Plus d’un an après le scandale qui a provoqué la chute de Gilles Bernheim, les communautés juives liées au Consistoire central ont élu ce dimanche 22 juin, parmi cinq candidats, leur nouveau grand rabbin de France : Haïm Korsia, 51 ans. Un choix d’ouverture pour le judaïsme orthodoxe incarné par le Consistoire, appelé à dialoguer davantage avec la société, et à rassurer une communauté juive inquiète.L’aumônier général israélite des armées a devancé Olivier Kaufmann, directeur de l’école rabbinique, 47 ans, en rassemblant 131 voix contre 97, a indiqué le Consistoire. Il a été choisi pour un mandat de sept ans par 315 grands électeurs (rabbins et représentants des communautés régionales et locales), membres du Consistoire central convoqué en assemblée générale ordinaire dès 9 h 45, au Palais des congrès à Paris.
Mis en cause pour avoir plagié divers textes et prétendu à tort être agrégé de philosophie, Gilles Bernheim, intellectuel reconnu, grand rabbin de France depuis 2009, avait démissionné en avril 2013. Ces accusations avaient suscité une onde de choc dans la première communauté juive d’Europe, forte de 500 000 à 600 000 membres.
L’intérim a été assuré par le grand rabbin de Paris, Michel Gugenheim, et le directeur de l’école rabbinique, Olivier Kaufmann, ce dernier briguant la succession de Gilles Bernheim face à quatre autres prétendants : Laurent Berros, rabbin de Sarcelles (Val-d’Oise), le grand rabbin Haïm Korsia, aumônier général des armées, Alain Senior, rabbin de Créteil, et David Shoushana, rabbin de Charenton-le-Pont (Val-de-Marne). Le retrait d’un sixième candidat, Meyer Malka, avait été annoncé samedi en fin de soirée.
UNE INSTITUTION DE 1808
« Nous sommes dans une élection sans sortant, le jeu est forcément plus ouvert », expliquait avant les résultats le président du Consistoire central, Joël Mergui, soulignant que les prétendants « sont tous respectueux de ce qu’on appelle la “halakha”, la loi juive, et issus de la même école, le Séminaire israélite de France ».
Mis en place en 1808 par Napoléon, le Consistoire central israélite de France rassemble la majorité des synagogues françaises. Il n’est cependant plus reconnu par l’ensemble de la communauté juive, certains lieux de culte se réclamant d’autres courants (libéraux, massortis…) et regrettant que le Consistoire se soit replié sur une ligne orthodoxe stricte.
source : Le monde.fr