Hier soir, mercredi 31 juillet, s’est tenue une réunion d’information organisée par Patricia Hassoun du site www.ashdodcafe.com pour expliquer aux nouveaux immigrants francophones le fonctionnement des Municipales en Israël et ses enjeux. Il faut rappeler que ces élections approchent, puisqu’elles se dérouleront dans deux mois et demi, soit le mardi 22 octobre prochain.
Une cinquantaine de personnes sont venues assister à cette réunion durant laquelle un diaporama détaillé sur les modalités techniques du scrutin leur a été présenté, et commenté, par Raphaël Kalfon, conseiller fiscal de profession.
Sur ce diaporama que vous pourrez découvrir sur le lien suivants : Les elections municipales en israel, une lecon, les personnes présentes ont pu comprendre que près des deux tiers du Conseil municipal actuel sont composés d’élus russophones et orthodoxes alors qu’ils ne représentent ensemble que 40 % de la population d’Ashdod, du fait qu’ils se mobilisent massivement pour voter aux Municipales. A contrario, le public a très bien saisi que, dans la mesure où les israéliens de longue date et les olim francophones ne se déplacent pratiquement pas pour voter, les premiers n’ont qu’un tiers d’élus au Conseil municipal, alors qu’ils représentent 60% de la population, et les seconds, c’est-à-dire nous les olim francophones, aucun…
C’était précisément pour expliquer l’importance du rôle de conseiller municipal que le site Ashdodcafe.com avait invité à cette occasion M. Léon Benloulou, tête de liste « Halev ha’hevrati » (Au cœur de la société), et sa numéro 2, seule candidate française aux prochaines élections municipales, Mme Muriel Nabet.
Durant son intervention, M. Léon Benloulou, conseiller municipal depuis 15 ans, dont 10 en tant que maire-adjoint, a expliqué que, depuis les dernières élections, il a été en charge, entre autre, du département Propreté de la ville et du pragramme « Tama 38 ».
Pour la Propreté, le candidat au Conseil municipal a expliqué que, depuis qu’il avait reçu en charge le portefeuille de la Propreté de la ville, il a tout de suite procédé au remplacement des anciennes bennes vertes d’ordures ménagères (surnommées « grenouilles » en hébreu) par 3.500 conteneurs, semi-enterrés, répartis dans l’ensemble de la ville pour éviter les nuisances liées aux odeurs et aux chats. Il a précisé qu’il avait doublé la fréquence de ramassage des ordures, deux fois par semaine au lieu d’une, et qu’il veillait également à la propreté de la voirie.
Concernant le domaine du logement, M. Benloulou a détaillé le programme « Tama 38 » dont il a la charge. Il en a rappelé le principe, à savoir la rénovation totale et la mise aux normes sismiques et aux normes de sécurité, d’anciens immeubles devenus comme neufs. Il a expliqué que l’intérêt d’un tel programme est de permettre l’accès à la propriété pour un coût de 30 % inférieur aux prix du marché, puisque dans ce cadre, un 4 pièces et demi revient à 940.000 shékels, que les immeubles sont situés dans des quartiers où toutes les infrastructures existent déjà : écoles, matnassim, commerces… Il a également évoqué le projet qu’il avait déposé il y a déjà trois ans auprès du maire, dans lequel il a mis en place un système accordant aux promoteurs la possibilité de rajouter 30 % de logements en plus dans un programme immobilier mais uniquement des 3 ou 4 pièces pour permettre aux jeunes couples de devenir propriétaires. A ce jour, il n’a pas été donné suite à ce projet pourtant bien pensé, mais il espère obtenir trois mandats au prochain Conseil municipal pour pouvoir peser davantage et faire appliquer ce programme.
M. Léon Benloulou a alors fait part d’un des points forts de son programme : la création d’une maison des français, antenne municipale, qui regrouperait tous les services destinés aux immigrants francophones : documents rédigés en français, un oulpan réservé aux francophones avec notamment des cours de pensée juive, une assistance dans la recherche d’un logement, que ce soit à l’achat ou à la location à prix modéré, la formation professionnelle pour les jeunes et les adultes, des conseils dans l’orientation scolaire des jeunes olim, une aide à la recherche d’emploi, l’accompagnement des personnes âgées et enfin le suivi des dossiers déposés auprès du service social de la mairie.
Ensuite, Muriel Nabet a pris la parole pour dire à quel point il devient impératif pour les immigrants francophones d’avoir un représentant au Conseil municipal. Elle a rappelé qu’un conseiller municipal ne perçoit pas de rémunération et donc son seul intérêt, en tant que candidat, est d’enfoncer des portes, jusque-là hermétiquement fermées, pour les olim francophones. Par exemple, dès qu’elle sera élue au Conseil municipal, Muriel Nabet souhaite rencontrer, accompagnée de M. Léon Benloulou, les responsables des Ressources Humaines des entreprises locales, comme le port, la Compagnie d’Electricité, la société d’aéronautique Elta, l’usine de produits chimiques Agam Ha’himiqalim ou bien encore les raffineries, pour leur demander de recruter des olim francophones dont les compétences apporteront une valeur ajoutée. Mais, surtout, elle a expliqué que la mairie emploie actuellement 5.000 salariés parmi lesquelles UNE SEULE est une ola francophone… Elle a insisté sur le fait qu’au service « intégration » de la mairie aujourd’hui, il y a près de trente employés dont aucun ne parle français…
Muriel Nabet a également précisé que le rôle d’un conseiller municipal consiste aussi à faire remonter l’information, notamment dans le domaine des permis de construire. Elle s’est étonnée du fait que le quartier M.A.R. situé face à la Marina et à la mairie était initialement prévu pour accueillir 800 logements et qu’au final, ce chiffre a été quadruplé (!) pour atteindre aujourd’hui le nombre de 3.600 logements en construction.
Enfin, elle a expliqué que le jour des Municipales, il y a en fait deux élections, l’une pour élire le maire et l’autre, les conseillers municipaux et que voter à la fois pour le maire et sa liste correspondrait à un « sandwich à la pita » pour reprendre la fameuse expression israélienne, c’est à dire supprimer tous les garde-fous. D’ailleurs, aux dernières élections, le maire élu, le Dr Lasry, n’a recueilli que 10 % des suffrages pour sa liste du Conseil municipal… Muriel a répété qu’il fallait donc introduire dans deux urnes bien distinctes : un bulletin jaune pour le maire, et un autre de couleur blanche où figurent les lettres de la liste des candidats que l’on souhaite voir siéger au conseil municipal.
Merci à Emilie et son époux de nous avoir permis de faire cette conférence à leur domicile