Monsieur le Consul Général de France à Jérusalem en relation avec l’Autorité Palestinienne.
Lors des élections législatives en 2012, plusieurs citoyens franco-israéliens se sont rendus dans votre consulat pour voter et se sont vus opposer une fin de non-recevoir : ils n’étaient plus autorisés à voter dans leur capitale Jérusalem, mais devaient se déplacer à Ramallah.
Beaucoup de ces citoyens affirment n’avoir pas reçu de notification du changement de bureau de vote.
Étant vous même en charge des relations françaises avec l’entité palestinienne et non avec Israël bien que vos bureaux se trouvent dans la capitale unie et indivisible de l’Etat Juif, vous ne pouvez ignorer que pour un israélien ou un franco-israélien, il est illégal d’entrer dans les territoires administrés par les palestiniens, notamment en raison du danger très élevé d’attaque terroriste.
Et quand bien même une autorisation serait délivrée, chacun garde en mémoire les lynchages d’israéliens par des hordes déchaînées de palestiniens.
C’est pour éviter un scandale médiatique et la menace de l’annulation des élections pour entrave au vote d’un citoyen, que vous aviez, personnellement, en juin 2012, mis votre véhicule personnel, ainsi que vos gardes du corps, à disposition de quelques électeurs franco-israéliens pour les escorter à Ramallah en toute sécurité afin qu’ils puissent accomplir leur devoir de citoyen.
Cette situation unique serait-elle sur le point de se représenter ?
Votre consulat s’apprête-t-il à mettre en place des autobus blindés, sécurisés et escortés par l’armée française, afin de protéger les ressortissants français d’Israël comme ceux du Mali, et leur permettre, s’ils vivent dans les Territoires Disputés, d’aller voter à Ramallah ?
Ne serait-il pas plus sage (et plus économique) pour leur sécurité, de permettre à ces Français qui vivent dans les implantations, légales au regard du Droit international comme vous le savez, et qui dépendaient jusqu’à maintenant du Consulat de Jérusalem, de leur permettre comme avant de voter dans vos locaux ?
J’ai reçu, lors de la deuxième semaine d’avril 2013, de la part de deux citoyens français vivant dans l’implantation d’Ofra, des courriers qui leur étaient adressés.
Ces lettres, reçues le 11 avril 2013, expliquaient qu’ils étaient « radiés des listes électorales de Jérusalem sauf s’ils faisaient la démarche de se réinscrire avant le 20 mars 2013. » La lettre précisait que s’ils voulaient lancer un recours de cette décision, ils devaient alors se rendre au Tribunal d’Instance de Paris.
En d’autres termes, la France est en train de purger des Français de ses listes électorales et les privent quasi-totalement de toute possibilité de contester cette réalité.
Que la France nie aux Juifs le droit de vivre dans les Territoires Disputés est déjà s’octroyer un droit d’ingérence illégitime dans les affaires intérieures d’un pays tiers (si vous ne comprenez pas cela, imaginez Israël encourageant les indépendantistes Corses).
Que la France qui déportait ses Juifs il y a 70 ans ne proteste pas quand les palestiniens veulent faire de même en Judée Samarie (les allemands appelaient cela un territoire Judenrein – nettoyé des juifs) est en soit déjà inadmissible.
Mais qu’en plus, le Pays des Droits de l’Homme supprime à ses ressortissants expatriés ou bi-nationaux le droit de vote, sans aucune décision gouvernementale, est, me semble t-il, illégal.
Selon le Conseil Constitutionnel, ceci pourrait entraîner l’invalidation, non seulement des précédentes élections, mais des législatives partielles qui doivent se tenir d’ici la fin du mois de mai 2013, car il est plus que certain que l’un des candidats battu soulèvera cette irrégularité.
Monsieur le Consul, je ne suis pas diplomate, et je n’ai pas à employer le langage diplomatique : vous avez le droit de ne pas aimer Israël et ses habitants franco-israéliens, même si, je vous le rappelle, ils payent votre salaire et vous êtes à leur service, mais respectez l’Etat de droit et ayez à cœur de protéger leur droit de vote.
Si les élections sont souvent des mascarades dans l’entité avec laquelle vous êtes en relation, tant pour Israël que pour la France, la démocratie est extrêmement importante et mérite d’être respectée.
Votre devoir n’est pas de permettre mais de faciliter, d’assister et d’aider les citoyens franco-israéliens, où qu’ils vivent dans notre circonscription, à se rendre aux urnes.
Vous devez annuler toute radiation des listes électorales, surtout qu’elles sont parvenues aux destinataires après la date limite que vous avez fixée, et ce n’est pas parce que vous désapprouvez personnellement que des franco-israéliens vivent en Judée et Samarie, que vous devez les empêcher d’aller voter sereinement, en toute sécurité, à Jérusalem.
Votre neutralité est votre mandat.