« L’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et ils seront unis en une seule chair » Béréshit (2;24)
La belle-mère : le respect et les limites
Le mariage Juif se retrouve confronté à une dualité certaine, le devoir de respecter ses parents et celui d’apprendre à se détacher d’eux (moralement parlant) afin d’honorer un être choisi, avec lequel l’homme va vivre sa chlémoute (plénitude) et construira un foyer. Mais comment vivre son mariage (ou du moins apprendre à le construire au quotidien) avec les spectres de l’enfances, ou la position parfois envahissante (sans etre forcément néfaste) d’une belle-mère ? En effet, pas évident de se positioner ou de trouver sa place aux cotés d’une femme qui certes a donné la vie à votre bien-aimé mais la de plus fait grandir. Que l’on soit religieuse ou pas, de quelque environnement possible, le role de la femme n’est pas toujours facile.
Lors de témoignages recueillis ca et là , j’ai souvent entendu dire « j’ai dit à mon mari : tu choisis ! C’est moi ou elle ! » Comment interpréter une telle source de disputes et de mésententes au sein du couple ? Le problème est simple et pourra être relevé des milliers de fois de différentes façons. Que l’on s’abstienne de toute paranoïa (ce que je recommande vivement) ou que l’on se rende à l’évidence, l’épine dorsale du débat est souvent : la jalousie. Quel conseil le plus Tsniout (pudique) peut-on tirer , ou s’auto-répéter pour éviter les mauvais comportements ?
1) Une belle-mère ou tout autre etre humain jaloux se dompte avec le temps. Attention donc au comportement, la religion Juive nous demande de témoigner du respect à son prochain. Si cette dernière joue toutes les cartes possibles pour vous poussez à bout, surtout ne rentrez pas dans son jeu. Souvent l’acte qui nous pousse à l’agressivité , ne provoque rien que des disputes entre votre mari et vous. Soyez plus cérébrale, choisissez le silence, à l’impulsivité. Préférez l’indifférence au jeu malin de certaines mères possessives qui ont du mal à accepter le fait que leur fils chéri construise désormais sa vie sans elle.
2) Montrez que vous n’êtes pas une rivale mais évitez d’être trop « théâtrale ». Je m’explique, pour « plaire » à leur belle-mère certaine jeunes femmes poussent le jeu très loin et se donnent à 100 %. Je ne dit pas que c’est une mauvaise chose, je dit seulement que vous risquez de manquer de naturel et que cela est dommage. Témoigner du respect c’est une chose, mais ne substituez pas votre role primordial d’épouse à ses problèmes de communication avec vous ! Chacune sa place, dans le respect. Boire un café ensemble pourquoi pas. Mais pas besoin de devenir copine. Le respect préexiste souvent là ou chacun connait sa place et y reste , ne l’oubliez pas.
3) Si l’on vous fait du mal, ou que la présence de votre belle-mère devient trop fréquente analysez la situation et ouvrez un dialogue avec votre époux. Inutile de se renfermer sur vous-meme. Vous n’etes pas l’ombre d’une femme, vous etes une femme !
Protection du couple : 5 conseils à suivre
–Evitez de dire du mal de votre belle-mère (problèmes de Nivoul Pé : lachone ara, reh’iloute,et autre). Devant votre mari gardez vous de tous commentaires inutiles, songez au mérite d’une femme Juive qui sait se taire. S’il vous demande un avis -qui implique cette dernière- choisissez vos mots ou répondez « je ne sais pas ». Si la question est sérieuse ou profonde, asseyez vous et prenez le temps de l’écouter sans trop vous impliquer. Ainsi votre sagesse transparaitra, votre bouche restera propre, et vous pourrez aussi vite que possible changer de sujet.
– Evitez d’accepter dans votre foyer de l’argent provenant de votre belle-mère : Que D. fasse que vous ne soyez jamais dans le besoin, il sera préférable d’aller durement gagner son pain pour construire ses rêves, plutôt que d’inclure une tierce personne à vos projets et la voir venir les détruire plus tard ! Ne soyez redevable qu’envers Hashem et votre couple.
– Evitez de vous coller à votre mari lorsqu’il est au téléphone avec sa mère : Laissez-lui de l’espace pour dialoguer, et même si cela vous ronge (j’en vois qui sourient) ne lui demandez pas le sujet de la conversation une fois qu’il aura raccroché.
– Espacez les visites : inutile de passer tous les shabbat chez elle, répondez gentiment que le shabbat est le seul jour où il est possible de se retrouver en famille, et que vous n’osez pas déranger. Appréciez les moments passés avec votre belle-famille sans être pour autant « coller » à eux. Mettre un peu de distance, cela permet de « mieux se retrouver ». Et c’est largement bénéfique au couple.
– Apprenez à vous remettre en question : et ce dernier point clôturera le débat . Et oui Mesdames, ca n’est pas toujours la faute de l’autre.Les belles-mères c’est souvent agées, fatiguées, dépassées…Pourquoi leur rejeter sans arrêt la faute, je ne demande à personne de « s’écraser », je dit que lorsque l’on marche sur les chemins de la pudeur, et que l’on se construit chaque jour de sa vie pour devenir une eshet h’ayil on réflechit. Si cette remise en question vous parait impossible : consultez un rav aux cotés de votre époux. Si besoin est éloignez-vous de ce qui vous parait malsain pour votre couple, mais dialoguez, ne vous enfermez pas dans une bulle, invitez votre mari à écouter vos doutes et à lui faire comprendre la position que vous souhaitez conserver dans sa vie.
Tsniout Mag’