« Quand les légumes sont bons, c’est Bonduelle », dit le slogan. Oui mais voilà. L’entreprise française, leadeur mondial du légume prêt à l’emploi, vient de reconnaître que des arômes de viande étaient présents dans certains de ses produits sans que cela apparaisse sur l’étiquette.
Une volonté de rehausser le goût ? D’épaissir une texture de sauce ? Motus et bouche cousue. Il reste que, assure l’entreprise qui assume, « 0,5 % d’arôme de poule, poulet, bœuf, porc ou mouton » entre dans la composition de dix-sept des produits Bonduelle, des flageolets verts extrafins aux champignons à la grecque, en passant par les haricots verts en boîte de conserve, paquet surgelé ou gamme traiteur. Une absence d’étiquetage révélée par le site spécialisé Vegemag, alerté par des consommateurs scrupuleux. Rien d’illégal a priori. La recette est « conforme à la réglementation française », précise l’industriel.
Bonduelle a fait amende honorable
Mais, sur Internet, nombreux sont les consommateurs à s’indigner. Des sites à destination des personnes végétariennes, juives ou musulmanes — deux confessions ayant en commun certains interdits alimentaires — ont relayé l’information. Sans attendre, Bonduelle a décidé de modifier ses fiches produits sur Internet, indiquant « Ne convient pas aux régimes végétariens ». « Les étiquettes en magasin, elles, seront modifiées dans un délai de six mois pour le marché français », assure un porte-parole de l’entreprise. Autre marque qui appartient à Bonduelle, Cassegrain a aussi modifié sa communication envers les consommateurs. « Le site Web de la marque est à jour et les étiquettes seront également modifiées », poursuit le porte-parole.
Bonduelle fait amende honorable. « Nous sommes sensibles aux attentes de nos clients et nous nous faisons fort d’être disponibles pour nos fidèles consommateurs », explique l’entreprise dans un communiqué. Fin de l’histoire ?
Les filières de l’agroalimentaire restent opaques
« Cette affaire démontre que les pratiques peuvent évoluer mais aussi les raisons pour lesquelles les gens n’ont plus confiance », déplore Cédric Garrofé, fondateur de Vegemag, qui plaide pour des actions de groupe menées par les consommateurs.
« En France, nous nous targuons de produire des aliments de qualité. Mais les filières de l’agroalimentaire restent opaques, estime Brigitte Gothière, de l’association de défense des animaux L214. On retrouve des morceaux ou des substances animales, les déchets des abattoirs, dans de nombreux produits. Beaucoup de gens mangent des bonbons ou se mettent de la crème sur le visage sans savoir qu’ils contiennent du porc. Ne pas l’inscrire sur l’étiquette, c’est une omission confortable. »
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