Deux lots, de 95.000 boîtes chacun, de ce médicament générique prescrit pour traiter la rétention d’eau ont été retirés de la vente dès vendredi en raison de la présence dans certaines boîtes de comprimés d’un somnifère, le Zopiclone Teva 7,5 mg, appelé également Imovane.
Une enquête judiciaire a été ouverte à Marseille après la mort suspecte samedi d’un homme de 92 ans chez lequel les policiers ont retrouvé des boîtes entamées de Furosémide provenant de ces lots.
L’ANSM précise dans un communiqué avoir été saisie lundi matin de deux nouveaux signalements – un décès et un cas grave – qui la conduisent « à demander à tous les patients qui détiennent des boîtes de Furosémide Teva 40 mg de les rapporter chez leur pharmacien ».
L’agence souligne que ce rappel, « décidé en accord avec la société Teva, est une mesure de précaution ». « Ce ne sont pas les caractéristiques du médicament qui sont en cause mais un problème industriel lié au conditionnement », rappelle-t-elle.
Des inspecteurs de l’ANSM se sont rendus lundi dans l’usine de conditionnement des laboratoires Teva, à Sens (Yonne), pour tenter de comprendre les raisons de l’inversion.
À Marseille, le nonagénaire aurait succombé à un œdème pulmonaire, peut-être consécutif à l’arrêt du traitement par Furosémide. Une autopsie devait être pratiquée lundi.
UNE MALVEILLANCE?
Alerté par le décès de Marseille, un retraité de Compiègne a déposé un dossier auprès des laboratoires Teva, leader mondial des médicaments génériques basé en Israël, à la suite du décès de sa mère de 101 ans, à la mi-mai, qui était traitée au Furosémide, rapporte France 3 Picardie. On ignore s’il s’agit du cas signalé par l’ANSM.
Teva France a fait savoir qu’il se renseignait sur la provenance des comprimés délivrés à la patiente. Les deux lots suspects de Furosémide ont été mis en vente en France début mars et début mai 2013.
Le président de Teva Laboratoires France, Erick Roche, estime que le problème, qualifié d' »exceptionnel » par les autorités médicales, ne concerne que quelques centaines de boîtes. Teva déclare n’exclure aucune piste, car les deux médicaments « ont été conditionnés sur des lignes différentes et à plusieurs semaines d’intervalle ».
L’inspection de l’ANSM devrait contribuer à déceler l’origine de l’inversion. « Quatre inspecteurs sont sur place, l’inspection pourrait durer plusieurs jours », a-t-on indiqué à l’agence.
Au nombre des pistes envisagées, un acte de malveillance apparaît « plausible », a déclaré lundi François Chast, chef du service de pharmacie clinique à l’hôpital Cochin-Hôtel Dieu, à Paris.
« Je ne suis pas juge d’instruction, mais on sait que le médicament qui fait dormir et l’antihypertenseur n’ont pas été préparés sur les chaînes de production de Teva d’une manière chronologiquement compatible avec une interversion de lot », a-t-il expliqué sur Europe 1.
Sophie Louet, édité par Yves Clarisse