PARACHA NITSAVIM – VAYELEKH 5784 – vendredi 27 septembre 2024, 24 Eloul 5784
HORAIRES DE CHABAT
NETANYA – 18h10 – 19h06
JERUSALEM – 17h48 – 19h04
HAIFA – 18h09 – 19h05
EILAT – 18h10 – 19h05
ASHDOD – 18h11 – 19h06
BEER SHEVA – 18h10 – 19h06
PARIS – 19h19 – 20h22
MARSEILLE – 19h07 – 20h08
LOS ANGELES – 18h23 – 19h18
MIAMI – 18h53 – 19h45
NEW YORK – 18h25 – 19h23
SOYONS STABLES
Cette parasha se trouve juste avant la fête de Rosh Hashana pour rappeler aux créatures que nous sommes, que nous nous tenons debout, devant notre Créateur car, le monde et ce qu’il comporte de créatures va défiler devant D pour être jugé, en ce premier jour de l’année.
Le nom de cette sidra nitsavim provient de la racine y- ts- v qui signifie véritablement se stabiliser et, ici, dans ce texte il signifie plus spécifiquement se tenir debout. En ce cas pourquoi pas עמד ? La prière pendant laquelle nous effectuons 19 et génuflexions ne doit-elle pas s’effectuer en station debout ? Ne l’appelle-t-on pas justement pour cela « âmida » עמידה ? C’est qu’il existe une différence très importante entre עמד et יצב le premier signifie se tenir debout tandis que l’autre indique que la station debout est faite par force comme si l’on était ancré au sol mais le verbe qui découle de cette racine yatsav est lehityatsev qui signifie plus précisément se présenter comme nous dirions « hityatsavnou veaf ehad lo higuia » c’est-à-dire nous nous sommes présentés mais personne n’est venu.
Lorsque nous prions la âmida, nous « agitons » notre corps d’avant en arrière un peu comme un roseau agité par le vent et dont les racines le maintiennent au sol alors qu’en étant yatsiv : stable, nous nous tenons debout, dignement, sans bouger dans l’attente de la sentence puisque Rosh HaShana est le début des dix jours de repentance ou des dix jours « redoutables » pendant lesquels sont scellés pour un an notre sort, notre « parnassa » ou nos revenus, notre santé ret bien d’autres choses encore.
Le traité talmudique de Rosh Hashana énonce dès son début deux enseignements le premier est que il existe 4 sortes de Rashé Shana (pluriel de rosh hashana) au long du calendrier hébraïque1 et il y a aussi 4 périodes de « jugement » : à Pessah, le sort des récoltes est fixé pour l’année (taille des céréales, qualité, quantité etc…), à Shavouoth le sort des arbres fruitiers est fixé pour l’année, à Souccoth est fixée la quantité et la périodicité des pluies et de la rosée qui seront attribuées au monde mais, pour Rosh Hashana seront fixées les « destinées » des créatures humaines car chacune d’elle devra défiler devant le Saint béni soit-IL ce jour-là ainsi qu’il est écrit :
1– Le 1er nissan pour les rois, et les fêtes, le 1er Eloul pour le bétail, le 1er Tishri pour les années régulières, shabbatiques et les jubilées pour la plantation des arbres et des légumes, et le 15 shevat, pour les arbres.
בארבעה פרקים העולם נידון: בפסח, על התבואה. בעצרת, על פירות האילן. בראש השנה, כל באי עולם עוברין לפניו כבני מרון, שנאמר « היוצר יחד, ליבם; המבין, אל כל מעשיהם » )תהילים .לג,טו(. ובחג, נידונים על המים
Le monde est jugé à 4 épisodes différents : à Pessah pour les moissons, à Shavouoth (cette fête se nomme aussi âtsereth ou clôture) pour les fruits de l’arbre, à Rosh Hashana, toutes les créatures du monde passent devant Lui comme des moutons, ainsi qu’il est dit « Il a formé leurs cœurs à tous et examine leurs actes » (Psaumes XXXIII, 15) et, pour Souccoth (qui est appelé seulement Hag) le monde est jugé pour l’eau.
La mishna spécifie bien que tout ce qui existe dans le monde animal ou végétal possède une période dans l’année où va être émis un jugement à son égard.
Et l’homme en particulier, lui, le roseau pensant, lui qui est capable de comprendre et de faire la différence entre le bien et le mal. Un arbre qui sera jugé n’est pas doté de faculté de compréhension, il ne peut se mouvoir il est ancré dans le sol et n’a pas de choix à faire, à aucun moment, il subit le rôle qui lui a été imposé et ne possède pas de libre arbitre alors que l’homme a la possibilité de faire des choix parce qu’il comprend : מבין הוא. מבין en guematriya équivaut à 102 tout comme יצב et en tant qu’être responsable, il doit rendre des comptes pour que son âme se sente purifiée et, justement : donner ou rendre des comptes équivaut en guematriya à nefesh âme : 430 = חשבון + דין tout comme נפש.
En comprenant, l’homme se distingue et s’élève au-dessus des animaux par la pensée מחשבה mahshava, et, la pensée est différente de la mémoire et du souvenir en ceci : la pensée n’est pas dynamique, et elle est même statique. On subit une pensée qui assaille le cerveau alors que le souvenir : זיכרון, est quelque chose de dynamique : pour se rappeler ou se souvenir il faut vouloir faire remonter la chose ou l’évènement à fleur de la connaissance. Pour se souvenir on donne une impulsion mais pas pour la pensée.
Le Créateur, en insufflant à l’homme le souffle de vie lui a aussi transmis la connaissance et la possibilité de « penser » חשב c’est toute la différence entre l’homme et la bête : l’homme pense donc il est (cogito ergo sum) a dit Descartes et c’est exactement ce que l’on constate ici חשב = 310 et le mot homme איש = 311 car sans le alef de la connaissance l’homme n’en est pas un. Il existe tout simplement : יש : il est là. Cette connaissance est celle que D lui a transmise.
Et, c’est pour rester dans cette dynamique du souvenir, que chaque matin pendant la période des selihoth, il va se lever tôt pour exprimer sa volonté de retrouver son identité et de la clamer auprès du Créateur en ne renonçant pas et en voulant aller de l’avant et en cherchant à se perfectionner.
C’est en faisant agir sa réflexion que l’homme s’élève au-dessus de l’animal et du végétal et plus encore que la réflexion, c’est grâce à sa mémoire que l’homme va pouvoir se rapprocher des sphères supérieures et c’est encore grâce à cette mémoire qu’il va « aider » à la réalisation des promesses divines. En effet un mot se répète souvent dans la Torah et dans notre rituel : le mot זכור ou זכר se trouvent tout au long des cinq livres du Pentateuque et il s’agit souvent d’un acte historique dont l’homme doit se souvenir : ainsi nous lirons que ceci est « en souvenir » de la Création « בראשית למעשה זכר « ou, en souvenir de notre sortie d’Egypte : ליציאת זכר » « מצרים et, tous les éléments de l’histoire du peuple juif se rattachent à ces bornes historiques qui sans elles ne peuvent permettre à l’homme d’évoluer et d’assumer son destin.
Rosh Hashana est donc le jour du jugement où l’homme est jugé sur ses actes mais aussi sur sa volonté de leur donner une direction spirituelle et ce, grâce à cette volonté de se rappeler et de se rattacher : le matin, en s’éveillant, avant même de se lever tout-à-fait il doit se rappeler qu’il doit tout au Créateur : c’est en affirmant sa foi dès son réveil qu’il provoquera une réaction en sa faveur de la part du Créateur de l’Univers. On pourrait qualifier ceci de « donnant-donnant » avec des proportions totalement différentes : donne-moi un peu de ta confiance, de ta foi demande l’Eternel, et, Moi, Je t’inonderai d’amour en souvenir de l’alliance que J’ai faite avec Abraham Isaac et Jacob.
Cette alliance, D l’a conclue avec chacun des patriarches individuellement mais pas en tant qu’individus mais en tant qu’entité : LE peuple qui doit descendre de ces patriarches en tant qu’ensemble et en même temps chacun séparément c’est à-dire, que tout se passe comme si chaque être, facette du macrocosme appelé « peuple d’Israël » chacun va porter sa responsabilité vis-à-vis de lui-même mais aussi vis-à-vis de chacun des membres du peuple et de l’ensemble du peuple.
Chaque facette de ce macrocosme est un microcosme en lui-même : elle va se nourrir et absorber la lumière de la Torah pour s’éclairer elle-même mais, elle va, à son tour refléter la lumière de cette même Torah pour éclairer le monde.
Le Rav Soloveitchik a très bien développé cette théorie dans son livre « sur la teshouva » dans lequel on peut aisément comprendre à quel point chacun doit s’impliquer et tenir son rôle et comment les actes des uns s’imbriquent comme les pièces d’un puzzle de manière à former une image complète.
PARASHAT VAYELEKH
Selon les années, certaines parashioth comme celles de Nitsavim et Vayelekh sont jumelées mais en règle générale, lorsqu’entre Yom Kippour et Souccoth il n’y a pas de shabbat, Nitsavim et Vayelekh sont jumelées. Après cette sidra, il ne reste plus que deux péricopes à lire avant de renouveler les lectures hebdomadaires et recommencer depuis Bereshith.
Vayelekh est une sidra très courte. Elle va servir en quelque sorte à résumer la merveilleuse vie de Moïse qui se sépare en trois épisodes de 40 ans puisque les « jours de la vie de Moïse » étaient de 120 ans ! Puis, à la passation de pouvoirs entre Moïse et Josué qui va désormais conduire le peuple et va l’accompagner et l’aider à prendre possession de ce pays en partageant équitablement tout le pays entre les tribus. Mais, ce n’est pas tout : cette péricope va être un message d’amour un peu à la manière dont les choses se passent entre parents et enfants : en effet, il va être question du fait que D va Se voiler la face pourquoi parce que comme nous le verrons dans la sidra de ‘Haazinou, poème que Moïse dédie au peuple où il va annoncer son avenir à ce peuple insouciant et parfois ingrat : le peuple va se détourner de HaShem ce qui va avoir pour conséquence immédiate le fait que D va voiler Sa face pour ne pas voir ces actes et ces ignominies. D va S’éloigner mais, Il sera là pour toute personne qui montrera à D son attachement, son retour vers la Torah, et son amour, comme nous l’avons dit plus haut, un peu à l’image d’un père qui voudrait tester son fils et qui se cacherait derrière un rideau pour pouvoir entendre l’enfant le chercher et crier : Papa, où es-tu ? Rashi interprète ce passage de la Torah où D se voile la face de cette façon et, le Rambam comme le Maharal insistent sur le fait que si la parashath Vayelekh tombe pendant les dix jours de pénitence c’est parce que pendant ces jours nous faisons un retour sur nous-mêmes, parce que, nous opérons des changements dans notre comportement, nos habitudes, jusqu’à changer notre personnalité pour tenter de replacer nos âmes sur les rails de ce que le Créateur voulait. Ce retrait, le fait que D Se voile la face étant une sorte d’absence pour raviver l’amour. En effet, souvent nos rapports avec D sont placés sous le signe du rapport parents enfants mais aussi, souvent dans la littérature biblique, la fiancée est Israël alors que le Fiancé est D !
Avant le mariage, cérémonie consacrant l’amour d’un homme et d’une femme, les futurs mariés se séparent pendant plusieurs jours pour que leur amour et le désir de se retrouver soit renforcés de même, pendant ces jours de pénitence où nous devons opérer un retour sur nous-mêmes et pendant lequel D va Se rapprocher de nous : profitons-en pour L’appeler et Lui dire combien Sa présence nous est douce et précieuse et combien, par notre attachement à Sa Torah nous L’aimons.
Ashdodcafe.com
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