PARASHAT HAAZINOU 5784 – PARLER ? RESTER A L’ECOUTE ? AGIR ?
Vendredi 22 septembre 2023 – Yom Chichi 07 Tichri 5784
Samedi 23 septembre 2023 – Yom Shabbat 08 Tichri 5784
HORAIRES DU SHABBAT EN ISRAËL ET DANS LE MONDE
Jérusalem 17h55 – 19h12
Ashdod– Tel-Aviv – Netanya 18h16 – 19h14
Haïfa 18h17 – 19h13
Beer Sheva 18h18 – 19h13
Eilat 18h17 – 19h12
Paris 19h31 – 20h35
New York 18h35 – 19h33
Demain, comme tous les shabbatot précédant Kippour, nous célébrons le shabbat Tchouva dont le nom trouve son origine dans la haftara. Nous lirons la paracha HA’AZINOU, très courte, l’avant-dernière de la Torah.
La semaine passée, dans la sidra nitsavim nous étions debout devant HaShem pour LUI demander de nous pardonner car nous sommes bien faibles, nous qui nous croyons si braves, si forts, des « supermen » mais en fait, le moindre souffle peut nous faire chuter et nous faire dévier de notre chemin habituel !!!
Non seulement bien souvent nous échouons dans nos objectifs mais, bien souvent, nous ne comprenons pas pourquoi HaShem « Se cache »…….
Nous allons tout d’abord étudier la différence qui existe entre les termes employés dans les dernières péricopes au sujet des sens de l’ouïe et de la parole mais aussi à ce qui peut découler de nos actes.
En hébreu, deux verbes existent pour traduire l’idée de parler l’un est lédabère (lamed-daleth-beith-resh) et le second et lémore (lamed-alef-mem-resh) la consonance du premier est dure, coupante alors que le second avec la présence de la lettre labiale mem est plus adoucie.
Dans le texte de la Torah, ces différences sautent aux yeux et nous en saisissons immédiatement l’importance au cours de la lecture/étude de la Torah. Ainsi lorsqu’HaShem veut imposer un statut ou un dogme, c’est surtout lédabère qui est employé et lorsqu’il s’agit d’entretiens c’est plutôt lémore.
Il en est de même avec les verbes « lishmoâ » et « léhaazine » lorsque la Torah formule « shémâ » Israël, ou Ecoute Israël, ou lorsque Moïse s’adresse aux cieux en les prenant à témoin et en leur disant « Haazinou » ou prêtez l’oreille.La racine du verbe se trouvant être le mot oreille = ozène.
En réalité le verbe lishmoâ ou écouter est destiné à quelqu’un qui se trouve loin tandis que le deuxième s’adresse plutôt à quelqu’un qui se trouve plus près. Ainsi, dans ce chapitre, Moshé Rabbénou se trouve sur le Mont Nébo. Nous sommes le 7 Adar. Moïse a tout juste 120 ans et il sait que c’est son dernier jour de vie. Il est donc plus près des Cieux que de la terre où est cantonné toute l’assemblée du peuple et c’est pour cela qu’il s’exprime de la sorte : Cieux, prêtez l’oreille ! Et, pour confirmer ce qui vient d’être inscrit, il s’adresse à la terre sur laquelle se tient le peuple : « vatishmâ » et la terre écoutera.
C’est ainsi, également, que le prophète Isaïe respecte ces mêmes « canons » puisqu’il s’écrie vers les Cieux qui sont loin de lui : Cieux écoutez et terre prête l’oreille (Isaïe chapitre I, verset 2).
Dans cette élégie, Moïse, avant de bénir le peuple et quitter ce monde, retrace l’histoire de ce peuple difficile à diriger. Mais auquel il a toujours été possible de se racheter et de revenir vers HaShem qui, lorsque ce peuple difficile et ingrat fautera à nouveau, S’éloignera et, ô comble de l’effronterie, osera Lui demander des comptes et s’éloignera encore pour plus tard regretter ses actes. Au lieu de reconnaître ses moments de faiblesse et d’hésitation, ce peuple accepte tous les bienfaits, s’en repait et rejette son bienfaiteur, son père, et n’hésite pas à aller adopter des coutumes étrangères qui vont l’entraîner à la perte.
La perte n’est pas seulement matérielle, elle est aussi spirituelle mais encore, elle provoquera un effet encore plus redoutable : l’éloignement de la Shekhina (présence divine) car, en adoptant une conduite étrangère et en perdant l’habitude de s’adresser à l’Eternel, ils L’oublieront, ils perdront l’usage de la prière et lorsqu’HaShem pris de dégoût S’éloignera ils useront d’un culot extraordinaire pour Lui demander « où étais-TU ? »
La « disparition » d’HaShem (si l’on peut s’exprimer ainsi) bien d’autres avant nous l’ont vécue : par exemple la génération d’Esther et Mordékhay à Suse : les Juifs s’étaient mis au niveau des « parsim » (Perses) et Mordékhay les avait mis en garde et malgré cela les Juifs se sentirent « honorés » d’avoir été conviés aux différents banquets non cashères du Roi Assuérus… Ils s’y sont rendus, ils ont consommé ce qui n’était pas permis et la menace de les exterminer TOUS ne se fit pas attendre !!! Dès qu’ils firent teshouva, qu’ils jeûnèrent et boudèrent ces festins immenses, le dénouement heureux, le sauvetage de tout ce peuple ne se fit pas attendre et ceux qui se projetèrent en bourreaux furent jugés et exécutés à la place des Juifs !
Lorsque dans la parasha Vayelekh qui fut accolée à Nitsavim HaShem prévient Son peuple : « VaAnokhi hastère astir panay beyom hahou » soit « Et Moi, Je cacherai Ma Face en ce jour ». Ces trois premiers mots (en hébreu) du verset 18 de Devarim XXXI, donne toute sa dimension à cette menace. Tout d’abord parce qu’HaShem met une emphase, un accent particulier à cette menace en employant ANOKHI qui pourrait être comparé à un pluriel de majesté tout comme au début des Asséreth HaDibroth lorsqu’HaShem initie : ANOKHI HaShem comprenez donc, Moi avec toute Ma Majesté, Je me détournerai de vous (Je cacherai Ma Face).
Dans la guemara Houline, les Sages du Talmud y voient une double menace : au moment de l’épisode d’Esther et puis, après la destruction du second temple où l’exil durera beaucoup plus longtemps.
Lorsque HaShem dit qu’IL cachera Sa Face, ce n’est pas une vaine menace et sans doute notre peuple eût-il été sur sa terre bien avant l’an 1948 de l’ère actuelle et sans doute eût-il été moins malmené tout au long des siècles.
En Eloul avons-nous écrit précédemment HaShem est dans le pré… Cela donne un clin d’œil… à chacun de nous de le saisir, IL est là, tout près, tout proche, pas besoin de fixer rendez-vous, IL est là, à portée de parole, il faut en profiter, il faut LUI demander chacun/chacune peu importe que nous soyons hommes ou femmes, vieillards, enfants, adolescents, nous sommes tous SES Enfants et IL nous aime TOUS tant que nous sommes, demandons LUI TOUS ENSEMBLE de pardonner nos errements, nos faiblesses de comportements, promettons de faire des efforts, demandons LUI de nous permettre d’avoir la force de lutter contre nos faiblesses de caractère, de jugement…. ET DEMANDONS LUI D AVOIR PITIE DE NOUS ET DE NOUS ACCORDER ENFIN CETTE GUEOULA, CETTE REDEMPTION pour laquelle nos Ancêtres ont tant prié et pour laquelle nous prions encore tant en espérant que cette nouvelle année qui commence marquera le retour des sacrifices dans ce TROISIEME TEMPLE TANT DESIRE.
Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו
Yom Kippour, le jour le plus saint de l’année, est, d’une certaine manière, l’un des plus heureux. C’est qu’à Yom Kippour nous recevons ce qui est peut-être le don le plus sublime de D.ieu, Son pardon. Lorsqu’un homme accorde son pardon, il exprime un sentiment profond d’amitié, d’amour, qui efface dans sa relation à l’autre les effets du mal subi. Le pardon que D.ieu nous accorde est l’expression de Son amour éternel et inconditionnel. Bien que nous ayons transgressé Sa volonté, notre essence, notre âme, demeure Divine et pure. Yom Kippour est ce jour unique de l’année où D.ieu révèle plus clairement l’unité de Son Essence avec notre âme ; cette âme par laquelle les juifs se trouvent véritablement dans une position d’égalité et d’individualité : plus nous saurons montrer cette unité essentielle en agissant avec amour et fraternité, plus D.ieu Lui-même nous révélera, dans Sa plénitude, Son amour. Pendant 24 heures les portes du ciel restent ouvertes et au moment de la Neïla, l’ultime prière, D.ieu apporte Son sceau final au grand livre de la vie.