Menusa, d’origine américaine, appartient à la petite communauté des hébreux africains israéliens. Elle est aujourd’hui soldate de Tsahal. Jusqu’à aujourd’hui, la communauté célèbre sa venue en Israël comme ayant été un moment décisif de son histoire. “Nous célébrons les fêtes juives et les fêtes de notre communauté”, précise Menusa. “Nous observons Pessah de notre propre façon : en marquant notre “exode” depuis les États-Unis. Pour nous, cette fête marque notre traversée vers Israël.” Lumière sur une petite communauté supportrice de Tsahal.
“J’ai grandi dans la communauté des Hébreux Israélites Africains de Dimona”, explique Menusa Ben Israël. Créée dans les années 1960 aux États-Unis, cette communauté s’associe à l’histoire du peuple juif et se déclare descendante des tribus d’Israël. Ses membres décident d’émigrer et arrivent en Israël à partir de 1969. Avec le temps, ils ont reçu des permis de résidence permanents et certains ont reçu la nationalité. Près de 3000 membres de cette communauté vivent aujourd’hui dans trois centres principaux : Arad, Mitzpe Ramon et Dimona. “J’ai grandi dans la communauté des Hébreux Israélites Africains de Dimona. Jusqu’à ma terminale, j’allais au lycée de la communauté avec les mêmes amis et les seules personnes que je connaissais étaient de la maison”, raconte t-elle.
Les jeunes de la communauté n’ont pas l’obligation de servir dans l’armée mais sont nombreux à s’y porter volontaires. “À la maison, mes parents ont toujours encouragé mon enrôlement même s’il était dur d’imaginer leur fille partir si loin de la maison”, dit-elle. “Mon père, un des leaders de la communauté, a contribué à l’évolution du pays et il veut nous voir faire notre ‘part’ comme lui le fait. Il veut que nous nous intégrions dans la société israélienne et que nous rencontrions des personnes différentes de nous”.
Servir dans Tsahal
Il y a 4 mois, Menusa a commencé l’armée, chose difficile pour tout jeune en Israël, particulièrement pour ceux dont l’hébreu n’est pas la langue maternelle. Son accent a en effet surpris les autres soldats et il lui arrivait d’employer des mots en anglais à la place de l’hébreu.“Tout le monde se demandait d’où je venais”, explique Menusa. “Ils pensaient tous que j’étais née en dehors d’Israël mais je suis née dans ce pays. J’ai grandi ici.”
L’armée a contribué de façon significative à son épanouissement personnel. “Mon hébreu s’est vraiment amélioré. Grâce à l’armée, je me suis ouverte et j’ai commencé à parler avec les personnes qui m’entouraient. Maintenant, je ne peux plus m’arrêter,” ajoute t-elle en rigolant. Aujourd’hui, elle sert dans la police militaire au sud d’Israël et espère très prochainement devenir officier. “Je veux commencer la formation pour devenir sergent puis intégrer la fomation d’officiers. Je veux vraiment devenir officier de Tsahal.”
À l’occasion de son 85 ème anniversaire, le président d’Israël, Shimon Peres a rendu visite à cette communauté et a déclaré : “vous êtes aimés en Israël. Vous apportez une joie à ce pays, une envie d’un monde meilleur. Vos fils et vos filles servent dans Tsahal, c’est un nouveau tournant dans les relations entre nos communautés.” L’armée israélienne prouve une fois de plus qu’elle apporte à la société israélienne une coercition sociale qui noue des liens entre les soldats de toutes les communautés, de toutes les origines.
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