Histoire et symbolisme
L’origine de la tradition est attribuée aux hassids d’Abov, qui fabriquaient des hallaot spéciales en forme de clé le jour du shabbat après Pessah. La raison en est la période de transition entre la nourriture humaine et la consommation des céréales de la terre.
Le mot clé en hébreu se dit : MAFTEAH de la racine trilittère péh-tav-heth patah = ouvrir d’où le sens littéral et grammatical de ma-fetéah (ce qui-ouvre) tout comme « makerèr » ce qui refroidit (réfrigérateur) ou « maguehétz » ce qui repasse (fer à repasser).
Car HaShem a dit « ouvrez moi une ouverture comme la pointe d’une aiguille et Je vous ouvrirai des mondes entiers » cette phrase est prise du midrash commentant le Shir HaShirim ou Cantique des Cantiques pour illustrer le fait qu’HaShem ne nous demande que de faire un geste de bienvenue à Ses Mitsvoth et, LUI, en récompense nous ouvrira tous les mondes spirituels et matériels qui suffiront à notre bonheur.
Nous avons vécu 40 années dans le désert sans que ne se soit posé un problème quelconque de logistique : la manne tombait chaque matin pour permettre à tout ce peuple errant de se nourrir correctement…et, les vêtements, les chaussures (sandales) grandissaient avec ceux qui les portaient, et ils étaient toujours propres sans que les femmes n’aient le souci de faire des lessives ni de raccommoder quoi que ce soit….
Les Sages nous apprennent que pendant ces 40 années de déplacements à travers les étendues de sable du désert, les « portes » (shéârim) du ciel étaient toutes ouvertes et ne se sont refermées qu’à l’arrivée du peuple en Canaan, au même moment où, la terre commença à produire ce qu’elle devait procurer à ce peuple pour qu’il pût se nourrir et pourvoir à ses besoins mais aussi à présenter au Cohen le « omer » et les prémices de la production des terrains dont ils avaient bénéficié par le tirage au sort (en quelque sorte) des tribus par Josué !!!
Dès lors, le peuple eut à prier pour sa parnassa dès la fin de Pessah où la manne cessa de tomber….
Le minhag de faire des halloth en forme de clé pour que « s’ouvre » la source de notre bien-être qui n’est autre qu’HaShem bien évidemment, et, si les talents ne sont pas suffisamment développés pour savoir faire une clé alors, il suffirait d’imprimer la forme d’une clé sur la halla et certains disent même d’envelopper une vieille clé dans un morceau de papier aluminium et de l’enfermer dans la pâte pour réaliser le même dessein car la demande est la plus importante et songer aussi en échange de quoi on demande une bonne parnassa : faire plus de mitsvoth, faire plus de tsedaka, donner plus d’amour à notre prochain ?
Au cours de l’année se renouvelle cette coutume de façonner des pains en forme de clé et ce, selon les coutumes de chacun : pour le shabbat beshallah lorsque le mardi qui précède on a coutume de lire la « tefilath haparnassa » ou le shabbath de Shavouôth ou à la fête de Shavouôth, certains le font aussi pour Rosh haShanah pour que l’année soit non seulement douce mais prospère….
Ce ne sont que des minhaguim qui rendent la vie pleine de souvenirs pour les enfants et petits-enfants mais surtout pas de superstition à ce sujet….
La forme de la clé n’est donc qu’un symbole pour rendre concret à nos yeux le fait que si nous observons la Torah et ses commandements HaShem nous ouvrira toutes les portes que nous LUI demanderons d’ouvrir : pas seulement celle de la Parnassa mais, celle de la Refoua (guérison), celle de la procréation, celle du mariage, du bonheur, du travail etc….
Mesdames, (et pourquoi pas Messieurs aussi) à vous d’exprimer votre talent si tel est votre désir !!!
Caroline Elishéva REBOUH
Interprétations supplémentaires :
En plus des raisons principales, il existe des interprétations supplémentaires attribuées à la coutume de l’entrée sans clé.
Ouvrir les portes du ciel : la clé est considérée comme une ouverture symbolique des portes du ciel, à travers laquelle vous pouvez demander la bénédiction et le succès dans tous les domaines de la vie.
Travail intérieur : la coutume nous rappelle la nécessité d’un travail intérieur et d’une croissance spirituelle, condition nécessaire pour ouvrir les véritables portes de l’abondance.
Un autre point, sur la voie du secret : la clé symbolise le travail que la personne fait de sa part, en termes de « Ouvre-moi une porte grande comme la pointe d’une aiguille et je t’ouvrirai la porte aussi grande qu’un couloir ». Nous ouvrons avec la mitsva du Chabbat, et la mitsva de compter le Omer, et le Saint, béni soit-Il, ouvrira pour nous son bon trésor, et le verset s’accomplira en nous : « Et les cieux volèrent au-dessus et les portes du ciel se sont ouvertes. »
Lien avec les jours du Omer : Le décompte du Omer, qui a lieu entre Pessa’h et Chavouot, est également lié au travail intérieur et à un processus de croissance spirituelle. La clé symbolise l’ouverture du cœur et de l’âme vers la réception de l’abondance divine.
Modes de préparation
La clé peut être réalisée de différentes manières :
Tressage de la challah : La challah elle-même peut être tressée en forme de clé, en utilisant diverses techniques de tressage.
Décoration de challah : vous pouvez préparer une challah ordinaire et y tamponner une forme de clé à l’aide d’un outil spécial ou d’un gabarit.
Incorporer une clé : certaines personnes s’entraînent à intégrer une vraie clé à l’intérieur de la challah avant la cuisson.
L’importance de la coutume
Il est important de noter que cette coutume est une question de croyance et de point de vue personnel.
Préparer la hallah et la manger le shabbat après Pâques, avec une intention et une prière pures, peut être une source d’inspiration et de force à notre manière toute personnelle. Cela nous rappellent l’importance du travail acharné, de la foi et de l’espoir, tout en nous connectant plus profondément à la tradition et aux valeurs juives.
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