«וְאִישׁ יִשְׂרָאֵל נִשְׁבַּע בַּמִּצְפָּה לֵאמֹר: אִישׁ מִמֶּנּו לֹא יִתֵּן בִּתּוֹ לְבִנְיָמִן לְאִשָּׁה»
«Or, les Israélites avaient juré, à Miçpa, que nul d’entre eux ne donnerait sa fille pour épouse à un Benjaminite» (Juges 21, 1)
Mais épris d’un profond remords, les tribus saisissent que ce serment signifie la mort et la disparition totale d’une tribu en Israël et la fin de l’unité à laquelle aspirait le Patriarche Jacob:
» וַיֹּאמְרוּ יְרֻשַּׁת פְּלֵיטָה לְבִנְיָמִן וְלֹא יִמָּחֶה שֵׁבֶט מִיִּשְׂרָאֵל. וַאֲנַחְנוּ לֹא נוּכַל לָתֶת לָהֶם נָשִׁים מִבְּנוֹתֵינוּ כִּי נִשְׁבְּעוּ בְנֵי יִשְׂרָאֵל לֵאמֹר אָרוּר נֹתֵן אִשָּׁה לְבִנְיָמִן »
«Ils [les Anciens] ajoutaient: “Ceux qui ont échappé auront l’héritage de Benjamin; il ne faut pas qu’une tribu disparaisse en Israël! Pour nous, nous ne pouvons leur donner nos filles pour femmes, puisque les enfants d’Israël ont prononcé ce serment: “Maudit qui donnerait une femme à Benjamin!» (Juges 21, 17-18).
Comment, alors, sans renier et briser le serment, réconcilier les tribus et unir les derniers fils survivants de Benjamin aux filles d’Israël ?
«וַיֹּאמְרוּ הִנֵּה חַג ה’ בְּשִׁלוֹ מִיָּמִים יָמִימָה אֲשֶׁר מִצְּפוֹנָה לְבֵית אֵל מִזְרְחָה הַשֶּׁמֶשׁ לִמְסִלָּה הָעֹלָה מִבֵּית אֵל שְׁכֶמָה וּמִנֶּגֶב לִלְבוֹנָה. וַיְצַוֻּ אֶת בְּנֵי בִנְיָמִן לֵאמֹר לְכוּ וַאֲרַבְתֶּם בַּכְּרָמִים. וּרְאִיתֶם וְהִנֵּה אִם יֵצְאוּ בְנוֹת שִׁילוֹ לָחוּל בַּמְּחֹלוֹת וִיצָאתֶם מִן הַכְּרָמִים וַחֲטַפְתֶּם לָכֶם אִישׁ אִשְׁתּוֹ מִבְּנוֹת שִׁילוֹ וַהֲלַכְתֶּם אֶרֶץ בִּנְיָמִן»
«Mais il y a, dirent-ils, une fête religieuse célébrée chaque année à Shilo, sur la place qui est au nord de Béthel, à l’orient de la route qui monte de Béthel à Sichem, et au midi de Lebona.” Ils donnèrent donc ce conseil aux Benjaminites: Allez vous embusquer dans les vignes; et lorsque vous verrez les filles de Shilo sortir pour danser en chœur, vous sortirez vous-mêmes des vignes, vous enlèverez chacun une femme parmi les filles de Shilo, et vous vous en irez au pays de Benjamin» (Juges 21, 19-21)
Les Anciens des tribus se souviennent d’une vieille tradition d’après laquelle les femmes montent à Shilo, la cité où se dresse le Tabernacle, pour y prier comme Hanna, la future mère de Samuel (I Sam.1, 3; 1,7) et y danser dans les champs de vigne.
Que symbolise cette période de TouBéav?
A l’époque du Second Temple, débute à partir de ce jour le temps des vendanges. Les Sages du Talmud de Jérusalem témoignent que les vendangeuses, alors de «jeunes femmes célibataires [sous-entendu: vierges], parées de robes blanches [couleur de pureté, de grâce et de pardon] empruntées à d’autres femmes, se rendaient dans les vignobles et y dansaient; elles disaient: «jeune homme, lève ton regard et choisis l’élue de ton cœur. Ne dirige pas tes yeux vers la beauté physique mais plutôt sur la famille car: ”Mensonge que la grâce! Vanité que la beauté! La femme qui craint l’Eternel est seule digne de louanges” (Prov. 31, 30).
«שֶׁקֶר הַחֵן וְהֶבֶל הַיֹּפִי: אִשָּׁה יִרְאַת-יְהוָה הִיא תִתְהַלָּל» (משלי לא, ל)
…et chaque célibataire se rendait dans les vignes pour y trouver sa conjointe» (Talmud Jérusalem: Traité Taanit 4, 8).
Tou Béav exprime à la fois le début du renouveau de la nature, la vitalité, la fécondité et le terme de la rivalité entre frères d’une même famille. Le lien marital entre membres de tribus rivales constitue le plus beau témoignage de cette renaissance d’Israël fondée sur la réconciliation et l’Amour gratuit.
Danse à Tou BéAv (Shilo)
Haïm Ouizemann
Haimo@eteachergroup.com