PARASHAT BESHALAH 5782 – « Shabbat Shira- tou Bichvat » Vendredi 14 Janvier 2022-Yom Chichi 12 Chevat 5782″ – Horaires Ashdod : 16 h 39 – 17 h 39

Chaque personne doit faire rentrer Chabat avec les horaires de la communauté qu’il fréquente
JERUSALEM Entrée : 16h16• Sortie :17h37
PARIS-IDF:17h02•18h15
Tel-Aviv 16h38 •17h39
Marseille 17h09•18h15
Miami 17h32•18h29
Alameda(USA)16h55•17h57
Palerme 16h51•17h54

A LA RECHERCHE D’UN ASSOCIE…

Cette sidra se démarque des autres par la lecture du Cantique de la Mer (shirat haYam) dans lequel, sont rapportés et chanté, généralement avec entrain, joie et enthousiasme les évènements sur le partage de la mer Rouge en 12 couloirs (un par tribu) lors de la sortie d’Egypte.

Avant que de commencer notre commentaire hebdomadaire, je voudrais tout d’abord faire une remarque car notre parasha commence par le mot VAYEHI et pourtant on la désigne par le deuxième mot BESHALAH… Le Hallel que nous entonnons pour Pessah, dès le deuxième jour se trouve raccourci de certains chapitres de Tehilim et la raison en est que le Saint béni soit-IL Se retrouve attristé par le fait que de très nombreuses créatures qu’IL a créées ont trouvé leur mort dans cette sortie d’Egypte et c’est pour cela que certains vers ne sont pas chantés. Ici, aussi, nous sortons d’Egypte et notre péricope commence par VAYEHI qui annonce la tristesse. Cette affliction d’avoir eu à se séparer de certains d’avoir assisté à la mort de beaucoup d’autres même s’ils n’étaient pas nos « proches ». BESHALAH revêt ici aussi une double signification la première est celle que tous donnent à ce mot : « lorsque Pharaon a renvoyé/envoyé le peuple d’Egypte » mais la deuxième signification est : accompagner. Cet accompagnement se fait sur deux plans : le pharaon poursuit le peuple qu’il a laissé partir et donc, il l’accompagne mais la deuxième et elle est la plus importante à mes yeux c’est que : dès la sortie d’Egypte, le Saint béni soit-IL accompagne et escorte Son peuple et ne cessera de le faire 40 années durant, 40 années pendant lesquelles IL veillera sur Son peuple, sur SES ENFANTS  en les abritant le jour de la chaleur du désert et de l’aridité de cette région avec les colonnes de nuées  qui formaient un ciel plus amène et en les protégeant la nuit des bêtes sauvages et en les éclairant la nuit par des colonnes de feu !!!

Nous nous proposons ici de faire l’analyse de deux évènements d’importance qui sont présents dans cette péricope.

D’après les grands exégètes que furent Rabbénou Behayé, ou le Rav Menahem Recanetti,[1] ou encore le Rav Shapira[2] de Lubline, le cantique de la Mer Rouge et l’épisode des eaux de la source de Mara ont des significations d’un très haut niveau spirituel.

En effet, lorsque l’on sait que le Saint béni soit-IL a veillé aux moindres désirs de Ses enfants et ce, dans les moindres détails, pour veiller à leur santé et à leur confort pendant toute cette traversée du désert de 40 ans, on est en droit de ne pas comprendre certains faits et de vouloir savoir quelles sont les raisons de ces évènements.

On nous dit en effet que lorsque la mer se fendit en 12 « couloirs », le sol de chacun de ces passages était immédiatement sec et dépierré et débarrassé de tout ce qui aurait pu compliquer la marche de tous ces hommes, femmes et enfants fuyant l’Egypte. Les côtés de ces allées se sont immédiatement vus bordés de dattiers pleins de fruits mielleux et nourrissants à souhait, le climat y était agréableet non pas étouffant. Comme nous l’avons maintes fois évoqué, les vêtements, les chaussures, tout ce dont se servaient les Bené Israël et tout ce dont ils se servaient, était chaque jour propre et net et adapté aux mensurations des sujets, au fur-et-à-mesure que s’écoulaient les années.En ce cas, pourquoi HaShem n’a-t-IL pas pourvu les Bené Israël en eau, suffisamment pour qu’ils puissent boire au long de leurs pérégrinations ?

Pourquoi ces eaux de Mara (dont le sens est « amer ») furent-elles si amères qu’elles en furent imbuvables ? Pour quelle raison l’Eternel a-t-IL demandé à Moïse de jeter dans cette source une branche de « hardouf » (laurier-rose)[3] afin de rendre l’eau potable ?

R’ Menahem Recanetti fait ressortir le fait suivant : pendant les 210 ans que dura l’esclavage en Egypte, certaines femmes ne travaillaient pas sur les chantiers où étaient employés leurs époux. La médisance des femmes égyptiennes par rapport aux femmes hébraïques avait un long cours. La ligne directrice de ces bavardages indélicats fut le doute insinué sur la vertu de ces femmes juives en insinuant que tous ces enfants nés chez les Hébreux n’étaient en réalité que le fruit d’amours interdites et qu’en conséquence que tous ces gens sortis d’Egypte n’étaient en réalité que des « mamzérim »[4].  Ainsi, tout se raccorde : HaShem a mis sur la route de tous ces gens fuyant l’Egypte une source d’eaux amères pour permettre de clarifier immédiatement le statut des femmes et de leurs enfants en initiant dès lors le processus des eaux amères dans lesquelles on dissolvait le nom de l’Eternel écrit sur une poterie et ici sur la branche de bois à jeter dans l’eau de source de mara. Les femmes ayant bu ces eaux amères ont donc subi l’épreuve des femmes « sota » et ont prouvé par là qu’elles étaient pures !!!

Pour le Maharam (Morénou Harav Méïr) de Lubline le sujet est différent : pour lui, en effet, le fait d’avoir été présents à Mara (la source d’eaux amères devenue douce) alors qu’il fut question des mitsvoth suivantes : l’observation du shabbat et le respect des parents, la vache rousse et les dinim,fait du Juifl’Associé à part entière d’HaShem. Les Bené Israël écoutent la voix de D et adhèrent pleinement à ce que l’Eternel a promulgué et donc acceptent de se pénétrer de la Torah et de l’enseigner pour la perpétuer.

Cette section hebdomadaire est célèbre parce qu’elle renferme la liste des 42 « stations » dans lesquelles les Bené Israël se sont arrêtés pour des périodes variables et nos Sages ont regroupé en un tableau toutes les lettres qui se trouvent dans ces versets retraçant les 42 étapes ces lettres forment aussi 42 noms différents utilisées pour s’adresser à l’Eternel.

Le Cantique de la Mer Rouge commence par les mots AZ YASHIR MOSHE mot-à-mot : « Alors, Moshé entonnera ce cantique ». Sur ce petit mot composé de 2 lettres sont écrites un nombre innombrable de pages de commentaires. Je vous en livrerai ici trois que j’apprécie plus particulièrement :

Le premier qui est un phare d’espoir pour toutes les générations : en effet, le verbe chanter est employé à la 3èmepersonne du futur masculin singulier ce qui permet de comprendre que dans le futur : à la fin des temps, lorsque se révèlera le Roi Messie et que se réveilleront toutes les âmes pour se reformer et reprendre un rôle dans le monde, alors, Moïse qui n’est pas mort en Israël mais à l’extérieur du pays donné par D à Son peuple, reprendra son rôle de leader et, tous les Juifs qui ont été enterrés en dehors d’Israël, seront ressuscités et reviendront vers Jérusalem sous la conduite de Moïse le plus grand prophète de tous les temps, de Moïse, surnommé homme de D, et IL CHANTERA….

Autre chose : nous savons qu’HaShem est d’une justice implacable dans tous les sens. Lorsque Moïse est allé voir Pharaon en étant accompagné de son frère Aharon, pour rendre compte de sa mission au Maître du Monde il a employé le mot : MEAZ (depuis) : depuis que j’ai vu Pharaon, la situation de mes frères a empiré. La correction qu’il dut apporter à ce constat qui semblait être une critique voire un reproche déguisé, se situa dans ce chant où il fut forcé de rendre grâce à l’Eternel pour toutes les merveilles qu’IL a déployées au temps de la sortie d’Egypte, en employant le mot az dans une optique différente.

En voici un autre commentaire toujours au sujet du mot AZ : cette préposition rassemble une valeur numérique de 8 (7+1=8) 7 est le symbole de la perfection et de la kedousha comme shabbat, septième jour est empli de sainteté et 1 est symbole de l’Unicité de D or, 7+1 = 8 ou tout ce qui sort du cycle naturel. Az est donc employé ici pour signifier que tout ce qui s’est produit en Egypte depuis toujours s’est fait dans un cadre surnaturel.

Autre chose importante : il est recommandé de chanter ce cantique dans l’allégresse la plus complète car, celui qui fera éclater sa joie verra toutes ses fautes pardonnées.

Caroline Elishéva REBOUH.

[1] Menahem Recanetti 1250-1310 Italie Rabbin et exégète.

[2] Rabbi Yehouda Méïr Shapiro de Lubline 1887-1933 rabbin et exégète à ne pas confondre avec le « Hozé » de Lubline ou Rabbi Yaakov Yitshak HaLévy de Lubline 1745-1815 disciple du célèbre R’Elimelekh de Lisensk.

[3] D’après certains commentateurs il s’agissait d’une branche d’olivier car les olives sont amères mais comestibles, d’après d’autres opinions il s’agissait de branches de cédratier très amer aussi car le laurier-rose est toxique mais, il est vrai aussi qu’HaShem est Tout Puissant et donc, par conséquent, rien ne Lui est impossible : ainsi ajouter de l’amertume à de l’amertume peut, si D le désire, rendre le liquide doux et se servir de quelque chose de toxique peut perdre de sa toxicité si l’Eternel en décide ainsi.

[4]Enfants conçus de liaisons incestueuses ou adultérines.


TOU BICHVAT D’APRES LA KABALA (mystique Juive)
Nos Sages enseignent que Tou ( טו=‎15 ) Bichevat est un des quatre «Roch Hachana» (début de l’année), en l’occurrence le Nouvel An des arbres, il correspond au moment de la montée de la sève dans l’arbre, avant le printemps.

Les Kabbalistes révélèrent que Tou BiChevat est un jour propice pour réparer la faute d’Adam et H’ava. En effet, lorsque le premier homme et la première femme furent créés, ils reçurent deux commandements explicites : manger de tous les arbres du jardin d’Éden d’une part et ne pas manger de l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal d’autre part.

Hélas, ils mangèrent de ce dernier, et ainsi le premier péché commis en ce monde fut une alimentation inappropriée. Ce fut à travers ce péché que le yétser hara (le mauvais penchant) devint une partie de nous tous, s’efforçant d’entraver jusqu’à aujourd’hui le développement spirituel de chacun. (Malheureusement l’effet de cette faute engendra également l’introduction d’une impureté dans le monde..).

Rav Tsadok HaKohen explique qu’à notre table de Tou BiChevat, nous rejouons ce que fut la vie d’Adam et H’ava avant leur péché, lorsqu’ils étaient frugivores. Lorsque nous nous asseyons devant notre table recouverte de fruits de toutes sortes, c’est comme si nous
étions revenus au Jardin d’Éden et que nous accomplissions l’unique commandement positif explicite que nous avions alors reçu.
Toutefois, une question se pose concernant le commandement négatif de ne pas manger le fruit de l’Arbre de la Connaissance, question d’autant plus pertinente du fait que la plupart des fruits présents à notre table sont soupçonnés être l’espèce de l’arbre défendu : selon différents avis, il s’agissait d’un figuier ou d’une vigne ou encore de blé…

En fait, il existe une opinion selon laquelle il s’agit de l’arbre défendu pour chacune des sept espèces de fruits associées à la Terre d’Israël, fruits qui sont traditionnellement
consommés à Tou BiChevat, En mangeant des fruits à Tou BiChevat, agissons-nous comme
Adam et H’ava, en observant le commandement positif tout en transgressant le commandement négatif, et de surcroît en appelant cela une mitsva ?

Rav Tsadok d’expliquer que l’Arbre de la Connaissance était simultanément toutes les sept espèces et aucune d’entre elles, que l’Arbre de la Connaissance n’était pas une espèce de fruits à l’exclusion des autres, car ce n’était pas une chose, mais une façon d’agir – une façon de manger. Chaque fois qu’une personne prend du plaisir ‘du monde’, elle chute spirituellement et c’est comme si elle mangeait de l’Arbre de la Connaissance. Que signifie « prendre du plaisir » ? Cela signifie se laisser distraire par le plaisir de la consommation (du fruit ou de toute autre chose matérielle) au point d’en oublier notre Créateur. Nous prenons le don et nous nous désintéressons du Donneur.

Lorsque nous mangeons les nombreux fruits associés à l’Arbre de la Connaissance le jour de Tou Bichvat, et que nous le faisons avec la conscience de notre Créateur, nous réparons ce qui s’est passé au jardin d’Éden.
Nous avons de plus un outil disponible ( et toute l’année!) pour palier à ce manque de conscience du ‘Donneur’, ce sont les bénédictions que nous récitons sur la nourriture avant et après manger. Elles servent à ancrer notre alimentation dans la conscience du Créateur. Et même si nous sommes distraits par le plaisir inhérent à la nourriture elle-même, nous englobons notre acte dans une conscience qu’Hachem Est le Créateur et que c’est Lui
le Donneur.
Idéalement, en mastiquant,dégustant et avalant les fruits, il nous faudrait fermer les yeux et rendre sincèrement grâce au Créateur du monde…
(Source Adaptation Chabad.org, David Aaron & Sarah Schneider)

« le Yétser Hara cherche systématiquement à plonger l’homme dans la confusion pour qu’il ne puisse surtout pas voir les  »miracles et les prodiges » qui se déroulent sous ses yeux, de peur qu’il ne parvienne grâce à cela à avoir foi dans le Créateur. » (Rabbi Elimelekh Biderman Chlita)