Cette année, 1 570 actes antisémites ont été recensés, contre 1 676 l’année précédente.
La moyenne mensuelle, quant à elle, atteint un niveau inédit avec 130 actes antisémites par mois, marquant un nouveau palier qui se maintient et se confirme mois après mois.
De plus, cette année se distingue comme ayant le plus grand nombre d’actes de violence de la dernière décennie, avec 106 agressions physiques à caractère antisémite. Certains actes ont été d’une extrême violence, comme l’attentat sur la synagogue de la Grande Motte, l’incendie de la synagogue de Rouen ou le viol antisémite d’une enfant de 12 ans à Courbevoie.
4 tendances majeures se maintiennent malgré une année hors norme
Malgré le caractère exceptionnel de l’année 2024, nous retrouvons les quatre principales tendances que nous observons chaque année dans l’échantillon d’actes antisémites recensés.
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l’antisémitisme cible principalement les personnes (65,2%)
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l’antisémitisme est particulièrement violent (plus de 10% des atteintes aux personnes sont des violences physiques)
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les actes antisémites se produisent principalement dans la sphère privée (près de 35%) et sur la voie publique (22%)
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les actes antisémites sont commis sur la quasi totalité du territoire (87% soit 88 départements touchés sur 101).
La rhétorique anti-israélienne : catalyseur d’actes antisémites et responsable d’un climat d’hostilité envers les Juifs
La thématique de la Palestine a été, tout au long de l’année, un puissant catalyseur d’actes antisémites. Nous avons pu constater, grâce à l’étude sémantique des propos utilisés par les auteurs, qu’en moyenne, au moins 43 actes antisémites par mois évoquent la Palestine. Sur l’année 2024, nous avons pu en identifier 518. Il est à noter qu’il s’agit uniquement des actes antisémites pour lesquels nous avons eu suffisamment de détails sur les propos prononcés par les auteurs.
Cette année a été marquée par une profonde dégradation du climat envers les Juifs dans l’espace public français (les milieux scolaire et universitaire, la rue et les lieux publics, la sphère privée ou encore sur les réseaux sociaux). Cette atmosphère résulte en grande partie de l’hyper-activisme de quelques centaines de militants radicaux anti-israéliens (blocages d’écoles et d’universités, opérations de boycott, actions et manifestations contre des événements organisés par des organisations juives, inscriptions et graffitis anti-israéliens, apologie du terrorisme palestinien et légitimation des actes du Hamas). Ce climat est également la conséquence de la caisse de résonance dont a bénéficié la rhétorique anti-israélienne, notamment grâce à l’action d’un parti politique et de certains de ses membres. Par exemple, le martèlement de l’accusation mensongère de génocide, ainsi que son corollaire consistant à accuser les soutiens d’Israël d’être « pro-génocide », ont contribué à diaboliser l’image des Juifs en France et à justifier un comportement hostile ou insultant à leur égard.
Deux phénomènes préoccupants risquent de profondément changer l’impact de la rhétorique anti-israélienne dans l’espace public français.
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Un organe politique, pour la première fois, s’est fait le porte-voix d’une rhétorique anti-israélienne diabolisant Israël, ses citoyens et tous ses soutiens, notamment en France. Pour la première fois également, le sujet de la Palestine a été utilisé comme thème de campagne électorale par un parti politique, comme nous l’avons vu lors de la campagne pour les élections européennes du 9 juin 2024.
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La radicalisation idéologique de nombreuses organisations anti-israéliennes et de leurs militants :
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ils affirment leur désir de voir la disparition d’Israël en appelant à la libération totale de la Palestine.
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ils appellent à créer une convergence des luttes sociales en universalisant la lutte antisioniste. Le sionisme étant présenté comme la matrice des maux infligés aux populations en lutte contre les régimes dominants.
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ils soutiennent de manière décomplexée les organisations terroristes palestiniennes, leurs membres et leurs actions. Le terrorisme palestinien est de plus en plus présenté comme un moyen de résistance légitime, les auteurs d’actes terroristes sont idéalisés et perçus comme des héros résistants.
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ils appellent à un soulèvement en France des populations en lutte et tentent de promouvoir le l’idée d’une « intifada » française et mondiale.
La relation entremêlée entre un organe politique, qui instrumentalise le thème de la Palestine à des fins électorales, notamment auprès de jeunes des quartiers, et des organisations anti-israéliennes, qui appellent à la résistance face au sionisme en France, présage un avenir préoccupant pour les Juifs en France.
L’évolution des actes antisémites évoquant la Palestine
Cette année a été marquée par une profonde dégradation du climat envers les Juifs dans l’espace public français (les milieux scolaire et universitaire, la rue et les lieux publics, la sphère privée ou encore sur les réseaux sociaux). Cette atmosphère résulte en grande partie de l’hyper-activisme de quelques centaines de militants radicaux anti-israéliens (blocages d’écoles et d’universités, opérations de boycott, actions et manifestations contre des événements organisés par des organisations juives, inscriptions et graffitis anti-israéliens, apologie du terrorisme palestinien et légitimation des actes du Hamas). Ce climat est également la conséquence de la caisse de résonance dont a bénéficié la rhétorique anti-israélienne, notamment grâce à l’action d’un parti politique et de certains de ses membres. Par exemple, le martèlement de l’accusation mensongère de génocide, ainsi que son corollaire consistant à accuser les soutiens d’Israël d’être « pro-génocide », ont contribué à diaboliser l’image des Juifs en France et à justifier un comportement hostile ou insultant à leur égard.
Deux phénomènes préoccupants risquent de profondément changer l’impact de la rhétorique anti-israélienne dans l’espace public français.
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Un organe politique, pour la première fois, s’est fait le porte-voix d’une rhétorique anti-israélienne diabolisant Israël, ses citoyens et tous ses soutiens, notamment en France. Pour la première fois également, le sujet de la Palestine a été utilisé comme thème de campagne électorale par un parti politique, comme nous l’avons vu lors de la campagne pour les élections européennes du 9 juin 2024.
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La radicalisation idéologique de nombreuses organisations anti-israéliennes et de leurs militants :
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ils affirment leur désir de voir la disparition d’Israël en appelant à la libération totale de la Palestine.
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ils appellent à créer une convergence des luttes sociales en universalisant la lutte antisioniste. Le sionisme étant présenté comme la matrice des maux infligés aux populations en lutte contre les régimes dominants.
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ils soutiennent de manière décomplexée les organisations terroristes palestiniennes, leurs membres et leurs actions. Le terrorisme palestinien est de plus en plus présenté comme un moyen de résistance légitime, les auteurs d’actes terroristes sont idéalisés et perçus comme des héros résistants.
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ils appellent à un soulèvement en France des populations en lutte et tentent de promouvoir le l’idée d’une « intifada » française et mondiale.
La relation entremêlée entre un organe politique, qui instrumentalise le thème de la Palestine à des fins électorales, notamment auprès de jeunes des quartiers, et des organisations anti-israéliennes, qui appellent à la résistance face au sionisme en France, présage un avenir préoccupant pour les Juifs en France.
Une hausse des actes antisémites de 140% entre le 27 mai et le 10 juin
Cette année, nous constatons une nette hausse des actes antisémites entre le 27 mai et le 10 juin, avec 72 actes durant la semaine du 27 mai et 76 actes pendant celle du 3 juin. C’est une augmentation de plus de 140% par rapport à la moyenne hebdomadaire des actes antisémites, qui se situe légèrement au-dessus de 30 actes par semaine. À noter que pour la semaine du 27 mai, on a pu identifier 41 actes antisémites où les auteurs évoquent le thème de la Palestine, soit plus de la moitié des actes recensées cette semaine.
Quels événements ou circonstances durant cette période auraient pu provoquer une telle augmentation ?
Deux actualités vont se croiser, voire s’entremêler, pendant cette période : la campagne électorale des européennes et la campagne médiatique contre l’opération israélienne à Rafah menée par des organisations anti-israéliennes.
Cette période est marquée par une hyperactivité des militants anti-israéliens. Ainsi, le 27 mai, des membres de LFI ont appelé à un rassemblement devant l’ambassade d’Israël. Cette manifestation s’est terminée par des marches sauvages dans les rues de Paris, un scénario qui s’est répété chaque soir de la semaine.
Enfin, au cours des deux semaines précédant les élections européennes du 9 juin, LFI a fait de la « Palestine » l’un des thèmes centraux de sa campagne. Des membres du parti ont pris l’initiative de rassemblements anti-israéliens et ont participé à toutes les manifestations organisées durant cette période. Ils ont également multiplié les actions médiatiques pour afficher leur soutien à la Palestine, comme l’exposition du drapeau palestinien à l’Assemblée nationale. Tout au long de cette période, ils se sont imposés comme les porte-voix, en France, de la rhétorique anti-israélienne, notamment en martelant l’accusation mensongère de génocide sur leurs réseaux sociaux, sur les plateaux de télévision, sur leurs affiches de campagne ou encore lors de leurs meetings électoraux partout dans le pays.
L’antisémitisme dans le milieu scolaire: un constat alarmant et une procédure de traitement des signalements à améliorer
En 2024 nous comptons 192 actes antisémites commis dans le milieu scolaire et ayant fait l’objet d’une plainte, soit 12,2% de l’ensemble des actes antisémites recensés cette année.
Ces chiffres sont bien inférieurs à ceux publiés par le ministère de l’Éducation nationale et celui de l’Enseignement supérieur. En effet, la majorité des actes signalés par les établissements scolaires à leurs ministères respectifs ne font pas l’objet de plainte.
Éducation nationale:
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En octobre, le ministère de l’Éducation nationale publie les chiffres des actes racistes et antisémites pendant l’année scolaire 2023-2024. Selon ce ministère, 1 670 actes à caractère antisémite sur un ensemble de 3 600 actes racistes et antisémites. En d’autres termes, près de la moitié des actes racistes signalés par les établissements sont dirigés contre des Juifs, alors qu’ils représentent moins de 1 % de la population. Ce chiffre, extrêmement préoccupant, illustre le climat délétère auquel sont confrontés les jeunes de confession juive au sein de l’école de la République.
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Pour comparaison lors de l’année scolaire 2022-2023, 400 actes antisémites avaient été signalés, sur un ensemble de 1 270 actes racistes et antisémites, selon les chiffres communiqués par le ministère.
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Enseignement supérieur :
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En mai 2024, la ministre de l’enseignement supérieur rapportait, lors de son audition au Sénat, que 240 actes antisémites ont été remontés par les établissements de l’enseignement supérieur sur l’année universitaire 2023-2024.
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Cette année, de nombreuses universités sont devenues des terrains de lutte pour des organisations militantes anti-israéliennes. Celles-ci ont contribué à la création de « comités palestine », composés de quelques étudiants seulement, dont l’objectif est de faire pression sur la direction pour qu’elle mette fin à toute coopération avec des institutions israéliennes ou travaillant avec Israël. Ces comités cherchent également à diffuser les éléments de langage de la rhétorique anti-israélienne parmi les étudiants (inscriptions, stands, tractage, organisation d’évènements). L’instrumentalisation de ces lieux consacrés à l’étude et à l’enseignement, par des petits groupe d’activistes radicaux, a réussi à créer un climat hostile et délétère pour les étudiants Juifs.
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Au vu de ce constat, il apparaît essentiel d’uniformiser les procédures de traitement des signalements d’actes antisémites entre les ministères de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de l’Intérieur, afin de mieux évaluer le phénomène et, par conséquent, de mieux le combattre. Cette nécessité s’étend également à d’autres secteurs de la société, tels que les prisons et les centres de détention sous la responsabilité du ministère de la Justice.
Qu’est ce que le SPCJ ?
Le SPCJ, Service de Protection de la Communauté Juive a été créé en 1980 au lendemain de l’attentat de la rue de Copernic à Paris, d’une volonté commune des institutions juives de France.
Le SPCJ est une organisation apolitique, à but non lucratif. Sa vocation exclusive est la protection de la vie juive dans toute sa pluralité.
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