Repérée sur une plateforme de recrutement, cette offre a immédiatement entraîné un flot de critiques sur les réseaux sociaux. Les Inrocks, qui relayent l’info, contactent l’entreprise derrière l’annonce, NSL Studio, qui s’explique: “On a mis ça par rapport aux horaires, on est un studio qui ne compte pas ses heures et qui travaille parfois dans des moments de rush. Donc on voulait quelqu’un qui ne tienne pas compte de ces soucis culturels ou religieux (sic).”
Même si l’entreprise assure, quelque peu gênée, que « ce n’était pas du tout discriminatoire », certains au sein de NSL que « certains n’étaient pas pour mettre cette information. » De son côté, Graphic-Jobs, la plateforme de recrutement, se démarque rapidement de NSL: l’annonce disparaît du site. “Elle est restée en ligne pendant 30-35 minutes avant d’être supprimée par nos équipes.”
Quelques minutes après, poursuivent les Inrocks, le studio à l’origine de l’offre d’emploi change sa version des faits: il ne s’agit plus d’une offre d’emploi « pas du tout discriminatoire », d’ailleurs, NSL n’a aucune responsabilité dans cette annonce puisqu’il « s’agit d’un hack de notre annonce, nous ne posterions jamais ce genre de message discriminatoire, merci de faire tourner l’info. »
Une version des faits qui ne plaît guère à Graphic-Jobs, qui se défend d’un potentiel hacking sur son site: “la possibilité d’un hacking est inenvisageable.“ En effet, Graphic-Jobs conserve une trace des connexions et adresses IP de ceux qui postent sur son site. Or, l’annonce antisémite n’a été postée qu’une fois et n’a pas été modifiée entre-temps.
Comme le rapporte L’Express, lundi soir, le directeur artistique de NSL Studio souhaite calmer le jeu et endiguer la polémique. « On ne fait pas de discrimination, ça n’a rien à voir avec une histoire d’horaires. Cette annonce n’a pas été discutée. Nous l’avons publiée, sur deux autres sites, sans cette information. Si j’avais voulu transmettre cette information, elle aurait été identique sur tous les sites.” Par la suite, NSL Studio revient sur la théorie d’un hacking et publie un communiqué: “La personne en charge de l’annonce va être entendue, une enquête diligentée et des dispositions nécessaires prises s’il s’avère que cela provient bien de chez nous.”
SOS Racisme a porté plainte auprès du Procureur de la République. Interrogé par BFM-TV, Alexandre-M Braun, avocat de SOS Racisme, explique que, dans cette offre d’emploi, « On réduit les individus à une caractéristique religieuse. Untel ne peut pas travailler chez moi parce qu’il est juif (….) Ce sont tous les Juifs qui sont désignés comme non désirés dans cette société ».