PARACHA CHEMOT 5785 – vendredi 17 janvier 2025 – 17 Tevet 5785 

HORAIRES DE CHABAT 
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JERUSALEM – 16h19 – 17h40
HAIFA – 16h22 – 17h33
EILAT – 16h30 – 17h38
ASHDOD/TEL AVIV – 16h41 – 17h41
BEER SHEVA – 16h43 – 17h42
PARIS – 17h06 – 18h19
MARSEILLE – 17h13 – 18h19
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MIAMI – 17h35 – 18h31
NEW YORK – 16h38 – 17h42

LA NAISSANCE D’UN PEUPLE 

D’après l’opinion de certains exégètes tels le Ramban, le Natsiv, et  d’autres, ce deuxième volume du pentateuque que nous commençons  cette semaine ne devrait porter comme titre que « deuxième » livre et non  pas ni « shemot » (en hébreu), ni l’exode en français par exemple mais  uniquement « le deuxième » livre car il ne représente, d’après eux, que le  récit de la suite du livre de la création. En effet, bien que c’est avec  Shemoth que nous allons assister à la naissance d’un peuple véritable, la  lettre vav qui se trouve au début du deuxième livre montre bien que ce  récit n’est que la continuation de l’histoire des trois patriarches et de bien  nommer les douze tribus d’Israël.

Bien que descendre en Egypte fut un projet divin (1) se rendre dans ce pays  (ou dans un autre pays que l’Egypte) comportait un risque énorme seuls  trois critères sont à même de sauvegarder le peuple : ne pas apporter de  changements ni sur le plan des noms, de la langue et du costume.

Lorsque Jacob s’en revint de chez son oncle pour recommencer à vivre  en Canaan, on dit de lui qu’il revint « shalem » שלם anagramme des trois  mots : shemoth, lashon et malvoush –noms, langue et vêtements.

La descente se fit physiquement, géographiquement, matériellement et  spirituellement. Néanmoins, les béné Israël surent rester ensemble et  préserver leur identité en tous points. Cette fidélité à l’héritage spirituel  ancestral leur a permis de mériter la délivrance.

Pharaon s’exprime au sujet des descendants du troisième patriarche en  disant : ורב עצום ם ַע והנה c’est-à-dire que dès ce moment les enfants d’Israël  sont reconnus en tant que PEUPLE pour la première fois dans la Torah.  Or qu’est-ce qu’un peuple ? La définition d’un peuple est un ensemble,  une entité de personnes qui vivent ensemble autour d’une même  idéologie (ou croyance), sur un même territoire, obéissant à une même  loi. Le peuple d’Israël se retrouvait dans la même croyance en D  cependant ils étaient en terre étrangère bien qu’ayant eu le privilège de  voir leur descendance fructifier comme les poissons de la mer (Joseph)  et comme l’arbre dont les branches se ramifient à l’infini (Efraïm et  Menashé) et, c’est en recevant la Torah qu’ils devinrent le peuple JUIF eux  ainsi que tous ceux qui étaient présents et acceptèrent le don de la Torah tout comme le firent précédemment Tsipora et Bithya fille de Pharaon.

Dans le décompte des 70 âmes descendant en Egypte est incluse  Yokhéved qui est en gestation et naîtra en Egypte. Quelques années plus  tard, après avoir donné naissance à Myriam et Aharon, c’est elle qui  deviendra la mère de Moïse.

Bithya avait compris que Moïse était le fils d’Hébreux et elle insista donc  pour que sa nourrice fût juive pour que Moïse ne soit nourri que par un  lait juif. Cependant, de même que Joseph qui avait dix-sept ans lorsqu’il  arriva en Egypte et qu’il vécut entouré de l’impureté égyptienne, Moïse  grandit tout entouré de cette même impureté et lorsqu’il sortait du palais  il voyait la pureté et la sainteté qui régnaient chez les Hébreux. Il prit alors  conscience de la différence qui existait en dehors des murs princiers.

Le Midrash raconte de nombreux récits concernant la conception de Moïse sa naissance, sa sauvegarde et son esprit prophétique qui se  dévoila très tôt. En effet, les arrêts de Pharaon concernant les naissances  de mâles hébreux influencèrent les futurs parents de Moïse, Amram et  Yokhéved Lévy. Aharon et Myriam étaient déjà des « jeunes gens » et  Amram et Yokhéved s’étaient séparés. Myriam était prophétesse. Aussi  reprocha-t-elle à ses parents de s’être séparés pour ne pas donner le jour  à un garçon craignant que les émissaires de Pharaon ne le mette à mort  mais, plaida-t-elle, en agissant de la sorte ses parents refusaient de  donner le jour à une fille. Ainsi les parents cédèrent à la demande de  Myriam et trois mois après la célébration de leur union restée secrète, ils  célébrèrent leur mariage publiquement. Lorsque Yokhéved accoucha, la  maison s’emplit de lumière ce qui permit à la maman de ce nouveau-né de comprendre que ce bébé qui lui naquit était destiné à une haute  fonction elle pensa qu’il était le Moshiâ (le sauveur) מושיע c’est pourquoi  le texte explique : הוא טוב-כי » qu’il était bien » c’est-à-dire qu’il ne pouvait  voir que le bien nous explique le Talmud dans la guemara sanhédrine car,  en effet, Yokhéved voulait s’assurer que son fils était le sauveur mais, en  s’apercevant qu’il ne connaissait que le bien, elle comprit qu’il ne pouvait  pas être le Rédempteur car il ne pourrait pas remplir les fonctions de  Mashiah. En effet, car dans la guemara sanhédrine il est écrit : דוד בן אין  זכאי שכולו או חייב שכולו בדור אלא בא c’est-à-dire le fils de David ne viendra que dans une génération ou entièrement bonne ou entièrement mauvaise  c’est la raison pour laquelle le Messie devra pouvoir savoir faire la  différence entre le bien et le mal. Que restait-il donc à Moïse ? S’il n’était plus question de la royauté (du Messie) restaient encore à envisager  deux autres « couronnes » celle de la prêtrise et celle de la prophétie. La  prêtrise étant vouée aux Léviim, restait la prophétie. Avant la fin des 3 mois de nourrice que Yokhéved avait eu soin de préserver en ne publiant  son mariage que trois mois plus tard, elle avait ainsi pu nourrir son fils  comme n’importe quelle autre mère. Ajoutons que Moïse naquit circoncis,  il était donc parfait et pudique depuis sa conception jusqu’à sa mort  puisque personne ne soupçonna que Yokhéved réputée séparée de Amram avait conçu cet enfant, qu’aucun homme ne vit sa nudité même à l’occasion de sa brith mila, ni même pour sa mort où personne ne procéda  à sa toilette (la dernière) et personne ne vit sa dépouille comme  permanente : « jusqu’à ce jour » הזה היום עד .

Cette péricope « couvre » deux tiers de la vie de Moïse : de la naissance de  ce Prophète jusqu’à sa fuite vers Midyane (il avait 40 ans) puis pendant  son séjour à Midyane jusqu’à sa « rencontre » avec HaShem2 et, son retour  en Egypte en tant que « chargé de mission »…… à l’âge de 80 ans. Pendant  le premier tiers de sa vie, Moïse fut confronté à des situations lui  permettant de constater qu’il était attaché biologiquement à ce peuple  maltraité par ceux qui dirigeaient ce pays. Lui aussi, comme son frère  Aharon. Son esprit prophétique se dévoila à lui de cette façon : assistant  à une querelle où un égyptien frappe un hébreu, Moïse, utilisant son sens  prophétique pour la première fois3tua ce méchant homme. Ce fut la  première occasion se présentant à Moïse de prendre la défense d’un faible.

La deuxième occasion lui fut offerte lorsque 2 hébreux se querellèrent  ensemble et où il prit conscience du fait que ce qui était arrivé  précédemment était connu de tous. Cette sidra est longue et très  importante puisqu’elle relate les balbutiements de ce jeune peuple et des  premières épreuves infligées par ce roi qui ignorait les bienfaits apportés à l’Egypte sur laquelle Joseph « régna » pendant 80 ans !

Le nouveau roi se résolut à faire abstraction de tout ce que Joseph avait  apporté à l’Egypte pour ne pas avoir à éprouver de reconnaissance.  Pendant les 80 ans de fonction de Joseph les générations se sont succédé malgré l’esclavage imposé aux Hébreux.

Le seul point d’espoir pour les enfants d’Israël était la promesse de la fin  de l’exil incluse dans l’engagement demandé par Joseph à ses frères (prendre ses ossements au moment de la sortie d’Egypte et donc à la fin  de l’esclavage) là était le point de lumière au bout du tunnel constitué de  souffrances atroces imposées par ce souverain insensible.

De très nombreux midrashim viennent illustrer la petite enfance et la  jeunesse de Moïse mais, sa prophétie commença vraiment à se dévoiler  lorsqu’il tua l’Egyptien et la Torah nous dit qu’avant de le tuer, il regarda  ça-et-là c’est-à-dire, qu’il examina au moyen de sa vision prophétique  l’ascendance et la descendance de cet homme, n’y voyant aucun homme  de valeur morale, c’est alors qu’il le tua. C’est en côtoyant ses frères, en  sortant du palais royal qu’il prit conscience de son appartenance à ce  peuple lourdement asservi.

La troisième occasion qui, en fait, lui procura la « hazaka » pour être le défenseur d’Israël : en arrivant à Midyane, Moïse s’aperçoit que des  brigands non juifs cherchaient dispute à des jeunes-filles, non juives s’il  est possible de s’exprimer ainsi, gardant un troupeau. C’est à cet endroit que Moïse exerça encore ses talents de « justicier » en défendant des  jeunes-filles goyoth attaquées par des jeunes-gens goyim c’est-à-dire  donc qu’il eut à démêler des différends entre un égyptien et un hébreu,  entre deux hébreux et enfin, des goyim entre eux ; cette triple expérience  lui vaut d’être nommé pour délivrer le peuple juif. Ceci se déroula autour  d’un puits qui est l’un des critères de choix pour déterminer les qualités  inégalables entre des êtres : en effet, c’est auprès d’un puits qu’Eliezer, esclave d’Abraham, choisit Rebecca pour épouser Isaac, c’est encore  auprès d’un puits que Jacob rencontre Rahel c’est donc auprès d’un puits  que Moïse fera la connaissance de Tzipora qu’il épousera plus tard.

Moïse prit donc la fuite : (il fuit)בורח) racine beth-resh-heth) = 210. Or,  lorsque Jacob et ses fils descendirent en Egypte, il était écrit : רדו (descendez) = 210, c’est-à-dire que nous possédons dans cette fuite une  allusion que cet exil de 210 ans est en train de prendre fin ou que la fin de  cet exil est amorcée par la fuite.

En arrivant à Midiane, Moïse aperçoit le bâton d’Adam, de Noé, de  Hanokh, et des Patriarches, planté dans un champ et s’en saisit. Jéthro,  qui assista à la scène comprit que Moïse est un homme hébreu au destin  particulier et il lui donne sa fille Tsipora pour épouse.

C’est encore là que se déroule l’épreuve ultime pour savoir s’il était un  bon berger : une brebis s’échappe et se blesse, cet homme va chercher  la brebis blessée au pied par une écharde, la lui retire et la porte sur son  dos… un homme profondément bon, attentif, et délicat.

Les patriarches ont tous été des bergers car si l’homme en question est  capable de soigner ses bêtes il saura être un bon chef, comme le fut  Jacob, Moïse et David HaMelekh beaucoup plus tard…..

Moïse était un homme simple, humble et très impressionnable aussi, le  Saint béni soit-IL prit-IL la voix d’Amram, le père de Moïse, lorsque le  berger s’approcha du buisson ardent pour lui adresser Ses paroles.

Le pays d’Egypte (mitsraïm מצרים ( est un lieu où l’on entre aisément mais  dont il est impossible de sortir tout comme le signalent les lettres formant  le nom de cette contrée : un mem au début, lettre présentant une  ouverture, mais un mem à la fin, lettre entièrement close qui n’offre  aucune échappatoire. Un tsadik au centre qui rappelle le serpent emblème  de l’impureté et de la fourberie et enfin, le mot צר) étroit) qui évoque  l’étroitesse, la misère, l’angoisse……

Moïse est saisi d’effroi et, à ses propres yeux, il n’est qu’un pauvre berger.  HaShem lui ordonne de retourner en Egypte et de s’adresser à Pharaon. Or, s’étonne-t-il : qui suis-je pour parler à un roi ?

Or, qui est ce souverain ? Son titre Pharaon est porteur de lourds  messages : pharaon s’écrit en hébreu de cette façon : ה ע ר פ ce qui  pourrait se lire pé-râa (une bouche qui dit de mauvaises choses) et, peu importe la façon dont on disposera les lettres on n’obtiendra que des  mots négatifs : la racine de ce mot est pé-resh-âyin qui signifie déranger,  désordonner.

Pharaon apparaît comme un personnage hautain, orgueilleux et  dédaigneux. Moïse le connaît bien, étant donné qu’ils ont grandi  ensemble. Cependant Moïse n’a aucune assurance. Le Créateur lui  conseille de convaincre les 70 Anciens de la mission qui lui échoit.

La brève allocution qu’il devra prononcer comporte un message caché  au sein de deux mots de la même racine : פקדתי פקוד) Exode 3,16) D  S’adresse à Son peuple et leur confie qu’IL leur a rendu visite mais qu’IL  a remarqué que deux choses manquent pour pouvoir être libérés : il faut à tous ces hébreux renforcer leur foi en HaShem mais aussi et surtout  consacrer plus de temps et plus d’amour chacun envers son prochain.

La Guéoula, ne se fera pas tant que le peuple ne se regroupera autour d’HaShem et du « tikoun hamidoth » de chacun.

Les mots גולה et גאולה) dispersion/exil et libération) se différencient par  la présence de la lettre ‘א qui symbolise l’Unicité de D. En faisant un  retour sur soi-même et donc en effectuant une correction de son  comportement vis-à-vis de D et vis-à-vis du prochain, l’homme mérite  d’être « libéré » matériellement et spirituellement.

Une question, pourtant, taraude les esprits des Sages : Quelles sont les  raisons pour lesquelles lorsqu’HaShem dévoila Son plan et l’histoire du  futur peuple juif à Abraham Avinou (4) le patriarche n’usa pas de sa faculté  de négociateur5 pour tenter d’éviter à sa descendance de se retrouver en  esclavage et de se retrouver exilé en terre étrangère et inhospitalière ?  Abraham avait négocié avec HaShem pour des non-juifs et non pas pour  ses propres enfants tout comme il ne le fit pas pour la ligature d’Isaac car,  le Patriarche, pensait qu’il devait (lui et sa descendance) se tenir prompts  à obéir aux ordres divins, sa foi en l’Eternel étant inaltérable.

C’est dans le désert,6région aride et invitant à la méditation que Moïse va  être sollicité par l’Eternel. En effet, soudain, Moïse est attiré par une vision  étrange qui l’intrigue le buisson ardent (בוער סנה (le midrash dit qu’il a eu  la vision du visage d’un ange.

Nous allons assister ici à une transformation psychologique de l’être  d’exception qu’était Moïse : il voit quelque chose d’irréel et il veut se  rendre compte par lui-même de ce qui se passe devant ses yeux. Il se  pose des questions qu’est-ce ? Pourquoi ? Cette interrogation qui se  pose est en hébreu מדוע va donner un sens à toute cette scène qui va se dérouler devant nos yeux. En inversant les lettres du mot מדוע nous  trouvons le mot עומד,ou, quelqu’un qui se tient debout c’est-à-dire qu’en  allant tenter de trouver une réponse à sa question, Moïse va se trouver  debout sur un endroit saint mais pour y arriver il lui a fallu faire un détour  à partir du chemin qu’il avait emprunté auparavant. D l’a vu. Il a vu cette  volonté de savoir de Son serviteur Moïse puisqu’il est écrit סר כי’ ה וירא D  a vu que Moïse s’est détourné de son chemin c’est-à-dire qu’il a vu cette  volonté qui se fait jour en Moïse de savoir. Ceci va être une révélation  pour Moïse. Le serviteur va faire la connaissance de l’Être Suprême  auquel il va dans sa simplicité et son humilité demander Son nom. Il ne  sait pas encore que ce D qui va dire au roi d’Egypte : די c’est assez est  Lui-même appelé de ce nom E-L Shaday le D qui a dit c’est suffisant. Et  c’est ce D qui est un Esprit que nul ne peut connaître, ne peut voir, ne  peut comprendre ni saisir.

Ce D qui a été avant le néant qui a tout créé et qui restera après que tout  aura disparu. Le nom de Moïse en hébreu est משה dont l’anagramme est  tout simplement HASHEM le Nom, ce nom ineffable que personne ne sait  plus prononcer parce que la sainteté a quitté ce monde pour ne revenir  que lorsque le monde sera purifié et que nous pourrons nous rendre à  nouveau au Temple (le troisième) où le Cohen gadol pourra prononcer ce  nom dans toutes les conditions.

Dans la prochaine parasha il sera question de 7 plaies sur les 10, les 3 autres seront commentées pour la sidra « BO » (dont la valeur numérique est de 3 justement.

Le bâton avec lequel va exécuter les ordres du Saint béni soit-IL pour faire  tomber sur l’Egypte les 10 plaies pour lesquelles les Sages pensent  qu’elles ont leur correspondance parmi les 10 « commandements »  (âssereth hadibroth) ou parmi les 10 épreuves traversées par Abraham.

Caroline Elishéva REBOUH.

1- D. prédit à Abraham que sa descendance serait réduite en esclavage en Egypte : Brith Beyn HaBetarim
2- Remarque : le palindrome de Moshé est HaShem : השם – משה
3- Le texte de la Torah s’exprime ainsi : « il se tourna d’un côté et de l’autre et vit qu’il n’y avait personne »  Rashi explique que Moïse examina la généalogie de cet égyptien et vit qu’aucun de ses descendants ne  se convertirait.
4- Brith beyn HaBetarim l’article concernant cet épisode biblique est joint au présent envoi
5- Abraham s’était livré à un véritable marchandage pour tenter de sauver la vie des impies de Sodome  et Gomorrhe
6- Désert se dit midbar de la racine daleth-beth-resh davar/diber parole car ce lieu propice à la réflexion est propice à la parole sacrée.

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