Poser ainsi la question peut être mal interprétée et sujet à discussion sinon à « une prise de tête ».

Nous avons consacré au cours des derniers mois plusieurs séries d’articles à la façon dont étaient « pris en charge » les nouveaux immigrants français.

Nous avions fait part alors des problèmes rencontrés à l’aéroport Ben Gourion ou des heures et des heures d’attente étaient nécessaires avant d’obtenir la légendaire « téoudat zéout ». Il semble que de ce côté, les choses ont changé et les démarches semblent plus rapides, surtout plus « aimables ».

Une fois arrivés à domicile, les olim sont bien loin d’avoir résolu leurs difficultés car il semble que rien  n’est prêt à les recevoir. Depuis des mois, des années même, toutes les administrations israéliennes savaient que se préparait une énorme alya de France. En mars dernier, le chiffre était lancé : près de 6.000 olim sont attendus, une majorité durant l’été en préparation de la rentrée des classes. Et c’est justement sur ce point que la négligence est inacceptable. Tout le monde savait que des centaines d’enfants allaient intégrer les écoles et les lycées dans toutes les villes du pays.

Allait-on augmenter les effectifs? Allait-on préparer les enseignants sur la question de savoir comment accueillir les enfants, surtout les plus jeunes? Avait-on prévu des places pour ces enfants sur les bancs de classe? Bref, étions-nous et sommes-nous vraiment prêts à accueillir nos frères dans les meilleurs conditions ou devait-on se comporter, comme me le confiait un haut responsable, en affirmant que les nouveaux olim devaient passer par une phase de difficulté comme celle qu’ont rencontrés les nouveaux immigrants au début des années 50! Inacceptable bien sur, inacceptable!

Les olim de France doivent aujourd’hui accaparer toute notre attention. Cette alya est bénite et plus que souhaitable. Et il est grand temps que tous en prennent vraiment conscience, pas seulement avec des mots. En écoutant le ministre de l’Intégration, on a vraiment l’impression que tout va bien. Que des dizaines de millions de shekels auraient été dispensés à cette alya. Que la reconnaissance des diplômes était un fait accompli, etc.

Il n’en est absolument rien. Le programme « La France d’abord » est de la poudre aux yeux destinée à calmer les critiques. On affirme que 20 millions de shekels auraient été consacrés à l’alya des juifs de France. Où sont-ils? Il aura fallu se battre dans de nombreuses écoles pour obtenir de suite des classes d’oulpan. Partout, c’est le même leirmotiv, tout ira mieux après les fêtes.

En attendant, on fait appel aux bénévoles, tant bénis par les ministères qui voient ainsi une main d’oeuvre gratuite et dévouée, pour soutenir parents et enfants souvent désemparés. Les premiers incapables de s’entretenir avec les responsables des écoles, les enfants tristes et endormis dans des classes où ils ne comprennent aucun mot!

Ce qui se passe dans de nombreuses écoles du pays est proprement insupportable et on annonce de nouvelles arrivées dès « après les fêtes ».

Les ministères de l’Intégration et de l’Education, les mairies et les administrations doivent prendre leurs responsabilités ou alors on aura compris que cette alya extraordinaire n’est pas si désirable qu’on le dit. Nous attendons une mobilisation générale du lobby francophone du député Yoni Chetboun qui se bat tant pour faire changer les choses.

Je n’irai pas jusqu’à dire que les quelques centaines d’olim ukrainiens sont mieux traités que les milliers de français mais certains le font et l’ont fait!

Un peu partout dans le pays, les ONG ont pris leur responsabilité avec des volontaires absolument extraordinaires qui donnent de leur temps et parfois de leur argent pour aider leurs frères de France.

Nous avons rencontré, vu, parlé avec ces enfants de 6, 7, 8 jusqu’à 11 ou 12 ans, des enfants beaux, merveilleux, gentils, heureux d’être enfin arrivés dans « leur pays ». Nous ne pouvons pas ne rien faire pour leur rendre leur sourire ainsi qu’à leurs parents.

On se rend compte aujourd’hui combien eût été souhaitable la création d’une véritable association francophone de soutien aux olim de France. Une agence, une correspondance, un point de ralliement dans toutes les grandes villes, auraient été d’un bien fou pour des olim qui, souvent, n’ont personne à qui s’adresser.

Où est donc l’Agence Juive? Où sont ses dirigeants? Pourquoi ne se manifestent-ils pas?

Nous ne laisserons pas tomber, nous, nos frères de France. Nous voulons leur dire combien nous les aimons, combien nous sommes prêts à tout pour les aider, les soutenir. Il est important, il est nécessaire, il est urgent de leur parler. Longtemps, encore et encore pour leur expliquer Israël, la mentalité si spéciale mais tellement attirante des Israéliens. L’alya n’est pas une décision facile pour les familles, l’intégration est probablement difficile mais vous verrez, avec un peu de patience, tout ira mieux. Si seulement nos dirigeants prenaient la peine de s’y intéresser. Vraiment.

Editorial de la rédaction du n°570 de ISRAEL aujourd’hui en exclusivité pour Ashdodcafe.com

 

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