Accueil Consulat - ambassade Actualité La revue de presse hebdomadaire de l’ambassade de France en Israel

La revue de presse hebdomadaire de l’ambassade de France en Israel

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logo revue de presseSemaine du 12 au 16 août 2013

LES NÉGOCIATIONS DE PAIX ONT REPRIS SUR FOND DE LIBÉRATION DE PRISONNIERS ET DE CONSTRUCTIONS DANS LES COLONIES ; LE SCEPTICISME SEMBLE RÉGNER DE PART ET D’AUTRE

Mercredi soir, les équipes de négociations israélienne et palestinienne, dirigées par la ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni et le négociateur en chef palestinien Saeb Erekat, se sont rencontrées dans un endroit gardé secret à Jérusalem-Ouest pour participer aux premières discussions de paix se déroulant dans la région depuis 2009. Cette rencontre a duré cinq heures. Conformément à ce qui a été convenu, aucune information n’a été communiquée par les parties, sur la teneur des contacts ou sur l’ambiance qui y régnait.
La veille, dans la nuit de mardi à mercredi, les premiers 26 prisonniers palestiniens avaient été libérés par Israël. 11 d’entre eux sont rentrés en Cisjordanie, où ils ont été accueillis par de hauts responsables palestiniens dont le président Mahmud Abbas, puis reçus dans leurs villages. Les 15 autres sont rentrés chez eux à Gaza, où le Hamas avait interdit toute cérémonie de ce qui est perçu comme un succès de Mahmoud Abbas.
Cette même semaine a été marquée par les annonces israéliennes d’appels d’offre pour la construction de 1 200 logements à Jérusalem-Est et dans les grands blocs d’implantations, mais également de 900 logements supplémentaires autour de Gilo à Jérusalem-Est ainsi que de plusieurs centaines de logements dans des colonies dites « isolées » (celles situées en dehors des grands blocs d’implantations en Cisjordanie).
Si les 1 200 logements semblaient avoir été convenus avec les Américains, les autres annonces ont surpris le secrétaire d’Etat américain John Kerry, qui aurait protesté auprès du Premier ministre Binyamin Netanyahu et de Tzipi Livni lors d’entretiens téléphoniques tenus avec eux, mardi. L’Autorité Palestinienne a vivement condamné tous les appels d’offres
israéliens, estimant qu’ils visaient à torpiller les pourparlers de paix avant qu’ils ne débutent et a menacé de ne pas participer à la rencontre de Jérusalem.
Quoi qu’il en soit, cette reprise des négociations semble s’accompagner d’un grand scepticisme des commentateurs comme de l’opinion israélienne, comme l’indique un sondage publié aujourd’hui dans Israël Hayom.

SONDAGE ISRAEL HAYOM
LE SCEPTICISME DE LA POPULATION ISRAÉLIENNE: 80% DU PUBLIC ISRAÉLIEN PENSE QUE LES DEUX CAMPS N’ARRIVERONT A AUCUN COMPROMIS

Pensez-vous que cette fois, les deux camps parviendront à trouver un accord définitif ?
79.9 % Non
6.2 % Oui
14.2 % Sans Opinion
Etes-vous pour la libération des prisonniers palestiniens considérée comme un geste de
bonne volonté pour le commencement des pourparlers ?
77.5 % Non
14.2 % Oui
8.3 % Sans Opinion
Entre les options « gel des constructions » ou « libérations de prisonniers », que pensezvous que le gouvernement aurait dû choisir ?
62.9 % Le gel des constructions
11.3 % La libération des prisonniers
25.8 % Sans Opinion

LES OBSTACLES DES ECHANGES DE TERRITOIRES / ZALMAN SHOVAL – ISRAEL HAYOM

Les négociations entre les représentants palestiniens et israéliens ont commencé cette semaine. Nous n’avons aucune idée du temps qu’elles vont durer ni même si elles vont durer tout court. Comment être sûr que les Palestiniens n’ont pas l’intention de continuer à saboter les négociations et souhaitent vraiment l’aboutissement d’un compromis portant sur
les principales problématiques.
Les commentateurs israéliens et étrangers n’ont cessé de répéter inlassablement le même mantra : «le cadre de la paix est bien connu, basé sur le « plan Clinton », ne reste plus que le processus décisionnel ».
Cependant, la réalité est bien plus complexe. Aucune des grandes questions de base n’est réglée – rien concernant les frontières, ni sur les restrictions israéliennes qui pourraient être imposées à la souveraineté palestinienne, rien concernant Jérusalem, ni le statut des réfugiés, et rien non plus sur le sujet de la reconnaissance d’Israël comme un Etat juif par les
Palestiniens.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry et son équipe de négociation, y compris notre ami Martin Indyk, auraient apparemment l’intention de se concentrer sur le problème des frontières et de la sécurité dès le début des négociations. Mais cette approche ne tient pas compte du fait que ces deux problématiques sont interdépendantes. En d’autres termes, la création des futures frontières, telles que définies dans la Résolution 242 du Conseil de sécurité de l’ONU, doit nécessairement répondre aux besoins d’Israël en matière de sécurité.
Et que dire des échanges de territoires? Ce dossier est parfois perçu comme la clé de voûte de la résolution du problème des frontières. Le président Obama le rappelle souvent et Kerry a organisé une conférence de presse dans le but d’annoncer l’acceptation d’une négociation d’échanges de territoires par la Ligue arabe. Toutefois, nous avons d’importants doutes sur la moralité ainsi que sur l’essence même de cette proposition. De plus, est-elle véritablement envisageable sur le terrain ?
Partout dans le monde (et également en Israël), trop de personnes semblent vouloir délibérément oublier ce qui s’est passé en 1967. Qui a attaqué qui ? Et pourquoi Israël, dans une guerre défensive, a capturé les territoires de ses agresseurs. Les auteurs de la Résolution 242 du conseil de sécurité de l’ONU étaient, eux, fort bien au courant des faits, d’où leur opposition à un retrait israélien des lignes de 1967. L’ancien président américain Ronald Reagan le savait bien lui aussi, ce qui explique sa déclaration sans équivoque affirmant qu’il était inenvisageable d’exiger qu’Israël revienne aux lignes d’armistice dangereuses d’avant la guerre.

Même d’un point de vue pratique, il semble que « les échanges de territoires» soient une option irréalisable. Du fait de sa petite taille, Israël n’a tout simplement pas les moyens de se permettre de donner des terres aux Palestiniens.

L’IMMORALE LIBÉRATION DES PRISONNIERS PALESTINIENS / ALEX FISHMAN – YEDIOT
Ce n’est pas un geste. Ce n’est pas non plus un acte visant à faire progresser le processus de paix ni à renforcer la confiance entre les deux parties. C’est une action futile, inutile, et totalement immorale.
Celui qui a signé la liste pour la libération des 26 prisonniers palestiniens ne peut véritablement croire au processus de paix. Ce à quoi nous assistons présentement, n’est rien d’autre qu’une partie de troc moyenâgeuse avec la libération d’une poignée de prisonniers en échange d’une poursuite des constructions dans les colonies, le tout, avec un clin d’œil
aux partenaires de la coalition. Cette action n’est décidément pas la décision courageuse d’un chef d’Etat visionnaire, de la trempe de ceux qui doivent parfois faire des choix douloureux et bouleversants mais dont on sait, pertinemment, qu’ils sont nécessaires et indispensables à l’amélioration d’une situation ou à la réalisation d’un projet plus magistral.
La libération de ces meurtriers est en réalité une démarche stratégique, cynique, une tactique qui n’a qu’un seul et unique objectif : ne pas contrarier les Etats-Unis en contrecarrant les initiatives de paix de Kerry.
Si cette situation n’était pas si douloureuse, nous aurions pu railler la liste des prisonniers et la qualifier de blague typiquement polonaise : « si je ne peux en jouir, tu n’en jouiras pas non plus ». En effet, ce qu’on aurait pu qualifier de victoire palestinienne n’en est pas une pour Abbas qui en ressort affaibli du fait qu’une majorité des prisonniers rentreront à Gaza.
Pour la première vague de libération, les ministres ont sélectionné des meurtriers dits « légers », âgés et certains malades. Cette liste n’exprime pas la confiance en Abbas ni un quelconque optimisme sur le succès de la démarche diplomatique. Ceux qui ont signé la liste ont tout fait pour que cette libération ne constitue pas une victoire absolue pour le chef de l’Autorité Palestinienne.
Le Shin Bet, qui a activement participé à la sélection des prisonniers, a préféré minimiser les préjudices que la libération de prisonniers avec « du sang sur les mains » lui porteraient, au détriment de l’impact que ces prisonniers pourraient avoir sur le processus de paix.
Les politiciens, quant à eux, se sont mis d’accord sur cette liste tout étant persuadés que les négociations échoueront et qu’il n’y aura donc pas de futures vagues de libérations.
Mais les extrapolations et commentaires sur le sujet n’aideront pas. Nul besoin d’être un expert pour se rendre compte de la stupidité de ce geste. Un geste de bonne volonté devrait rapprocher les deux camps, améliorer le climat ambiant, obtenir le soutien de la rue aux pourparlers. Ici, le résultat créé est exactement opposé. Les deux camps sont sombres et lesfamilles des victimes saignent à nouveau.
En attendant dans les territoires …Netanayahu à Ashton : « Nous préparons des emplois pour les prisonniers libérés »

LES ÉVÉNEMENTS EN EGYPTE VUS D’ISRAËL

Les médias israéliens ont suivi avec intérêt et inquiétude les événements sanglants qui se déroulent actuellement en Egypte et y consacrent une place importante.
Pour de nombreux commentateurs de presse, le massacre commis par l’armée jouerait plutôt en faveur des Frères musulmans, celle-ci s’étant décrédibilisée aux yeux de la communauté internationale et du camp libéral égyptien, qui redoute le retour d’une dictature militaire à la Moubarak, comme en témoigne la démission du vice-président et prix
Nobel de la paix Mohamed El-Baradei.
Certains estiment que l’armée parviendra à garder le pouvoir mais que le pays pourrait glisser vers une longue guérilla des Frères contre les forces de l’ordre. La plupart des commentateurs craignent une dégradation durable de la situation. Boaz Bismuth d’Israël Hayom qualifie ainsi l’espoir qu’a eu l’Occident de voir émerger une démocratie en Egypte
de « délire romantique ».
Enfin, les commentateurs militaires estiment que cette instabilité croissante est de mauvaise augure pour Israël, qui doit s’attendre à une recrudescence des hostilités en provenance du Sinaï et doit se préparer à des changements rapides à la fois le long de la frontière et au niveau des relations avec les autorités égyptiennes et les accords de paix.

VICTOIRE A LA PYRRHUS DES GENERAUX / NADAV EYAL_MAARIV

Ce qui s’est passé entre l’armée égyptienne et les manifestants pro-Morsi, mercredi, ne peut être qualifié de combat. C’est un véritable massacre qui a eu lieu, comparable à celui qui a été perpétré à Hama, en Syrie, il y a près de 30 ans par le père de Bachar al-Assad, Hafez –bien qu’à une plus petite échelle. Ce massacre a été utilisé comme moyen de dissuasion et a créé un nouvel équilibre de la terreur pour asseoir l’autorité incontestée de l’armée face aux Frères Musulmans.
Mais l’armée égyptienne a pris un pari risqué. Les Frères Musulmans ont, certes, subi d’importantes pertes, hier, sur les places publiques de la ville, mais, ils ont récolté en retour des martyrs et un récit. Ils ont beau avoir été chassés du pouvoir et déplorer des centaines de victimes dans les rues égyptiennes, c’est leur parti qui a emporté les dernières élections démocratiques du pays. S’ils étaient opportunistes, ils auraient instrumentalisé les tueries
afin d’exposer au monde la vraie nature du régime militaire, et prouver ainsi que l’armée n’est en rien le défenseur de la révolution mais, au contraire, son ennemi juré.
Le monde a vu hier les images du Caire avec un mélange d’hostilité et de surprise. Encore hier, la communauté internationale tenait, envers le régime militaire, une position d’indulgence, qui a, en quelques heures, totalement volé en éclats. La Maison Blanche a été contrainte de condamner, comme la plupart des pays européens. La marge de manœuvre
accordée aux généraux s’est par la même occasion considérablement réduite.
La révolution égyptienne n’en est qu’à ses débuts. Il s’agit d’un processus long et sanglant. Il serait hâtif et erroné de désigner dès à présent l’un des camps comme vainqueur, que ce soit les Frères Musulmans, les militaires, ou le camp libéral.
Si l’armée déclare une guerre totale aux Frères Musulmans, et décide de les éliminer et de les faire disparaître du paysage égyptien, ils risquent de continuer à être actifs clandestinement, une activité qu’ils connaissent parfaitement. Ce n’est pas un scénario syrien qui attend l’Egypte, mais probablement une guerre civile similaire à l’Algérie ou dans les autres endroits qui ont connu une opposition similaire de l’islamisme radical face au régime en place.

LES FRERES GRIMM MUSULMANS / PROF. EYAL ZISSER – ISRAEL HAYOM

Le conflit entre l’armée égyptienne et les Frères Musulmans remonte à plus de 50 ans, sous la présidence de Gamal Abdel Nasser. Il s’agit d’une lutte sur la nature même de l’Egypte entre le camp laïc, dirigé par l’armée, et les ambitions islamistes des Frères qui jusqu’à présent ont perdu toutes les batailles bien qu’ils jouissent d’une importante popularité.
L’éviction de Moubarak a divisé le camp laïc et paralysé l’armée. Le vide qui s’est créé a rapidement été comblé par les Frères Musulmans, qui ont réussi à exploiter les faiblesses de leurs rivaux et à remporter à la fois les élections législatives et présidentielles. Mais les Frères Musulmans sont allés trop loin en essayant d’installer – sous le couvert d’un processus démocratique – une république islamique qui leur permettrait d’assurer une domination permanente sur le peuple égyptien.
L’absence de tradition démocratique en Egypte a hâté la chute des Frères Musulmans. Le Caire n’a pas encore eu le temps de s’adapter au fait qu’un régime démocratique se doit d’être modifié via des élections – et non des manifestations de masse.
Le retrait du pouvoir de Morsi, ainsi que la dispersion des manifestants au Caire mercredi, semblent avoir été réalisés avec une relative facilité. Tant que des personnes continuent à se rassembler sur la place Tahrir – les mêmes qui ont renversé Moubarak – et à soutenir fermement l’armée, cette dernière parviendra certainement à être, à terme, en mesure de réprimer les Frères musulmans, malgré leur grande popularité au sein de l’opinion publique égyptienne. Cela s’est passé exactement de cette manière à l’époque de Moubarak et ce sera certainement pareil sous le régime militaire de Sissi.

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