Accueil L'Actu Qu’y a-t-il de si merveilleux dans l’échec?

Qu’y a-t-il de si merveilleux dans l’échec?

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Nous avons besoin de l’échec. Le monde est conçu de telle manière que les gens peuvent échouer et, concrètement, ils échouent régulièrement. Si régulièrement d’ailleurs, qu’il semble parfois y avoir plus d’échecs que de succès.

Nous avons tous besoin de l’échec. Car l’échec, voyez-vous, est la seule façon dont vous pouvez échapper au scénario.

Oui, c’est effrayant. Votre essence même est intrinsèquement liée à ce scénario. Le scénario est la pensée primordiale de D.ieu d’un souffle de Lui-même descendant dans les confins d’un corps physique possédant des instincts matériels et de ce souffle cherchant à remonter à sa source en entraînant le monde entier avec lui. C’est au sein de ce scénario que votre âme fut originellement conçue.

Mais si au lieu de chercher à vous élever vers Lui, vous décidiez de descendre plus bas encore vers l’obscurité ? Si, au lieu de réparer Son monde, vous y ajoutiez encore plus de confusion ? Si, au lieu de sauver les étincelles divines, vous les enterriez encore plus profondément ?

Ce n’est pas ce pour quoi votre âme est faite, ni le but pour lequel elle est venue ici-bas. Ce n’est pas dans le scénario, ni pour votre âme, ni pour le monde dans lequel elle a été investie. Et maintenant ?

Maintenant, même si vous revenez à accomplir toutes les bonnes choses, à arranger et à connecter les choses, vous resterez quand même avec un trou béant, une absence de lumière là où la lumière aurait dû être, une plaie béante purulente de chaos là où le tikoun devait être effectué et rien dans le scénario ne peut vous aider à traiter ce trou, car ce vide, ce chaos n’était jamais censé exister.

Alors maintenant, D.ieu vous regarde, secoue la tête et dit : « Eh bien, maintenant, Je suppose que tu vas devoir écrire ton propre scénario. »

Ce que vous faites. Vous prenez votre vie entre vos mains et la retournez. Vous dites : « Je n’aime pas ce que j’ai fait. Je ne serais plus cette personne. » Et vous mettez ce plan en œuvre.

Just Do It

Le mot pour désigner ceci en hébreu est téchouva תשובה, ce qui signifie « retour ». Cela veut dire aussi prendre possession de votre propre vie.

Désemparé et épuisé par ses voyages, le jeune homme parvint finalement chez le tsadik Rabbi Mena’hem Mendel de Kotzk, et pleura amèrement : « Rabbi, j’ai péché ! J’ai commis les pires péchés ! Comment dois-je faire téchouva ? Je suis allé chez de nombreux rabbins, mais aucun d’entre eux n’a pu m’aider ! »

– Et avant de pécher, demanda le rabbin, as-tu demandé des conseils à quelqu’un sur la façon de procéder ?

– Non, avoua-t-il. J’ai simplement péché.

– Alors fais simplement téchouva, répondit le rabbin, de la même façon que tu as péché.

Ce qui signifie : tout comme votre échec n’a pas été scénarisé pour vous, mais fut purement de votre fait, de même votre téchouva ne peut venir que de vous seul.

Personne ne revient jamais parce qu’on lui a dit de le faire. Au point de retour, c’est de vos propres forces que vous faites volte-face.

De nulle part

D’où ce scénario provient-il ? D’où avez-vous obtenu ce pouvoir ? Quand D.ieu a pensé à votre âme, Il ne l’y a pas vu. Ce qui signifie qu’il ne se trouvait nulle part ailleurs dans l’ensemble de la création, ou dans le concept de la création dans l’esprit du Créateur. Mais alors, où était-il ? En fait, il n’a jamais été. Il n’a jamais émergé du néant à l’existence.

Ce qui signifie que, lorsqu’après avoir commis ce malheureux gâchis, vous allez de l’avant et écrivez votre propre scénario, vous allez le puiser à un endroit plus profond que celui duquel votre âme vous a été insufflée. Vous ramenez quelque chose d’un niveau qui n’a jamais atteint l’existence. De ce lieu que nous appelons ha’atsmout, l’essence même de D.ieu.

Le terme qui désigne cet endroit est ha’elem ha’atsmi, qui signifie « l’intrinsèquement caché ». Appelez-le, si vous voulez, le subconscient de D.ieu. Après tout, la conscience n’est pas D.ieu. D.ieu existe avant qu’il n’y ait quoi que ce soit, y compris la conscience. Si nous employons cette terminologie, nous dirions alors qu’en faisant bien les choses, nous pouvons atteindre la conscience de D.ieu, mais pas plus loin. Mais lorsque nous sombrons dans l’échec, alors, en nous relevant, nous parvenons à un endroit qu’un juste parfait ne pourrait jamais connaître.

Ce qui explique l’affirmation des sages selon laquelle : « Là où se tient celui qui a échoué et qui est retourné, les justes parfaits sont incapables de se tenir. » Évidemment qu’ils ne peuvent pas s’y tenir : pour eux, il n’existe même pas.

Le Bon, la Brute et le Très Bon

Comment l’âme est-elle capable d’atteindre ce niveau à travers la téchouva ? Du fait que là est sa véritable place.

Car en vérité, cette âme, ce souffle de D.ieu, commence avant que le scénario ne commence, avant que l’existence ne commence, dans l’obscurité et le mystère absolus que nous avons appelé le subconscient de D.ieu. Maintenant, c’est là qu’elle retourne, à son origine ultime, avant qu’elle ne franchisse le seuil de l’être pour devenir une pensée consciente.

Qu’en est-il de la réparation du monde que vous étiez censé faire ? Qu’advient-il de ces étincelles perdues que votre âme était censée trouver ?

Lorsque vous effectuez votre retour, elles reviennent avec vous. Le passé est transformé, lui aussi, puisque vous avez atteint un endroit hors du temps. Et, chose plus profonde encore, des étincelles qui n’auraient jamais pu être atteintes directement, qui étaient liées par les forces des ténèbres et donc interdites, vous les avez atteintes et les élevez maintenant.

Maintenant, même le passé est racheté.

Pourtant, même cela ne suffit pas. Écrire un nouveau scénario signifie que vous devez accomplir quelque chose d’entièrement nouveau. Et vous le faites. Parce que maintenant, ce n’est pas seulement l’étincelle qui est rachetée. Même l’obscurité qu’elle avait générée est transformée en lumière.

« Et D.ieu vit tout ce qu’Il avait fait et voici, c’était très bon. »

« Bon », disent les sages, désigne la capacité de faire le bien. « Très bon » comprend la capacité d’échouer. D’échouer et ensuite de faire le bien. Et cela est « très bon », au-delà de tout ce que le scénario aurait pu contenir.

TZVI FREEMAN

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