par Guillaume Serries
La fusillade s’est déroulée à l’école confessionnelle Ozar Hatorah, où sont scolarisés environ 200 enfants, dans le quartier résidentiel de la Roseraie vers 08h00, au moment où les élèves arrivaient dans l’établissement, a-t-il ajouté.
Photo : francetv.fr
L’affaire fait suite aux meurtres de deux militaires jeudi dernier à Montauban, près de Toulouse, et d’un autre soldat le 12 mars à Toulouse, commis avec la même arme de poing et par un homme casqué qui a aussi pris la fuite en scooter.
« Il a tiré sur des enfants et des adultes », a dit Michel Valet, précisant que l’homme au guidon d’une moto ou d’un scooter de forte cylindrée avait tué un professeur d’hébreu de 30 ans, ses deux enfants de trois et six ans et un autre enfant. Un adolescent de 17 ans a été grièvement blessé.
« Les enfants ont été poursuivi dans l’école pour les achever », a ajouté le procureur. Une arme de gros calibre et une deuxième arme ont été utilisées mais le procureur refuse pour l’instant de dire si l’une d’entre elles a également servi dans le meurtre de militaires.
« Il est trop tôt pour établir un lien mais des éléments existent », a dit Michel Valet.
Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Pierre-Henry Brandet, ne se prononce pas non plus sur le calibre des armes.
« Tout de suite, des consignes de vigilance ont été données à la fois aux préfets de tout le territoire et particulièrement du Sud-Ouest et au services de police et de gendarmerie », a-t-il ajouté. « Le ministère annonce le renforcement de la surveillance autour des établissements scolaires israélites. »
« UN ACTE ANTÉSIMITE » SELON HOLLANDE
Un parent d’élève interrogé sur RTL a fait part d’une vision d’horreur. « J’ai vu deux morts devant l’établissement, un adulte et un enfant. Ils sont morts. A l’intérieur une vision d’horreur, deux petits : six ans, pas plus, soixante centimètres », a-t-il raconté.
Un périmètre de sécurité a été mis en place autour de l’école par la police, a constaté Reuters. Tous les enfants ont été regroupés dans l’école. Une cellule d’assistance psychologique a été dépêchée sur place.
Nicolas Sarkozy devait se rendre sur place dans la journée, en compagnie de Richard Prasquier, président du Conseil représentatif des institutions juives de France, a dit l’Elysée.
Le ministre de l’Intérieur Claude Guéant, qui se trouvait lundi à Mulhouse, a interrompu son déplacement et devait se rendre à Toulouse dans la journée, de même que le ministre de l’Education Luc Chatel.
Le candidat socialiste à l’élection présidentielle, François Hollande, a annoncé dans un communiqué qu’il se rendrait aussi sur le lieu de la fusillade.
« Cet acte, dont le caractère antisémite est aussi évident qu’abject, frappe des familles dans ce qu’elles ont de plus cher, leurs enfants, et endeuille toute la Nation », a-t-il dit.
La candidate du Front national a présenté dans un communiqué ses condoléances aux familles des victimes et estime qu’il semblait « que le mode opératoire soit le même que celui utilisé à Montauban à l’encontre de nos militaires ».
Le Grand Rabbin de France Gilles Bernheim est également en route pour Toulouse, a annoncé le Consistoire.
LA COMMUNAUTÉ JUIVE SOUS LE CHOC
« Je suis bouleversé », a déclaré à Reuters son porte-parole, Moshe Lewin. « (La communauté juive) est sous le choc, elle ne réalise pas encore. Toute la communauté juive est en deuil. »
L’Union des étudiants juifs de France s’est dite « choquée et consternée ». Elle souligne que « pour la première fois depuis plus de 50 ans, on assiste au meurtre d’enfants juifs ».
Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor, a dit son émotion.
« Nous sommes grandement choqués par les informations venant de Toulouse et nous faisons confiance aux autorités françaises pour résoudre ce crime et traduire les responsables en justice », a-t-il déclaré.
Une cinquantaine de policiers sont déjà mobilisés sur les meurtres de militaires tous commis par un homme circulant à scooter et portant un casque à visière.
Lors du premier meurtre de Toulouse, la victime a été attirée dans un piège avec un rendez-vous pour la vente d’une moto. A Montauban, l’assassin a ouvert le feu sur un groupe de militaires regroupés autour d’un distributeur de billets.
Un autre soldat du 17e régiment du génie parachutiste a été grièvement blessé jeudi lors de la fusillade de Montauban et son pronostic vital est engagé.
Prié de dire vendredi si le tireur avait visé spécialement des soldats d’origine maghrébine ou antillaise, le procureur de Toulouse avait répondu : « Il s’agit de quatre citoyens français et je m’en tiendrai là. »
Aucune hypothèse n’est privilégiée dans ces crimes, mais le ministre de la Défense Gérard Longuet a déclaré qu’était notamment envisagé celle d’un tueur isolé.
Une femme disant avoir aperçu le visage du tueur, et y avoir remarqué une cicatrice ou un tatouage, a été entendue dimanche.
La police dispose aussi d’enregistrements de caméras de vidéosurveillance montrant l’homme fuyant à moto après les meurtres de militaires.
Avec Thierry Lévêque, Chine Labbé à Paris, édité par Yves Clarisse