Pour l’heure, l’heure est à Rembrandt et à l’un de ses multiples autoportraits (prêt du musée du Louvre) et à la belle exposition intitulée « La pointe et l’ombre » ; dans cette exposition temporaire, les conservateurs ont fait une belle place aux dessins, colorés ou non, aux encres, aux marines qui racontent les fabuleuses aventures humaines et artistiques des pays du Nord de la France. Avec en majesté deux grands artistes Jordaens et Rembrandt (dont le prénom est désormais son nom et son nom d’artiste). Ces deux grands artistes se sont largement inspiré de thèmes et de personnages bibliques pour construire une œuvre forte et originale. Sans oublier la finesse et la précision du trait, le tout au service de la Narration. Un tableau, un dessin un portrait ou un autoportrait comme pour mieux raconter les aventures des hommes et de leurs sentiments.
Ces œuvres sont à apprécier encore plus lorsqu’on sait que dans ses Provinces protestantes, dans les lieux de culte, il n’y avait pas d’images religieuses. Alors que Ces Flandres étaient en partie entourées par les très catholiques provinces espagnoles, surtout au XVIIe siècle.
Mais revenons à Armeniz Rembrandt et à ses autoportraits.
Le grand peintre hollandais du Siècle d’Or a peint, dessiné, environ plus de 70 de ses autoportraits. C’est dire l’importance qu’attachait L’artiste à cet exercice.
Triple télescopage de l’actualité : l’un des autoportraits de Rembrandt à Grenoble, la sortie du film « Monument Men » de l’élégant George Clooney et la restitution d’œuvres d’art à des familles juives spoliées par les Nazis.
Il existe un catalogue de ces œuvres d’art rédigé par le ministère des affaires culturelles (en France) et consultable sur Internet.
Et, parmi des milliers d’œuvres, un autoportrait du « peintre peint par lui-même », ayant appartenu à la famille Laufer…
L’histoire de Rembrandt est proche de celle de la communauté juive des Provinces Unies. Souvent, il y a puisé nombre de ses personnages. Ainsi le judaïsme hollandais se raconte à travers les œuvres de Rembrandt.
Tant et si bien qu’ «on» fit de Rembrandt…un juif.
Passons.
Comme en écho, ou une mise en abyme, nous sommes retournés voir l’autoportrait de Marc Chagall (1908, un tout jeune homme) et son lumineux « Le marchand de bestiaux ». Un peu plus loin « Le bœuf écorché » d’un certain Chaïm Soutine ; des Modigliani et des petites statues de Picasso si proches de celles de Giacometti.
L’histoire de l’art est l’un des volets de l’histoire tout court. Comme le roman, un tableau ou un dessin peut mieux raconter les histoires des hommes que les modestes talents de l’historien. Et en toute modestie, nous en savons quelque chose.
Norbert Bel Ange Pour AshdodCafe.com
Grenoble le 24 mars 2014