Dans la guerre contre le terrorisme et la barbarie, notre engagement doit être total. Mais ici nous observons autre chose. Par le slogan « Je suis Charlie », on banalise une identification à une équipe rédactionnelle qui s’est fait depuis le début un fond de commerce de la destruction violente des valeurs morales et de la dignité humaine. Certes, leur assassinat à la Kalachnikov par des sauvages islamiques n’en est pas moins condamnable, et ils ont partagé aujourd’hui le sort de milliers d’autres victimes de l’islam militant en guerre contre le monde libre, parmi lesquels les juifs sont évidemment au premier rang. Cela ne suffit pourtant pas à transfigurer ceux-là au point d’oublier la besogne blasphématoire, pornographique et ordurière qui était la leur au quotidien, au nom d’un pseudo-humour qui est tout aussi « satirique » que le sinistre Dieudonné est « humoriste », et dont les retombées sont les mêmes : précipiter l’effondrement moral ouvrant la voie à toutes sortes de dérives antisociales voire criminelles, et tout particulièrement à l’antisémitisme. En partant d’une théorie raciste, l’idéologie nazie n’avait pas fait autre chose, elle promouvait les mêmes idées-forces, élégamment représentées dans la caricature reproduite ci-dessous (en exceptant cependant la considération que le nazisme avait pour l’islam, avec lequel il s’était trouvé un terrain d’entente). C’est pourquoi toute identification, même circonstancielle, avec une idéologie aussi perverse, me paraît extrêmement choquante.
De même, les condamnations de l’attentat de Charlie Hebdo au nom de la liberté d’expression me semblent complètement déplacées. Ce qu’il faut condamner ici, c’est le terrorisme, la barbarie, l’assassinat et l’islamisme, mais non soutenir dans son principe l’expression d’une idéologie dégradante. Va-t-on bientôt se battre pour la libre expression des pédophiles et des nécrophages ? Va-ton mener bataille pour le mariage avec des animaux ? Jusqu’où iront les tendances suicidaires qui minent la société occidentale et l’affaiblissent dramatiquement, faisant ainsi le lit du terrorisme et de l’islam conquérant ?
La Thora a apporté au monde un idéal moral qui a permis à l’humanité de s’extraire de l’égoïsme, de la cruauté et de la bestialité qui étaient la règle dans les temps anciens. Cet idéal est inhérent à l’homme, il est constant et continue d’éclairer le monde. Et ceux qui lui font la guerre sont toujours poussés par les mêmes vieux démons, qui n’en finissent pas de mourir,et de revenir multiplier leurs ravages. Cet enjeu est celui de l’histoire humaine. Ce n’est pas un sujet de plaisanterie. C’est un sujet qu’il convient d’aborder avec respect, et non avec une grossièreté dégradante.
Disons-le donc tout net : NOUS NE SOMMES PAS Charlie, en aucune manière. Nous pleurons tout homme sauvagement assassiné, y compris ces journalistes pour lesquels on pouvait éprouver une sympathie humaine. Mais cela ne justifie en rien l’infamie des propos, la grossièreté de l’injure, ni l’atteinte à la dignité humaine et à sa capacité d’avancer vers l’avenir. La Thora a toujours été le ferment authentique de la fraternité humaine, en gestation depuis le début de l’histoire. Son avènement est inéluctable, au grand dam des terroristes de tout poil, sanguinaires ou idéologiques. S’en prendre à la Thora, c’est s’en prendre à l’homme, et s’en prendre à soi-même.
François Menahem Brégégère
