Le café fait à l’aide de capsules contient plus de furane, un cancérigène, que le café fait à l’aide d’une cafetière classique montre une étude réalisée par des scientifiques espagnols de l’université de Barcelone.
Le furane est une substance organique volatile et lipophile, et est utilisé comme produit intermédiaire dans l’industrie chimique, notamment comme solvant pour les résines, lors de la production de laques, et comme agglomérant dans la fonderie. Le furane est également présent dans un large éventail de denrées alimentaires, telles que le café, le pain, la bière, les plats préparés, les sauces et soupes, et en particulier dans les aliments emballés dans des conserves ou des bocaux, parmi lesquels les aliments pour bébés et différentes sortes de légumes. Un rapport de l’EFSA est paru récemment avec des résultats recueillis entre 2004 et 2009 dans 14 Etats membres (EFSA, 2009). La moyenne de la teneur en furane variait de 6 μg/kg pour la bière et le jus de fruits à 2272 μg/kg pour les grains de café torréfiés. La toxicité du furane concerne en premier lieu le foie après ingestion par voie orale. L’exposition au furane provoque chez les animaux de laboratoire des leucémies mononucléaires (rats), des cholangiocarcinomes (rats) et des adénomes/carcinomes hépatocellulaires (rats et souris). Le furane est probablement également cancérogène pour l’homme, et ce sans doute par le biais d’un mécanisme génotoxique. Cependant, une toxicité chronique avec prolifération cellulaire secondaire pourrait indirectement accélérer la réaction tumorale (EFSA, 2004). Le café contribuerait le plus à l’exposition des adultes via l’alimentation (Morehouse et al., 2008)
L’évaluation de la toxicité du furane est encore incomplète. Il n’y a pas de données disponibles quant à sa toxicité au niveau de la reproduction et du développement. Il n’existe pas non plus d’études menées chez l’homme (EFSA, 2004).
L’étude publiée dans la revue Journal Food Chemistry, révèle que la teneur en furane retrouvée dans un expresso (43‐146 nanograms/mililitre) est sensiblement supérieure à celle retrouvée dans un café réalisé à l’aide d’une cafetière classique à partir de café moulu, qu’il s’agisse de café normalement caféiné (20‐78 ng/ml) ou décaféiné (14‐65 ng/ml).
Mais, les scientifiques retrouvent des taux de furane 2 fois plus élevés dans les cafés réalisés avec des capsules (117‐244 ng/ml). En fait, ce taux de furane élevé est lié au fait que les capsules, hermétiquement fermées, empêchent l’évaporation du furane lorsque le café entre en contact avec l’eau chaude à haute pression. Plus le temps de passage du café et son exposition à l’air sont prolongés, plus le furane a le temps de s’évaporer, ce qui n’est pas le cas lors de l’utilisation des capsules.
Cependant, selon les scientifiques, la quantité ingérée de furane ne serait pas toxique pour l’organisme. Pour atteindre le niveau de toxicité, il faudrait consommer 20 cafés réalisés à partir de capsules ou 30 expressos. Notons pourtant, que selon l’EFSA, du fait que la cancérogénicité induite par le furane est probablement la conséquence d’un mécanisme génotoxique (action directe sur les gènes des cellules), aucune valeur seuil ne peut être établie pour le furane (EFSA, 2004).
Source
Occurrence of furan in coffee from Spanish market: Contribution of brewing and roas
M.S. Altaki, F.J. Santos, M.T. Galceran
Food Chemistry, 2011; 126 (4): 1527
Crédit Photo Creative Commons by Joe Shlabotnik