PARASHAT MATTOT MASS’E 5781 – VENDREDI 09 juillet 2021 – Horaires Ashdod : Entrée 19 h 29 – Sortie : 20 h 32
Rosh hodesh Av tombera ce shabbat. Samedi 10 Juillet 2021- SHABBAT 01 AV 5781 Chaque communauté a ses habitudes et il est bon de les perpétuer si elles n enfreignent pas les règles religieuses (halakhot)
LES 42 ETAPES DE NOTRE PARCOURS
Certains épisodes de notre histoire reviennent dans la Torah à plusieurs reprises. Chacun peut appréhender l’enseignement à sa façon, selon sa personnalité et/ou selon sa formation c’est la raison pour laquelle, les Sages ont classé l’exégèse toranique/biblique selon 4 sortes d’enseignements : littéral, allusif, prosaïque/métaphorique et secret/ésotérique[1]. De manière beaucoup plus large, on a aussi coutume de dire : 70 PANIM LATORAH (la Torah peut être commentée de 70 façons : sans déroger toutefois de l’esprit sain de la Torah, évidemment sans en faire un objet de moquerie halila).
Cette sidra que nous lirons cette semaine est couplée et se trouve être en conséquence la dernière du quatrième tome du Pentateuque (Bamidbar). Dans le décompte des 3 semaines espaçant la commémoration du 17 tamouz au 9 av (siège de Jérusalem et destruction des 2 temples), cette section se situe au terme de la deuxième semaine et donc, à la troisième semaine nous lirons le premier « épisode » du Deutéronome.
Nous savons que tous les exégètes examinent les moindres indices simulés à travers chaque mot, chaque lettre et même parfois même des significations se trouvent derrière des signes de cantillation, la taille ou la forme de certaines lettres… Ainsi, nous avons analysé un alef ou un hé plus petit, un noun renversé, un vav coupé….
Parmi les exégètes renommés que nous avons l’habitude de citer dans nos analyses, nous retrouvons souvent Rashi, bien entendu, le Kli Yakar, le Ohr Hahayim et Rabbénou Behayé. Cette semaine encore, ils vont nous abreuver de cette source d’eau fraîche qu’est leur savoir et leur sagesse.
Les premiers versets de cette péricope énumèrent les différentes stations qui ont été le théâtre d’évènements heureux ou malheureux de ces 40 années vécues dans le désert après cette sortie d’Egypte.
Tous les commentateurs reviennent, bien entendu, sur le fait que les Bené Israël avaient été « contaminés » spirituellement par toute cette impureté qui régnait en Egypte : pour rappel : l’ensemble des Sages ont démontré que sur 50 mesures d’impureté existant dans le monde, l’Egypte avait atteint le seuil de 49 mesures !! D’autant, comme le souligne le Malbim, que ce peuple fut extirpé de son milieu ambiant tout comme un fœtus séjourne dans le liquide amniotique de sa mère.
Cette impureté ne les avait pas seulement atteints moralement mais même physiquement puisqu’ils ne pratiquaient même plus la circoncision, et c’est la raison pour laquelle la première approche/étape avant de sortir d’Egypte concernait d’une part la circoncision mais encore une atteinte au culte idolâtre en sacrifiant l’agneau pascal et en en consommant de sa chair grillée…………
Chacune des étapes dans le désert prenait le nom de l’évènement principal qui s’y produisait : lorsqu’ils reçurent des cailles à foison, cette étape prit nom : KIVROTH HATA’AVA ou les tombeaux de la concupiscence, lorsque Myriam est morte, il y eut des querelles à propos de l’eau et la station fut nommée MERIBA (querelle) mais il y eut des étapes plus clémentes comme celle de Mitka où le peuple se retrouva en harmonie avec ce que demandait ou ce que l’Eternel espérait de Son peuple….
Quoi qu’il en soit les stations sont énumérées selon un style bien particulier et c’est ce qui éveille la curiosité des érudits : pour quelles raisons le texte reprend inlassablement : ils partirent de………….. et ils s’arrêtèrent à ……… : ainsi s’ils sont partis de telle ville pour s’arrêter à telle autre il est clair que c’est de cette ville qu’ils sont repartis…. Que s’est-il passé à chaque fois ? Pourquoi l’arrêt en certains points ne dura qu’une nuit et dans d’autres 19 années ?
Pourquoi Moïse n’a-t-il pas fait une liste exhaustive de toutes les étapes : ils sortirent de Ramsès puis séjournèrent à Soukoth, Etham, Pi HaHiroth, Ba’al Tsefon etc….
Le Kli Yakar, le Ohr HaHayim HaKadosh (et d’autres aussi bien sûr), mettent en évidence le fait que l’itinéraire n’était pas connu d’avance et que le fait de mettre par écrit sur le premier sefer Torah ne se faisait pas au jour le jour mais, dirons-nous de manière plus imagée et adaptée à notre mode moderne de vie, Moshé prenait note au fur-et-à-mesure des évènements et, il nota donc chaque sortie et chaque arrêt selon la progression du peuple.
Aux yeux de Rabbénou Behayé, tout comme pour le Rambam, la volonté du scripteur fut de démontrer véritablement que toute cette épopée tenait entièrement du miracle tant par les conditions atmosphériques, les « commodités »[2]. Ainsi, tous les détracteurs qui eussent pu supputer que les Bné Israël campèrent à proximité de centres urbains munis d’eau ou autres… eurent été dans la plus grave erreur de leur carrière !!!
Le Ohr HaHayim HaKadosh, lance une information intéressante qu’il tient de l’enseignement ésotérique dans lequel il a évolué toute son existence : l’impureté a éclaté lors des dix plaies et les Bné Israël devaient rester en Egypte 400 ans car, c’est ce qu’HaShem avait annoncé à Abraham lors de la « brith beyn habetarim » ou Alliance des morceaux. Néanmoins, les Egyptiens se sont conduits vis-à-vis des descendants de Jacob avec tant de sauvagerie et de cruauté que les esclaves juifs ne purent plus supporter ce joug et leur clameur si forte et si puissante parvint jusqu’au Trône Céleste…
Depuis la faute originelle, l’impureté a envahi le monde et touché l’humanité. Le peuple juif devait se purifier et ôter tous les bris d’impureté disséminés. D’après Rabbi Hayim ben Atar, les bris de cette impureté se trouvèrent dans le désert et l’une des taches appartenant aux Bné Israël fut de « récupérer » ces éclats d’impureté c’est ainsi qu’HaShem guida Ses enfants d’étape en étape et qu’ils demeurèrent à chaque étape autant de temps que nécessaire pour nettoyer le désert de cette écorce dure qu’est l’impureté.
Rabbénou Behayé émet une opinion intéressante car, selon lui, la dernière « libération » la GUEOULA ou Rédemption finale ressemblera dans ses grandes lignes aux différentes rédemptions qui ont eu lieu au cours de l’histoire juive : celle d’Egypte, conduite par Aharon et Moshé Rabbénou, celle de Médée conduite par Esther (alef en hébreu) et Mordékhay et la dernière, celle que nous attendons, qui sera conduite par Eliahou le Prophète (avec un Alef en hébreu), et par le Mélekh HaMashiah.
Les 190 années qui n’ont pas été vécues en Egypte devaient donc être vécues ailleurs et autrement pour pouvoir montrer à toutes les Nations qu’Israël s’acquitte de ses dettes.
Les quatre exils seraient donc une façon de se purifier.
Cependant il existe une autre opinion non moins intéressante et que chacun de nous a le loisir de vérifier par lui-même : certains Sages appartenant même à des périodes beaucoup plus proches de nous selon lesquels en réalité cet itinéraire dans le désert n’est qu’une façon de s’interroger à tout moment et d’analyser tout ce qui nous arrive. Car, la sortie d’Egypte est comparable à notre naissance, le voyage ou la traversée à notre vie et l’arrivée en Canaan à l’apogée de notre existence !!
Les 42 étapes représentant notre attachement à notre Créateur par ce Nom Ineffable tel que nous le trouvons dans ce « cantique » qu’est ANA BEKOAH …..
Nous ne pouvons voir l’Eternel physiquement puisque des êtres d’exception ont pu parler avec Lui mais sans le voir cependant, il arrive très souvent que quelque chose (agréable ou pas) se produise qui n’avait pas été programmé et, parfois, ceci arrive vraiment à point nommé pour nous aider c’est là que nous pouvons « voir » l’Eternel !!!
Prendre le train en marche est toujours possible
Caroline Elishéva REBOUH
[1] Pshatt, Remez, Drash, Sod ce qui forme un sigle : PARDESS qui n’est autre qu’un verger : le verger de l’enseignement.
[2] Les colonnes de nuée protégeaient le peuple de la chaleur et des senteurs agréables étaient diffusées tout au long du périple de même que tout ce peuple ne cheminait pas sur du sable ou des pierres mais sur une « voie » agréable et ils ne se trouvaient nullement incommodés par la chaleur, le sable, la poussière, les pierres, les serpents, les scorpions, et, la nuit, des colonnes de feu fournissaient un éclairage suffisant et une protection parfaite contre tous les nuisibles qui ne s’approchaient pas de ce campement en temps normal. De plus, durant ces 40 années, les vêtements les chaussures, grandissaient ou rétrécissaient avec la personne et ne nécessitaient aucune lessive ou repassage.
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