La Banque d’Israël poursuit sa politique extrêmement prudente face à l’augmentation de l’inflation et à la tension qui persiste dans la bande de Gaza et à la frontière libanaise. Son taux Directeur inchangé pour la neuvième fois consécutive est maintenu à 4.50 %.
Les prévisions indiquent que le taux d’intérêt en Israël pourrait, dans le meilleur des cas, être réduit en mai, avec certains analystes suggérant que cette baisse ne surviendra qu’aux alentours de l’été.
Il n’y a pas de surprise à attendre de la part de la Banque Centrale d’Israël, qui a décidé, une nouvelle fois, de maintenir son taux Directeur à 4.50 %, soit un taux Prime de 6 %.

Ce choix témoigne de la prudence persistante de l’institution en matière de politique monétaire, qui n’a pas procédé à une réduction de son taux au cours des treize derniers mois. Il est important de rappeler qu’après le pic inflationniste mondial, la Banque Centrale d’Israël fut pourtant l’une des premières à réduire son taux Directeur de 0,25 % en janvier 2024 ; toutefois depuis lors, elle n’a pas apporté de modification supplémentaire.

L’inflation en Israël a atteint un taux annuel de 3,8 %, bien au-dessus de l’objectif fixé par le gouvernement pour l’année, qui se situe entre 1 % et 3 %. Cette situation empêche, pour l’instant, toute réduction du taux Directeur.

Selon la majorité des économistes des banques et des maisons de courtage, il est peu probable que la Banque centrale réduise son taux Directeur avant mai, voire même plus tard.

À la différence de nombreuses économies développées qui ont vu une réduction significative de l’inflation par rapport à son pic d’il y a un an et demi, la Banque Centrale d’Israël ne peut pas prendre le risque, pour le moment, de réduire son taux Directeur.

L’inflation en Israël est encore en hausse, comme en témoigne l’augmentation de 0,6 % de l’indice des prix à la consommation en janvier 2025. Cette tendance devrait se poursuivre avec des hausses de prix attendues au cours des prochains mois, notamment en raison des augmentations prévues avant les fêtes de Pessah et d’une hausse de 25 % du prix des transports publics.

De plus, la situation sécuritaire reste tendue, tant dans la bande de Gaza qu’à la frontière libanaise. Cette situation géopolitique incertaine a des répercussions sur les marchés financiers et crée un climat de nervosité, ce qui incite la Banque Centrale d’Israël à privilégier la stabilité.

À cela s’ajoute le fait que le budget de l’État pour 2025 n’a pas encore été adopté par la Knesset, et que le gouvernement fonctionne sur la base d’un budget provisoire qui ne répond pas aux besoins actuels du pays. Dans ce contexte, la Banque Centrale d’Israël se trouve dans une position délicate, où elle doit équilibrer la nécessité de soutenir l’Économie tout en restant vigilante face aux pressions inflationnistes.

Il apparaît que la Banque continue de se montrer préoccupée par le danger d’une inflation persistante et n’est pas satisfaite des mesures récemment prises par le gouvernement israélien, qui n’a pas suivi les recommandations du Gouverneur, le professeur Amir Yaron, en matière de réduction des dépenses.

Le gouvernement n’a pas non plus réduit les fonds destinés à la coalition, comme cela avait été suggéré, ni fermé des ministères inutiles, ce qui aurait permis de mieux maîtriser les finances publiques.

Dans cette situation, une réduction des taux d’intérêt à ce moment précis pourrait offrir un soulagement aux ménages et aux entreprises, en facilitant le remboursement des nombreux prêts contractés pendant la guerre.

Les prêts hypothécaires, en particulier, pèsent lourdement sur les budgets des ménages israéliens. Cependant, la prudence reste de mise, et la Banque préfère attendre que les signes d’une stabilisation économique plus claire se manifestent avant d’adopter une politique monétaire plus accommodante.

L’impact de cette politique sur la consommation et les investissements en Israël reste sujet à débat. D’un côté, les taux d’intérêt élevés pèsent sur la capacité d’emprunt des ménages et des entreprises, réduisant ainsi les dépenses et l’investissement, ce qui peut freiner la croissance économique.

De l’autre côté, la Banque Centrale d’Israël considère que la lutte contre l’inflation reste prioritaire afin d’éviter une perte de pouvoir d’achat pour la population et un choc pour l’Économie à long terme. Ce choix repose sur une analyse des risques à court et moyen terme, où la Banque préfère jouer la carte de la prudence.

En résumé, bien que la situation économique israélienne soit complexe et que des signes d’inflation persistante demeurent préoccupants, la Banque Centrale d’Israël reste déterminée à protéger la stabilité économique du pays en maintenant des taux d’intérêt élevés.

Les prochaines décisions de la Banque dépendront en grande partie de l’évolution de l’inflation et de la situation géopolitique, avec l’espoir que la dynamique de réduction des prix puisse se stabiliser au cours des mois à venir.

Arnaud Sayegh
Avec l’aimable autorisation de KNE
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