A cette occasion, les électeurs sont appelés à se prononcer sur deux scrutins différents en choisissant deux bulletins qui seront respectivement introduits dans chacune des deux urnes correspondantes : un bulletin destiné à choisir le maire, et l’autre, la liste des candidats qu’ils souhaitent voir siéger au Conseil municipal.
Seul le ministère de l’Intérieur est habilité à déterminer le nombre de conseillers municipaux d’une ville et le critère est évidemment le nombre d’habitants.
Pour la ville d’Ashdod, ce nombre s’élève à 27.
A ce stade, trois candidats se présentent à la mairie : le maire sortant, Dr Yé’hiel Lasry, le maire précédent, M. Tsvi Tsilker et enfin M. Sania (Shimon) Katsenelson, russophone, qui a marqué les esprits dans la ville puisqu’il avait réussi l’exploit (jamais renouvelé) de remporter neuf sièges au Conseil municipal lors des élections de 1999 grâce aux olim d’ex-Union-Soviétique. Pour l’heure, il serait bien hasardeux de se prononcer sur l’identité du futur maire d’Ashdod, mais la seule chose que l’on peut dire c’est qu’il est très probable que M. Katsenelson se retire de la course à la mairie en faveur de M. Tsilker et parallèlement, maintienne bien sûr sa liste pour le Conseil municipal.
Pour le Conseil municipal justement, la donne est plus corsée puisque pour le moment, 23 listes (!) sont en lice… Bien sûr, plusieurs têtes de listes devraient se désister d’ici le 22 octobre mais la concurrence sera rude. Comme d’habitude, les listes qui vont rafler le plus de sièges sont les listes sectorielles et, sans prendre trop de risques, on peut d’ores et déjà se livrer à un premier pronostic :
- Les orthodoxes devraient obtenir un total de 8 sièges.
- Le rav Morde’haï Lieberman, adjoint au maire et tête de liste des orthodoxes ashkénazes (Agoudat Israël) devrait recueillir 3 sièges (3 également aujourd’hui).
- Le rav Amram Knafo de Shass (orthodoxes sépharades), adjoint au maire, ou son éventuel remplaçant puisque les tensions quant au choix de la tête de liste sont importantes au sein de Shass, devrait en obtenir 3 également au lieu de 4 aujourd’hui parce qu’une partie de cet électorat va probablement se diriger sur une liste dissidente plus proche des traditionnalistes (Kol Halev).
- Kol Halev dirigée par M. Avinoam Chouchan, salarié du port et Président de son comité syndical, devrait en obtenir 2
2. Chez les russophones, trois listes vont se disputer 7 sièges.
- M. Boris Guitterman, actuellement 1er adjoint au maire, devrait en obtenir 2 (2 également aujourd’hui).
- M. Vladimir Guerchov, adjoint au maire également, entre 3 et 4 au lieu de 5 actuellement en raison du retour de M. Sania Katsenelson.
- Sania Katsenelson devrait grignoter 2 sièges, dans le pire des cas 1 siège.
3. Enfin M. Moché Boutrachvili qui représente les géorgiens devrait conserver son siège.
Il est intéressant ici de préciser que les géorgiens sont numériquement peu nombreux mais tellement unis et solidaires que, jusqu’à présent, ils sont toujours parvenus à décrocher un siège ce qui leur procure une force économique et culturelle dans la ville. CQFD…
4. Quid des français ?…
Ce décompte est fiable si le taux de participation est semblable aux précédentes élections municipales où il s’élevait à 57 % pour l’ensemble de la population, répartis de la façon suivante : 100 % de participation chez les orthodoxes, 85 % chez les olim, 65 % pour les personnes du 3ème âge et enfin, 45 % chez les israéliens non-retraités. A moins d’une surprise similaire à celle des dernières législatives pour lesquelles le taux de participation de la population laïque a pulvérisé des records, bouleversant complètement la donne, les prévisions ci-dessus donne une parfaite image d’une partie du futur conseil municipal.
Voilà, une fois le nombre de sièges, a priori, pris d’office par les listes communautaires, le reste de la population va devoir se partager 9 sièges et le combat va être âpre…
Il faut savoir que les israéliens ont pour devise de ne surtout pas mettre deux bulletins pour la même personne, l’une pour le maire, l’autre pour sa liste au Conseil municipal, afin de préserver des gardes fous et ne pas pratiquer une politique qu’ils appellent « un sandwich à la pita » (le’hem bepita), célèbre slogan du parti Meretz lors des législatives de 1996 qui a marqué les esprits. Il est vrai que si les français avaient agi de la sorte et n’avaient pas élu à la fois un président socialiste et une assemblée nationale avec une majorité absolue de socialistes, ils auraient évité bien des déboires, notamment avec le fameux « mariage pour tous ».
Neuf mandats vont donc être répartis. Le seuil d’éligibilité pour un premier mandat est de 3000 voix (toujours avec un taux de participation à 57 %), pour le second mandat, il faut atteindre les 5500 voix et pour le troisième, 6200. Dans le cas où il y aurait une participation record, 5500 voix sont nécessaires pour décrocher le premier mandat.
Pour voter, il suffit de vous munir de votre carte d’identité (Téoudath Zéouth) et de vous rendre au bureau de vote auquel vous êtes rattaché et qui vous sera indiqué sur une carte adressée directement à votre domicile un mois et demi avant les élections. Au moment du vote, vous aurez alors à choisir un premier bulletin sur lequel se trouve le nom du candidat pour élire votre maire que vous introduirez dans une première urne. Dans une seconde urne, vous introduirez un deuxième bulletin sur lequel sont imprimées des lettres correspondant à la liste de votre choix.
Désormais vous savez tout sur les modalités de scrutin et il ne vous reste plus qu’à suivre la campagne pour faire le bon choix, celui qui répond à vos attentes et priorités ! Une conférence sera organisée par AshdodCafé le 28 juillet prochain pour répondre à tous vos questionnements et entendre vos doléances ! Affaire A suivre…
Muriel Nabet pour Ashdodcafé
Tél 054-3070916.