La boîte noire retrouvée mercredi sur le lieu du crash de l’A320 est-elle en passe d’éclairer certaines zones d’ombres entourant le drame ? Depuis mardi, les hypothèses se multiplient pour tenter de trouver les raisons qui ont conduit l’appareil de la compagnie Germanwings à s’écraser contre un flanc de montagne, dans les Alpes françaises.
Mais d’après le New York Times, les enregistrements audio révèlent que l’un des pilotes de l’avion est resté bloqué à l’extérieur du cockpit juste avant le crash, tandis que l’autre pilote, resté aux commandes, n’a plus donné le moindre signe de vie. Le quotidien américain, sur son site internet, a en effet dévoilé vers minuit et demi (heure française) un résumé du contenu des conversations du cockpit, citant un enquêteur officiel qui aurait souhaité conserver l’anonymat pour les besoins de l’enquête.
Les conversations dans le cockpit lors de la première partie du vol au départ de Barcelone et à destination de Düsseldorf sont décrites comme «tranquille et plutôt cool». Plus tard, l’enregistrement indique que l’un des pilotes a quitté le cockpit, pour une raison qui reste à déterminer, mais surtout qu’il n’est pas parvenu à rentrer de nouveau dans la cabine de pilotage. «Il aurait d’abord tapé doucement contre la porte, mais il n’a pas obtenu de réponse», décrit l’enquêteur. Il aurait alors tapé dans la porte plus fort, mais sans obtenir davantage de réponse. «Il n’y a plus eu de réponse du tout», affirme l’officiel sous couvert d’anonymat au New York Times. Il aurait même tenté d’enfoncer la porte – blindée comme celle de tous les avions de ligne depuis les attentats du 11 septembre 2001 – sans plus de succès.
Ces premières révélations, si elles sont confirmées, permettent de mieux comprendre pourquoi les pilotes de l’A320 n’ont pas envoyé le moindre message de détresse avant le crash et peut-être pourquoi l’avion s’est écrasé. Mais elle suscitent surtout bien d’autres questions. Pourquoi le pilote resté aux commandes de l’avion, n’a ni ouvert à son collègue, ni répondu à ce dernier. A-t-il fait un malaise et s’est retrouvé inconscient ? Comment le pilote qui a quitté la cabine de commandes a-t-il pu se retrouver coincé à l’extérieur, sans aucune solution d’urgence pour réintégrer le cockpit ? Une entorse aux règles élémentaires de sécurité à-t-elle été commise ?
En tout état de cause, l’hypothèse d’un attentat ou d’une intrusion d’un autre individu, qui aurait maîtrisé les pilotes, semble écartée.
Les données des radars et du contrôle aérien permettent d’exclure la thèse de l’explosion en plein vol, affirmait le Bureau d’enquêtes et analyses (BEA) dès mercredi après-midi. «L’avion a volé jusqu’au bout», expliquait Rémi Jouty, le directeur du BEA.
La seconde boîte noire, celle des paramètres de vol, toujours recherchée, pourrait permettre d’apporter des réponses plus concrètes. Des dizaines de proches des victimes sont attendus ce jeudi, bien décidées à en obtenir.