La paracha Kedochim commence par cette injonction : « Soyez saints, car Je suis saint, Moi, l’Eternel votre D.ieu. » A sa suite sont énoncées de nombreuses mitsvot (commandements) par l’accomplissement desquelles le Juif se sanctifie et établit un lien avec la sainteté de D.ieu .
Ces mitsvot incluent la prohibition de l’idolâtrie, la mistva de tsédaka (charité), le principe de l’égalité de tous devant la justice, le Chabbat, la moralité sexuelle, l’honnêteté en affaires, l’honneur et la crainte des parents, le caractère sacré de la vie.
C’est aussi dans la paracha Kedochim qu’est exprimé le principe que Rabbi Akiva qualifie de cardinal et dont Hillel dit « c’est là toute la Torah, le reste en est le commentaire » : aime ton prochain comme toi-même.
Elève du Collel Vayizra’ Itshak, Rav Mordékhai Steboun vous offre 3 petits trésors d’enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d’agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !
Maudire un sourd ?
« Tu ne maudiras pas le malentendant »
Pourquoi Hachem nous a-t-il ordonné cette Mitsva ? Si l’on maudit un sourd, comment cela pourrait-il lui causer des dommages puisqu’il n’entend rien ?
Afin de répondre à cette question, rapportons une histoire qui figure dans la Guémara :
Une fois, Rabbi Yossi se promenait en pleine nuit obscure dans la rue lorsqu’il aperçut un non-voyant avec une torche enflammée. Il lui demanda : « A quoi sert cette torche ? »
L’aveugle répondit : « Grâce à elle, les gens me voient, constatent que je ne vois pas et m’avertissent des différents obstacles dans la rue ».
De même, les Mitsvot envers autrui ne sont pas là pour préserver notre prochain, mais afin que nous fassions attention à nos traits de caractère.
Il est vrai que le sourd n’entend pas si on le maudit, mais la Torah, par cette Mitsva, nous préserve de détériorer nos actes pour notre propre bien…
Un autre regard
« Tu jugeras avec droiture ton peuple »
Un jour, le Rav Zalman de Volozin se rendit au Mikvé. En sortant, il s’aperçut que quelqu’un lui avait dérobé sa chemise. Lorsqu’il rentra chez lui, sa femme lui demanda : « Où est ta chemise ? »
– Apparemment, un pauvre a dû la prendre par erreur !
– Alors pourquoi n’as-tu pas pris la sienne ?
– Parce qu’il a oublié de la laisser… répondit le Rav dans sa grande bonté.
C’est ce regard sur notre prochain que nous demande la Torah, et non pas un regard accusateur, même s’il s’agit d’un juif qui s’est égaré. Sachons juger notre prochain avec droiture !
Le respect des parents
« Un homme doit craindre son père et sa mère »
Un jour, une dame et son fils se présentèrent devant Baba Salé. La femme demanda au Rav une bénédiction pour son fils car en effet, il se comportait très mal vis-à-vis de ses parents.
Le Rav déclara au jeune enfant avec un grand sourire : « Si j’avais encore ma mère, je la porterais sur mes épaules et je danserais… »
L’enfant, impressionne par les paroles du Rav, demanda immédiatement pardon à sa mère et promit de mieux se comporter à l’avenir.
Le Rav raconta alors : « Notre père était très malade, et mon frère David et moi-même nous en occupions jour et nuit. Un jour, mon père se mit à gémir suite a des douleurs violentes. Mon frère demanda alors : « Pourquoi gémit-il ? »
Mon père répondit qu’il possédait un diamant d’une grande luminosité, mais qu’à présent, il était terni.
Avec ces quelques mots, il nous fit comprendre que David était descendu de sa grandeur en le méprisant par des paroles qui remettaient en doute la sincérité de ses gémissements.
David trembla à l’idée d’avoir vexé notre père, et il alla s’enfermer pendant un an dans une synagogue afin d’étudier et obtenir son pardon. Au bout d’un an, notre père lui pardonna et mon frère embrassa alors ses mains ».
Celui qui veut être heureux toute sa vie doit accepter de prendre sur lui le respect des parents avant qu’il ne soit trop tard…
Chabbath Chalom !
sources torah-box et chabad.com