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Découverte majeure ! L’Université Ben Gourion (Israël) montre l’origine embryonnaire des troubles bipolaires

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Les troubles bipolaires toucheraient 1 à 2 % de la population. Plus connus du grand public sous le terme « maniaco-dépression », ils se caractérisent par l’alternance de périodes euphoriques associées à une hyperactivité physique et psychique et de périodes de dépression sévère. Une célèbre actrice américaine, Catherine Zeta-Jones, a mis en lumière cette maladie en révélant au grand public ses troubles bipolaires et qu’elle avait d’elle-même demandé à être internée pour suivre un traitement adapté à sa pathologie.

Le risque suicidaire est élevé, notamment chez les patients non traités. On estime que 25 à 50 % des bipolaires feront au moins une tentative de suicide dans leur vie. Les causes de la maladie sont mal connues. Comme dans la plupart des pathologies psychiatriques, elles incluent une dimension génétique (risque de 10 %, soit 5 à 10 fois plus qu’en population générale, si un des parents est atteint) et des causes environnementales. La maladie est traitée par des thymorégulateurs (médicaments régulateurs de l’humeur). Mais ces médicaments, dont le plus connu est le lithium, ne sont pas dépourvus d’effets secondaires. Par ailleurs, ils ne sont pas efficaces sur tous les patients.

En analysant des milliers d’individus sains et de patients bipolaires, Brodski et ses collègues ont découvert que des variations de certaines voies génétiques régulant le développement embryonnaire des cellules nerveuses produisant de la dopamine et la sérotonine sont associées à ce trouble. Il s’est intéressé au rôle au cours de l’embryogenèse, du facteur de transcription Otx2 qui dirige la spécification des neurones dopaminergiques et sérotoninergiques. Il a ensuite étudié une lignée de souris pour lesquelles le gène qui régule ce développement embryonnaire est muté. Il sur-exprime OtX2 ce qui conduit à  une augmentation du nombre de neurones dopaminergiques et une diminution du nombre de neurones sérotoninergiques. L’observation de ces souris a montré qu’elles manifestaient un comportement social proche de celui retrouvé chez les patients bipolaires. Enfin l’utilisation des traitements de la maniaco-dépression chez nos souris (lithium, carbamazépine), a permis d’atténuer les troubles ce qui confirme  bien le lien entre cette mutation et la maladie. « Pour la première fois, nous avons fourni des indications sur les causes endogènes des fluctuations de l’humeur » note le Dr Brodski. Par ailleurs, ces expériences montrent également que le modèle murin mis au point peut être utile pour tester de nouvelles substances destinées à soulager les troubles bipolaires.

Publication dans Neuropharmacology
Le 05 juil. 2015 par Cendrine Barruyer pour Israël Science Info

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