PARACHAT BEHAR 5784– vendredi 24 mai 2024, 16 Iyar 5784, 31 ème jour de l’Omer 

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UNE QUESTION DE RESPECT (KAVOD)

Voici l’avant dernière sidra du livre LEVITIQUE ou VAYIKRA / Torath Cohanim.

Dans la précédente péricope nous avons traité des devoirs des Cohanim et de leurs droits, de leur style de vie et de l’interdiction formelle qu’ils ont reçu de ne pas se rendre impurs de quelque manière qu’il soit. 

La fin de la parashath Emor se termine sur le blasphémateur et comme cela se remarque souvent, les exégètes s’interrogent sur les raisons qui font qu’une parasha succède à une autre car elles ne sont pas toujours très évidentes.

Avec Emor où l’on a énuméré les droits des Cohanim et le blasphémateur à la fin, le lecteur a peine à trouver un lien évident entre ce thème et celui de BeHar qui traite de l’année shabbatique et du Jubilé. Cependant, nous allons nous atteler au devoir de prouver une fois de plus s’il en était utile que RIEN dans la Torah n’est superflu et que TOUT EST LOGIQUE ET VERITE.

La Torah dans Lévitique 24, 10, il est écrit : qu’un homme, fils d’une israélite et fils d’un égyptien dans le camp d’Israël, est sorti et qu’il a blasphémé en insistant (en mettant l’accent) sur le Nom d’HaShem et qu’il a maudit Moïse. Deux verbes ont donc été employés, deux verbes de nature différente et de portée différente l’un mettant en cause le Nom divin et l’autre s’adressant à Moïse, le plus grand prophète de tous les temps.

Nous connaissons tous cette histoire où Datan est sorti de chez lui et un égyptien est entré par tromperie dans le foyer de Datan et cet égyptien a violé l’épouse Shelomith bat Dibri. De ce fait, elle conçut et eut un enfant. Cet égyptien frappa un hébreu et Moïse le tua. Cependant, ces faits furent connus et, cela arriva donc, plus tard, aux oreilles de l’enfant qui haït Moïse. 

Le jeune-homme n’étant pas le fils de Datan, il demanda à) la tribu de sa mère (tribu de Dan) de recevoir un terrain dans la tribu de Dan et, comme cela lui fut refusé, il blasphéma D et maudit Moïse qui a tué son père. 

Or, la Torah emploie deux mots différents dans la description du fait : vayikov (de la racine noun-kouf-beith dont le noun est défectif) = dire, souligner, citer et vayikallel = maudire.

La plupart des commentateurs comprennent les choses pratiquement de la même façon : Il apparaît clairement une différence dans la gravité entre les deux actions : avec le mot « vayikov » il y a moins de virulence que dans «vayikalel ». Cette haine envers Moïse est flagrante. Cette haine apparaît à deux reprises lorsqu’il blasphème « leHaShem » car en inversant les lettres d’HaShem on obtient Moshé sinon, aurait pu être écrit un autre nom désignant le Maître de l’Univers… Puis il maudit Moshé spécifiquement…

Les Sages, tout au long des générations, dévoilent le cours de leurs réflexions ainsi :

La faute du blasphème est grave mais, maudire Moïse est aussi extrêmement grave : nous savons que lorsque Myriam, sœur de Moïse, a simplement critiqué son frère de vivre séparé de son épouse car il était tenu d’être toujours en état de pureté/sainteté  puisqu’HaShem faisait sans cesse appel à lui, Myriam a donc été frappée de lèpre…. 

Maudire un prophète tel que Moïse est, en conséquence, quelque chose de condamnable, de délictueux. Le Sanhédrin saisi, il fallait appliquer la condamnation !

Cependant, insistent les Sages, ici, la faute passible de punition est la malédiction à l’encontre de Moïse tout comme à l’encontre de la terre, point de départ de l’altercation et, si HaShem peut faire abstraction des manques vis-à-vis de LUI, IL ne pardonne nullement les fautes commises envers LA TERRE D’ISRAEL ni même envers SES ENVOYES : est-il nécessaire de rappeler que la Terre d’Israël au sujet de laquelle les Explorateurs médirent engloutit ceux qui l’ont « salie » verbalement ?

Il est, en effet, trois pôles au sujet desquels HaShem ne peut rester insensible :

1 Kedoushath HaShem (la Sainteté du Saint Béni soit-IL)

2 Kedoushath HaAretz  (la Sainteté de la Terre d’Israël) 

3 Kedoushath Avadav (la Sainteté de SES Serviteurs)

Et c’est ainsi, que la section de BeHar est reliée à Emor par le sujet du blasphémateur qui s’est rebellé en occasionnant un triple défi aux statuts du peuple : son D., sa Terre et son Prophète, le seul et unique qui a pu voir HaShem, le seul qui ait été nommé « ISH HaElokim » l’homme de D.

Il s’agit donc de la Sainteté du pays : cette Terre d’Israël si particulière qu’elle possède la possibilité de réagir, d’avaler ceux qui la méprisent, d’absorber le sang de ceux qui s’opposent à elle et ne sont pas prêts à l’honorer et la respecter comme l’indique HaShem Yitbarakh (qu’IL soit béni)….

Ainsi sont exposées ici les préparatifs de la 7ème année et de la 49ème année :

Tous les 7 ans, le peuple Juif en Israël observe la Shemita ou année shabbatique. Il s’agit, très schématiquement, de ne pas travailler  la terre –la labourer, semer, récolter etc – pendant tout une année.

Puis, au bout de 7 fois 7 années a lieu le Jubilé où les esclaves peuvent retrouver leur liberté s’ils le désirent  et s’ils refusent de reprendre leur liberté, ils resteront la propriété de leur maître toute leur vie durant.

La shemita était – mais l’est de moins en moins – appliquée même à l’extérieur d’Israël.  On mettait les terrains en jachère : en général, le propriétaire de terrains agricoles séparait en parcelles ses terres et chaque année il faisait chômer une parcelle ce qui revenait à ce que la terre se reposât pour retrouver sa fertilité toutes les quelques années. Le principe en était le même sans qu’il n’y ait obligatoirement un intervalle de 7 années et cela ne concernait pas la totalité du sol mais seulement une partie différente chaque année.

Le Saint Béni soit Il a exposé la chose de cette façon – de manière en quelque sorte à rasséréner le peuple – la septième année il faudra laisser la terre se reposer mais la sixième année, elle produira une production triple pour que le peuple ait de quoi se nourrir les sixièmes, septièmes et huitièmes années.  De cette façon, ce que la terre produira d’elle-même sera « abandonné » et laissé à la libre consommation (« ‘hefker ») de tous. Cependant, Ces fruits sont « sanctifiés » et l’on doit se garder de les jeter sans prendre des précautions d’usage : on doit envelopper les déchets (épluchures, noyaux, trognons, graines, pépins etc…) pour ne pas les « amoindrir » il est d’ailleurs recommandé d’avoir une petite poubelle à part pour ces déchets. 

Il est évident que la mitsva de la shmita ou année shabbatique ne s’applique qu’à la terre d’Israël et aux fruits d’Israël. En Israël, pour les personnes qui ne veulent pas consommer des fruits d’Israël on en importe de pays étrangers.  Ont été mis au point des « dispositifs » qui rendent possible la consommation des fruits de la septième année : ainsi que pour la fête de Pessah le Beith  Dine vend le hametz de tout le pays à un non-juif, de même pour l’année de la shemita, la totalité des terres est « vendue » à un non-juif  de cette façon la loi est contournée et permet en cas de besoin de consommer la production de la septième année.  « ‘héter’ mekhira » Il est évident que ce dispositif ne satisfait pas toutes les opinions et c’est la raison pour laquelle sont importés des produits étrangers. 

La production de vins par exemple est embouteillée et laissée à la dégustation de ceux qui le désirent « otsar beith din ». Ce vin ne doit pas être revendu ni conservé outre mesure et chaque goutte doit être « traitée avec déférence « .

Dès le début de l’année shabbatique,   on a coutume de traiter les produits agricoles comme produits de la shemita en réalité, cela ne se passe pas ainsi : ne sont considérés comme légumes de la shemita, tous les légumes qui ont été semés après Rosh ‘Hashana et jusqu’au rosh ‘hashana suivant. Pour les fruits, par contre, ne seront considérés comme fruits de la shemita les nouveaux fruits apparaissant sur le marché après tou bishvat  et toutes les dispositions ‘hilkhatites s’appliquant à la shemita s’appliqueront à eux jusqu’à Tou bishvat de la huitième année.

Quant au Jubilé l’esclave pouvant retourner chez lui libre de tout engagement, le fait que les terrains ne sont jamais acquis pour l’éternité D étant le seul réel propriétaire de la totalité des terrains qui sont mis à la disposition de l’homme par le Créateur, la créature humaine, prend ici une leçon d’humilité car même l’être le plus puissant sur terre ne possède rien en réalité.

Sept sortes de produits de la Terre sont désignés par l’appellation de fruits/céréales d’Eretz Israël et font l’objet d’une bénédiction particulière pour certains : ainsi les céréales (blé, épeautre, seigle, orge et avoine) font l’objet de la bénédiction boré miné mezounoth (qui s’applique à toutes les préparations à base de ces céréales), et le fruit de la vigne : « boré peri haguefene » (qui s’applique aux vins et jus de raisins) avant la consommation et à « méêyne shalosh » après la consommation des céréales sus-citées et de vins ou jus de raisins mais aussi après avoir dégusté les fruits suivants : raisins frais ou secs, figues, grenades, olives, dattes…

Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו
Etudes Juives

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