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Paracha A’haré Mot : l’étude de Torah apporte la grandeur

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Dans la paracha A’haré Mot, après la mort de ses deux enfants, D’ ordonne à Aharon de s’abstenir de rentrer dans le sanctuaire. Désormais, il est interdit de rentrer dans le saint des saints, si ce n’est le cohen gadol (le grand prêtre) le jour de kippour.

Le rav Israël Salanter s’émerveille sur la grandeur de l’étude de la Torah. En effet, le cohen gadolétait l’un des hommes les plus saints du peuple. Le jour de kippour est le plus grand jour de l’année, la kédoucha (la sainteté) y est presque palpable. Sans oublier le kodesh hakodashim (le saint des saints) qui était l’endroit le plus saint sur terre. Et voici que ces trois pôles se rencontrent : l’homme le plus élevé, le jour le plus élevé, dans l’endroit le plus élevé… A priori, une sainteté inégalable !

Pourtant, le verset est clair : « Yékara hie mipéninime ! », la Torah a plus de valeur que le service du cohen gadol le jour de kippour lors de son entrée au kodesh hakodashim ! (Cf. horaïote 13a)

En d’autres termes, imaginons un instant qu’une voix céleste nous demandait d’effectuer le service du cohen gadol le jour de kippour. Nous nous serions longuement préparés et nous n’aurions pu dormir tant la joie aurait été grande… En vérité, nous avons la possibilité d’atteindre ce sommet quand nous le désirons. Il suffit d’étudier la Torah. Chaque cours, chaque étude nous offre cette grandeur et il faut en profiter.

Après avoir rapporté ces saintes paroles, l’auteur du livre Otsarote hatorah rapporte un enseignement du ‘Hafets ‘Haïm. En effet, le sens littéral du verset « Yékara hie mipéninime » est : « La Torah a plus de valeur que les diamants ». Or, comment est-ce possible de comparer la Torah à des diamants ? Tous les biens et les profits de ce monde-ci sont rien par rapport à un mot de Torah !!!

Le ‘Hafets ‘Haïm explique que la valeur d’un diamant n’est pas proportionnelle à sa taille ou à sa grandeur. Un diamant de deux carats vaudra beaucoup plus qu’un diamant d’un carat ; pas uniquement le double. (Disons que cela ressemble à une courbe exponentielle, et non à une courbe continue). De même pour la Torah, chaque cours de Torah que nous écoutons et que nous apprenons, chaque mot de Torah en plus, a une sainteté et une grandeur sans équivalent.

C’est d’ailleurs ainsi que l’on peut comprendre les sages qui affirment que « Celui qui révise cent fois l’étude ne ressemble pas à celui qui révise cent-une fois ! » Nos maîtres ont voulu nous apprendre cet enseignement selon lequel les récompenses ne sont pas proportionnelles. La récompense d’un simple geste pour une mitsva, d’un seul mot de Torah ou d’une seule pensée de téchouva, est immense. Mais chaque effort supplémentaire multiplie grandement le mérite, de façon non-proportionnelle. Même celui qui a atteint le haut niveau de réviser cent fois peut encore atteindre un sommet bien plus élevé en étudiant une fois de plus.

Ce message nous concerne au quotidien. En effet, chacun d’entre nous essaye à son niveau de multiplier les mitsvot et de fuir les fautes. Cette situation est formidable mais elle risque de nous donner l’impression d’avoir déjà beaucoup de mérite et de ne pas sentir le besoin d’accomplir les mitsvot lorsqu’elles présentent une difficulté (ou lorsque nous sommes fatigués, en vacances…). Il est vrai que la récompense de chacune de nos mitsvot est immense mais rappelons-nous que chaque « pas » supplémentaire nous l’agrandit immensément, peut être plus que toutes les mitsvot déjà accomplies.

Quelle grandeur que de fixer des cours de Torah quotidiens, chaque cours agrandissant immensément notre niveau. Et lorsque nous sentons des difficultés, il ne faut pas baisser les bras car c’est un trésor inimaginable qui est à notre portée !

Le rav ‘Haïm Pin’has Sheinberg est décédé il y a quelques semaines. Ce rav, qui avait étudié auprès du ‘Hafets ‘Haïm, était le rav de la yéchiva Torah-or, était le rav du quartier Matersdorf de Jérusalem et était l’un des plus grands décisionnaires de notre génération. Il était un exemple d’amour de D’, d’amour pour les mitsvot et d’étude de la Torah. Il chérissait chaque mitsva et essayait continuellement de les multiplier. Il nous a quitté à l’âge de 101 ans voici un mois…

Un jour l’un de ses élèves rentra chez lui afin de lui poser une question. Cet élève était un « habitué » dans la maison du rav et avait reçu l’autorisation d’y entrer dès qu’il avait une question à poser. Mais contrairement à son habitude, le rav ne se trouvait pas avec son pupitre, au salon. L’élève se dirigea vers la cuisine, où il trouva le rav (qui était déjà très âgé) en train de laver la vaisselle. Le rav s’appliquait à nettoyer les ustensiles, tout en étudiant dans un livre qu’il avait placé devant lui, sur un égouttoir…

Apercevant, son élève, le rav lui dit : « Mon épouse se sent mal, alors j’essaye de l’aider et de faciliter son repos. » Mais comme le rav ne voulait pas quitter l’étude de la Torah, dont il connaissait la valeur, alors il trouva le moyen de concilier les deux ! Que son souvenir soit une source de bénédictions et d’encouragement, amen. (‘Akivta dimchi’ha)

J’ai entendu du rav Steiman (qui est l’un des géants de la génération) combien il faut chérir chaque mitsva. En effet, le Gaon de Vilna dit que la récompense d’une mitsva est de trois cents dix mondes. Un monde, c’est-à-dire tous les profits et toutes les joies que tous les humains ont eus durant toute leur vie et ce, depuis le début de la création il y a 5772 ans ! Trois cents dix fois cette joie équivaut à la récompense d’une mitsva. En prenant compte le fait que chaque mot de Torah équivaut à six cents treize mitsvot nous arrivons à une valeur incroyable pour chaque mot de Torah. Un peu de réflexion (que l’on peut faire maintenant) sur cet enseignement nous motivera à l’accomplissement des mitsvot et à l’étude de la Torah.

Dans son livre Torat Habaït, le ‘Hafets ‘Haïm s’attarde sur le grand mérite que nous avons d’étudier la Torah. Premièrement, dit-il, cette mitsva est encore plus élevée que les autres mitsvot car la parole est spirituelle. Elle nous procure donc une sainteté inégalable ! De plus, chaque mot de Torah est une mitsva. Il est donc possible de multiplier nos mérites sans équivalant ! Il ne faut pas négliger une petite phrase étudiée, et à plus forte raison un cours entier ou immensément plus, un jour passé à la yéchiva ou au séminaire, un jour passé dans une maison d’étude… Prenons tant que possible, chaque mot est un trésor !!!

L’étude de la Torah est une très grande mitsva. Le talmud, le zohar et les livres de moussar décrivent longuement la grandeur de celle-ci. Elle apporte une grande sainteté et toutes les bénédictions à celui qui l’étudie pour l’accomplir ! Voici une petite partie de ces bénédictions :

1. Elle pardonne les fautes, 2. Elle purifie l’homme, 3. Elle le protège des accusateurs, 4. Elle le guide vers le droit chemin, 5. Elle lui donne droit à la résurrection des morts, 6. Elle rapproche la délivrance, 7. Elle protège le peuple juif de ses ennemis, 8. Elle annule les mauvais décrets, 9. Elle fait fuir les malheurs et les souffrances, 10. Elle protège du mauvais penchant, 11. Elle amène à celui qui l’étudie des bons traits de caractères, 12. Elle effectue des réparations dans l’âme, 13. Celui qui l’étudie est aimé du Ciel, 14, Il aime les hommes, 15. Il aime le Tout-puissant, 16. Il devient humble, 17. Il acquiert la crainte de D’, 18. Il réjouit ses connaissances, 19. Il arrive à conseiller convenablement les autres,…

Essayons de toutes nos forces de multiplier l’étude. Nous pouvons ainsi apporter la bénédiction au sein de notre peuple et de notre foyer. Chaque mot de Torah est un trésor inestimable et même si l’on a déjà étudié un passage c’est une mitsva de le relire !

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