Chacune des solennités du peuple juif est accueillie avec joie et dévotion et nous essayons tous d’appliquer et d’observer du mieux possible, et de mettre en pratique les lois et usages transmis de père en fils et de mère en fille.
Si pour Pessah ou pour Shavouot quelle que soit la communauté dont nous sommes issus ou dans laquelle nous évoluons nous avons tant de recettes à nous transmettre et à refaire en faisant ressurgir tous les souvenirs d’enfance, pour Souccot, il n’y a pas tellement de recettes typiques en revanche, nous évoquons la tâche de la construction de la soucca, en général les hommes se chargent de la construire et les femmes et les enfants de la décorer et, les hommes ont à cœur de se rendre en des lieux spécifiques où ils pourront acquérir des sets des « 4 espèces » (arbaa minim ou de façon plus concise « le loulav » ). Pendant toute cette semaine pendant laquelle nous abandonnons nos demeures pour ces résidences légères les maîtresses de maison accomplirons une mitsva importante qui est l’accueil des invités (« hakhnassath orhim »).
La question que posent de nombreux Sages est de savoir que devons-nous nous remémorer et célébrer pour Souccot ?
En général on nous dit que nous avons à cœur de nous rappeler le fait que nous habitions dans des tentes lors de la traversée du désert. En ce cas questionnent toujours ces Sages pourquoi ne célèbre-t-on pas l’eau que nous avons bue ou pourquoi ne pas célébrer la manne ? Pourquoi les tentes justement ?
Certains avis se font jour : pendant les 40 années de désert, nous avons été les témoins, sans interruption, de miracles constants et, de plus, nous avons joui de moyens de subsistance gratuitement : la manne tombait tous les jours, par le mérite de Moïse, l’eau : nous la puisions sans cesse du puits, par le mérite de Myriam, et nous profitions des conditions exceptionnelles de vie confortable et agréable par le biais des nuées de « kavod » des nuées qui nous mettaient à l’abri de la chaleur, des pierres et des scorpions (entre autres), par le mérite d’Aharon !!! Aussi, la manne et l’eau étant des moyens de subsistance incontournables, nous célébrons à Souccoth ces nuées qui nous entouraient et nous maternaient comme dans un cocon. Ce qui fit que certains Sages prirent position clairement que ces nuées constituaient un abri non conventionnel et que nous devions célébrer HaShem pour CE bienfait en particulier.
En fait nous devons rendre grâce aussi sur l’esprit-même dans lequel furent élevées ces tentes car aucune entrée de tente ne donnait sur des voisins préservant en ceci la privauté de chacun et la tseniouth de chacun. C’est de ceci en particulier dont s’émerveilla Bile’am d’ailleurs !!
Le « Tour »[1] explique que le « projet divin » était de fixer des fêtes ou célébrations religieuses, en instaurant des pèlerinages à Jérusalem pendant les c7 mois d’été pour permettre au peuple, de se rendre au Temple pendant la belle saison : Pessah en Nissan, Pessah Sheni en Iyar, Shavouoth en Sivan, Yom HaZikaron en Tamouz, Kippour en Av et Souccoth en Eloul, puis Simhat Torah en Tishri mais, à cause de nos fautes, le Yom HaZikaron qui devait être l’anniversaire de la descente de Moïse du Mont Sinaï avec les premières tables de la Loi a été transformé en jeûne du 17 tamouz et la conduite des envoyés en Canaan et leur rapport mensonger avec les lamentations qui ont suivi a fait qu’HaShem a transformé le jeûne de Kippour de 25 h en y laissant les mêmes limitations en 9 Av ce qui fit que toujours à cause de notre conduite indigne ont pris place dans notre calendrier deux jeûnes qu’HaShem a promis de transformer en jours de joie. Le Yom HaZikaron s’est transformé en Rosh HaShana et Kippour a été déplacé en Tishri. Souccoth a donc pris place après Kippour et juste avant Simhat Torah date limite pour demander la pluie avant que celle-ci ne rattrape les pèlerins à Jérusalem retournant chez eux à Babel!!!
A été instaurée la souccat Shalom car Shalom est aussi un nom de D et également pour fêter le retour des 5 nuées.
Caroline Elishéva REBOUH.
[1] Le Tour est un commentateur Yaakov ben Asher dont l’œuvre principale s’intitule « Arbaa Tourim » et qui est désigné par ce titre ou par l’abréviation de ce titre : Tour. Arbaa Tourim vécut environ 100 ans après Maïmonide (1270-1343). Son œuvre fut en quelque sorte l’ancêtre du Shoulhan Aroukh. Arbaa Tourim fait allusion aux quatre secteurs de lois : sur le comportement quotidien, sur les interdits alimentaires, les lois familiales et le secteur juridique.