La disparition de Nelson MANDELA provoque une émotion considérable de par le monde. En effet, c’est un phare de l’humanisme contemporain qui vient de décéder : un homme qui a combattu l’apartheid par la non- violence et qui conjuguait : détermination, sagesse, lucidité sur l’avenir, compassion et qui était irrigué par sa passion de l’humanité dans la justice sociale, le respect des droits et devoirs humains et la paix
Du monde entier : des Dirigeants d’Etats et d’Institutions, comme de simples citoyens expriment leur hommage au grand homme décédé =que peut dire de plus le modeste auteur à finalité philosophique que je suis ?
A la mort du Mahatma GANDHI, le Premier Ministre Britannique Winston CHURCHILL indiqua que la liberté avait perdu l’un de ses meilleurs amis = bel hommage rendu par un dirigeant du pays qui occupa l’Inde jusqu’à la révolution non violente dirigée par GANDHI qui permis le départ des anglais et l’indépendance pour l’Inde.
Malgré 27 années passées en prison pour avoir défié le régime sud-africain de l’Apartheid, et avoir subi des aliénations physiques comme l’altération de ses capacités respiratoires de par l’exigence des durs labeurs, à sa libération en 1990 et avant de devenir le chef d’Etat de l’Afrique du sud, Nelson MANDELA qui lors de sa libération aurait pu inciter à la haine, demander à la population noire majoritaire et opprimée de se révolter et donc de provoquer le chaos et la guerre civile entre population blanche et noire, au contraire :il appela à la réconciliation, au vivre ensemble : sans préjugés ni discriminations !
Selon lui : les oppressés ne devaient pas à leur tour devenir des oppresseurs, mais le respect du droit, de la justice, de l’égalité devaient se régler sans faiblesse, ni lâcheté mais par le dialogue et le respect mutuel ;
Quel hauteur de vue, quelle vision de l’humanité, quelle profondeur de la pensée et empathie du cœur il faut posséder, pour malgré les souffrances endurées depuis si longtemps, avoir untel amour du genre humain.
Après tous les hommages rendus à sa mémoire : celle d’un géant humain du XX ème et XXI ème siècle, voici ce que je voulais préciser.
Copyright Guy CREQUIE
Ecrivain français -observateur social
Messager de la culture de la paix de l’UNESCO
Lauréat de l’Académie Européenne des arts
Docteur Honoris Causa de l’Académie mondiale de la culture et des arts.
Issu de l’Église méthodiste, Nelson Mandela, décédé le 5 décembre au soir, évitait d’en faire état en public. À bien l’écouter, cependant, cette dimension a été centrale dans sa vie.
Rares, parmi ceux qui chantent les louanges de Nelson Mandela en France, sont ceux qui évoquent son christianisme. Une dimension souvent gommée au profit de son « humanisme ». Pour leur défense, il est vrai que Nelson Mandela a toujours été discret, en public, sur ses liens avec le christianisme. Dans un entretien accordé à l’Express en 1995, il répond, un peu abrupt, au journaliste qui l’interroge sur le rôle de sa foi chrétienne dans sa lutte contre l’apartheid : « La relation entre un homme et son Dieu est un sujet extrêmement privé, qui ne regarde pas les mass media ».
Et dans son autobiographie, Conversation avec moi-même (La Martinière, 2010), il évoque à peine cette dimension dans sa vie (à deux reprises !). On le voit, Nelson Mandela n’a pas été un prosélyte : « Toujours faire de la religion une affaire privée, réservée à soi. N’encombre pas les autres avec ta religion et autres croyances personnelles. », écrit-il à Thulare, en 1977, de la prison de Robben Island.
« JE N’AI JAMAIS ABANDONNÉ MES CROYANCES CHRÉTIENNES »
Pour autant, au fil de sa vie, de ses écrits et de ses confidences, Nelson Mandela n’a pas toujours été silencieux sur son rapport au christianisme. En premier lieu, il a été baptisé dans l’Église méthodiste et formé dans les écoles wesleyennes (une Église qui se sépare d’avec l’Église méthodiste en 1875) pour être précis. À Fort Hare, dans l’une de ces institutions, il a même été moniteur le dimanche. Que pensait-il de cette appartenance ? Visiblement, le plus grand bien !
Voir notre diaporama sur la vie de Nelson Mandela
À plusieurs reprises, il exprime sa dette envers son Église : « Je ne saurais trop insister sur le rôle que l’Église méthodiste a joué dans ma vie », déclarait-il à l’occasion du 23e anniversaire de la Gospel Church power of Republic of South Africa, en 1995. Et devant le parlement mondial des religions, en 1999 : « Sans l’Église, sans les institutions religieuses, je ne serais pas là aujourd’hui ».
Emprisonné à Robben Island, il assite, écrit-il en 1977, « encore à tous les services de l’Église et j’apprécie certains sermons ». Dans sa correspondance avec Ahmed Kathrada, en 1993, il évoque la joie qu’il ressentait à fréquenter l’Eucharistie : « Partager le sacrement qui fait partie de la tradition de mon Église était important à mes yeux. Cela me procurait l’apaisement et le calme intérieur. En sortant des services, j’étais un homme neuf. » Et il affirme au même : « Je n’ai jamais abandonné mes croyances chrétiennes ».
LE CHRISTIANISME DE MANDELA PREND LA FORME D’UNE SAGESSE UNIVERSELLE
S’il lui est arrivé d’exprimer sa fidélité au christianisme, il semble cependant que sa spiritualité se soit modifiée au cours de son existence. Ainsi, sa rencontre avec le marxisme lui ouvre un nouvel horizon : « Nous qui avons grandi dans des maisons religieuses et qui avons étudié dans les écoles des missionnaires, nous avons fait l’expérience d’un profond conflit spirituel quand nous avons vu le mode de vie que nous jugions sacré remis en question par de nouvelles philosophies, et quand nous nous sommes rendu compte que, parmi ceux qui traitaient notre foi d’opium, il y avait des penseurs dont l’intégrité et l’amour pour les hommes ne faisaient pas de doute. », écrit-il à Fatima Meer en 1977.
Peu à peu, le christianisme de Mandela prend la forme d’une sagesse universelle : « J’ai bien sûr été baptisé à l’Église wesleyenne et j’ai fréquenté ses écoles missionnaires. Dehors comme ici, je lui reste fidèle, mais mes conceptions ont eu tendance à s’élargir et à être bienveillantes envers l’unité religieuse », constate-il en 1977.
La même année, il fait cet aveu : « J’ai mes propres croyances quant à l’existence ou non d’un Être suprême et il est possible que l’on puisse expliquer facilement pourquoi l’homme, depuis des temps immémoriaux, croit en l’existence d’un dieu. » Puis de dire en 1994 : « Je ne suis pas particulièrement religieux ou spirituel. Disons que je m’intéresse à toutes les tentatives qui sont faites pour découvrir le sens de la vie. La religion relève de cet exercice. ».
« UNE AFFAIRE STRICTEMENT PERSONNELLE »
Tout au long de son existence, il s’est méfié du caractère dévastateur qu’il voyait en puissance dans la religion : « La religion, et notamment la croyance en l’existence d’un Être suprême, a toujours été un sujet de controverse qui déchire les nations, et même les familles. Il vaut toujours mieux considérer la relation entre un individu et son Dieu comme une affaire strictement personnelle, une question de foi et non de logique. Nul n’a le droit de prescrire aux autres ce qu’ils doivent croire ou non », écrit-il à Déborah Optiz en 1988.
Nous touchons là, sans doute, la raison pour laquelle Nelson Mandela évitait d’aborder en public, en particulier face aux médias, son rapport au christianisme. À cela s’ajoute son souci de ne pas heurter la sensibilité et les convictions de celui à qui il s’adressait. Il s’en explique à Maki Mandela en 1977 : «Sans le savoir, tu peux offenser beaucoup de gens pour qui tout cela n’a aucun fondement scientifique, qui considèrent que c’est pure fiction. »
Cette réserve ne l’a pas empêché d’assigner un rôle aux religions dans la société : en particulier sur le plan de la justice et de la morale. Alors qu’il présidait à la destinée de l’Afrique du Sud, il leur adressa cette feuille de route en 1997 : « Nous avons besoin que les institutions religieuses continuent d’être la conscience de la société, le gardien de la morale et des intérêts des faibles et des opprimés. Nous avons besoin que les organisations religieuses participent à la société civile mobilisée pour la justice et la protection des droits de l’homme. »
LAURENT LARCHER