La nouvelle fait bondir l’Europe et l’Amérique : Après tant de soutien de la part du monde entier dans son dernier drame nucléaire, le Japon a finalement décidé de faire appel à des experts israéliens pour reconstruire Fukushima, ville que le séisme et le tsunami de l’an dernier a ravagé. Une reconstruction placée sous le signe des technologies cleantech.
Le cleantech ou écotechnologies est un domaine florissant en Israël. Il regroupe toutes les technologies utilisant les ressources naturelles, l’énergie, l’eau, les matières premières afin de réduire la toxicité et le volume de déchets, et assurer une performance identique aux technologies polluantes existantes, voire supérieure à celles-ci.
Il y a quelques jours, la société japonaise chargée de la reconstruction de la ville de Fukushima a envoyé une équipe en mission en Israël afin de chercher sur place experts et entrepreneurs désireux de s’investir dans le projet. Plus précisément dans les domaines du water management (gestion durable des eaux) et le recyclage des déchets. D’après Lior Daeri, contact en Israël de la société japonaise, les groupes et compagnies israéliennes qui participeront au projet de reconstruction recevront une réduction d’impôt de 50 000 NIS (environ 13 millions de dollars).
Israël donne des leçons d’écologie aux dragons asiatiques …
Les technologies vertes d’Israël ne cessent de s’introduire à travers l’Asie … La Chine et Israël collaborent d’ailleurs actuellement sur des projets d’énergie solaire. Belle leçon d’écologie au pays de l’industrialisation en roue libre, où le capitalisme sauvage est roi. L’Inde va bientôt conclure avec
Israël des contrats importants dans les technologies agricoles innovantes, surtout sur les rives des innombrables fleuves indiens, comme le Gange … une initiative d’urgence dans un pays de près d’un milliard et demi d’habitants.
Au mois de mai, douze jeunes créateurs d’entreprise japonais sont rentrés d’un séjour d’un an en Israël. Partis dans le cadre du programme d’échange étudiants Israel-Asia Fellowship Program organisé par le Centre Israël-Asie de Jérusalem. Les étudiants partis en Israël venaient de divers pays asiatiques comme la Chine, Singapour, l’Inde. Tout au long de l’année, ils ont étudié dans de prestigieuses universités israéliennes, préparant à la fois un diplôme en technologies agricoles et environnementales et en travaillant à temps partiel sur une plateforme internationale d’établissement de contacts (networking).
Mais jusqu’aujourd’hui, une superpuissance asiatique restait absente de l’empire écologique israélien : Le Japon.
Curieux quand on sait que les israéliens importent pour près de 2 millions et demi de biens du Japon ! Mais finalement compréhensible puisqu’Israël exporte beaucoup moins vers le pays du Soleil Levant…
Les personnalités politiques et les différences culturelles ont souvent freiné le développement de relations durables entre Israël et le Japon. Selon le Dr. Roni Burnstein, président de la Chambre de commerce et société Amitié israélo-japonaise, le Japon importe 90 % de son énergie pétrolière des pays arabes et de l’OPEP, dont la plupart sont encore loin d’être amis avec Israël.
Nul ne peut non plus nier que la culture conservatrice japonaise, fondée sur le respect d’autrui, les traditions ancestrales et la soumission au supérieur hiérarchique, ne va pas toujours de pair avec l’éthique pionnière de la start-up israélienne. Les entrepreneurs israéliens, téméraires et indépendants tiennent beaucoup aux travailleurs qui disent simplement ce qu’elles pensent et se fichent pas mal du protocole et autres coutumes pompeuses. La preuve avec l’expression “combina”, tirée de l’argot israélien et dérivée de l’anglais “combine”, qui signifie une chose crée sans respect de règles rigoureuses, un bricolage, une invention efficace faite de créativité et d’ingéniosité.
Mais les violons s’accordent peu à peu …
Les deux nations se positionnent à la pointe de la technologie mondiale. Jour après jour, les liens se resserrent, sur fonds de gros contrats, plus proches que jamais. Le Professeur étasunien Kenneth Grossberg organise actuellement une grande tournée d’Israël pour les hommes d’affaire et les étudiants japonais, tels ceux de la prestigieuse Université Waseda de Tokyo.
Ils visiteront l’Institut de la Technologie Israélien Technion, le Centre de recherche de Haifa, le siège social d’IBM, de Google, de Philips, de Microsoft, le Parc Industriel de Tefen, construit par l’industriel Stef Wertheimer pour promouvoir la créativité en alliant l’art israélien, les entreprises IT comme Nanometrics et Given Imaging, l’inventeur de la fameuse camera-pilule ou « pill-cam ».
Pour Grossberg, « le Japon et Israel ont des différences qui font d’eux des pays absolument complémentaires … ils sont exactement comme le yin et le yang ».