Le verdict vient de tomber. Après avoir créé la polémique parmi les Immortels en annonçant sa candidature, le philosophe et écrivain Alain Finkielkraut aura finalement sa place sous la Coupole, puisqu’il a recueilli 16 voix sur 28 votants.
Né en 1949, à Paris, Alain Finkielkraut est le fils unique d’un maroquinier juif polonais déporté à Auschwitz. En 1987, La défaite de la pensée marque le début de sa critique de «la barbarie du monde moderne», qui se déploie volontiers dans l’horizon de pensée de Hannah Arendt. Enseignant la philosophie à l’École polytechnique, il n’a cessé d’intervenir dans les débats contemporains, étant ainsi un des premiers à s’opposer à la grande Serbie (Comment peut-on être croate?, 1992).
«Finkielkraut aurait pu être une sorte de BHL ou de Sollers, un intellectuel épousant les modes et les mots d’ordre d’une société extatique et extasiée. Il a choisi l’inconfort intellectuel en devenant un anti-penseur officiel qui prend à rebrousse-poil l’individualisme narcissique des nomades sympas et des déracinés volontaires. Se référant à des maîtres – Hannah Arendt, Péguy, Levinas,Kundera – auxquels il ne cesse de reconnaître ses dettes, il dissipe les fausses évidences propagées par l’air du temps. Place à l’interrogation et à la précieuse vertu d’inquiétude à ne pas confondre avec la “vigilance” du droit-de-l’hommiste déchaîné.» (Christian Authier, «Alain Finkielkraut ou ce présent qui ne passe pas», L’Opinion indépendante, no 2510, 10 mai 2002)