« Nous devons profiter d’un terrain politique de plus en plus favorable pour nous saisir de ce problème majeur », affirme Herman Van Rompuy dans un communiqué.
« L’évasion fiscale est une injustice pour les citoyens qui travaillent dur et paient leur part d’impôts pour contribuer au fonctionnement de la société », dit-il. « C’est une injustice pour les entreprises qui paient leurs impôts mais ont du mal à être compétitives parce que d’autres ne le font pas. »
L’ajout du dossier de l’évasion fiscale à l’ordre du jour du prochain Conseil européen, le 22 mai à Bruxelles, accentue la pression sur l’Autriche, qui est désormais le seul pays de l’UE à refuser d’échanger avec ses partenaires des informations sur les clients européens de ses banques.
Maria Fekter, ministre autrichienne des Finances, a réaffirmé vendredi l’attachement de Vienne au secret bancaire et rejeté une nouvelle fois les appels à emboîter le pas au Luxembourg, qui a annoncé son intention de lever le secret bancaire pour les ressortissants de l’UE à compter du 1er janvier 2015.
Les ministres des finances de l’UE, réunis vendredi et samedi à Dublin, devaient évoquer l’uniformisation à l’échelon européen des échanges de données bancaires, que plusieurs pays, notamment l’Allemagne, jugent nécessaire à la lutte contre l’évasion fiscale.
Dans son communiqué, Herman Van Rompuy évalue à 1.000 milliards d’euros le coût de l’évasion fiscale pour l’ensemble des pays de l’UE.
« Pour vous donner une idée, 1.000 milliards d’euros, c’est à peu près la même chose que le produit intérieur brut (PIB) de l’Espagne, la cinquième économie de l’UE », explique-t-il.
« C’est environ le budget de l’Union pour les sept prochaines années », continue le président du Conseil européen. « Et c’est cent fois plus que le prêt qui a récemment été accordé à Chypre. »
Luke Baker, Julien Dury pour le service français, édité par Marc Angrand