régulier jusqu’au mois de Nissan de l’année suivante où le peuple juif fut libéré de l’esclavage le 14  de ce même mois.

Dans le « Perek Shira »[2], les grenouilles, qui sont l’objet-même de la deuxième plaie, se vantent du fait que par leurs coassements elles ont participé à la libération de nos ancêtres de la maison d’esclavage. A ce propos, Rashi et quelques commentateurs du Talmud pensent que si le nom de la plaie est au singulier bien qu’il y eût une quantité innombrable de batraciens qui pénétraient partout c’est parce qu’il s’est agi en fait d’une seule grenouille qui battit le rappel et que le Tout Puissant a favorisé la prolifération de ces animaux. La différence qui se produisit ici est que les hartoumim avaient réussi à provoquer le même effet de batraciens qui se trouvaient de toute part mais, ils n’étaient pas arrivés à en produire instantanément une telle quantité. Au terme de la deuxième plaie, le coassement s’arrêta immédiatement, lui qui rendait fous les Egyptiens, et, les grenouilles moururent sur place.

Pour la troisième plaie, (les kinim, poux), sur toute l’étendue du pays des nuages d’insectes de toutes sortes s’abattirent atteignant tant les hommes que les bêtes et toute activité devint vite insupportable et impossible. Dès ce jour nous enseigne le midrash, cessa la corvée pour les Hébreux de fabriquer des briques par eux-mêmes.

Cependant, devant les autres plaies s’attaquant aussi aux bêtes, l’on peut se poser la question de savoir comment  se fait-il que par la suite, il y eut encore des victimes parmi le bétail et  comment il se trouvait encore un grand nombre de chevaux, comment la végétation a-t-elle pu  encore produire des céréales pour nourrir la population ? La réponse est que ne moururent que les bêtes qui étaient exposées à l’extérieur et quant à la production agricole, les céréales ne se produisant pas toujours à la même période, les productions hâtives furent détruites mais pas les tardives.

La septième plaie de cette péricope : la grêle, fut un concentré de toutes les plaies précédentes car, elle frappa tout à la fois la nature, les hommes, les animaux. Ainsi que nous le verrons dans la parasha suivante les trois autres plaies, toutes les variétés créées ne furent pas concernées en même temps.

Si Pharaon avait levé ses mains vers les cieux pour implorer le Maître du Monde, il aurait pu se repentir et recevoir une bénédiction mais au contraire, il ne reçut que le feu du Ciel.

Caroline Elishéva REBOUH

[1] Un midrash raconte que les sorciers égyptiens avaient prédit que la perte de l’Egypte viendrait des Juifs et de  l’eau (Moïse sauvé des eaux, la plaie du Nil changé en sang, la mer Rouge) et c’est pour conjurer le sort que fut donné l’ordre de jeter les garçons juifs au fleuve).

[2] Le Perek Shira est une composition de versets en l’honneur de la création du monde et, chaque être même le plus infime met un verset en relief.

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