S’il est un mot et un seul pour qualifier ce que fût Ariel SHARON, c’est celui de combattant en français que je préfère traduire en hébreu par « guibor » c’est-à-dire fort.
En effet Ariel SHARON, de son vrai nom Ariel SCHNEINERMANN , surnommé pour tous ceux qui l’aiment « Arik » a, sa vie durant été un combattant.
Il a été le guerrier que nous connaissons tous, celui qui s’est illustré militairement au cours de toutes les guerres israélo-arabes.
En 1948, lors de la bataille de Latrun, le jeune commandant Sharon est grièvement blessé. Il doit la vie sauve à ses camarades de régiment qui iront le chercher sur le champ de bataille. Tirant les leçons de cet acte, c’est lui qui instaure ce principe, toujours en vigueur dans Tsahal : « On ne laisse pas les blessés et les morts sur le champ de bataille »
C’est aussi Arik qui le premier insuffle aux soldats qu’une mission doit être remplie à tout prix. « Tant que la mission n’est pas accomplie, on ne rentre pas à la maison »
En 1949, il forme la première unité d’élite de Tsahal, la célèbre unité 101.
En 1956, pendant la campagne de Suez, son régiment pénètre avec une rapidité inouï dans le Sinaï. Il occupe avec ses parachutistes le col de Mitla qui ouvre le chemin vers le canal de Suez.
En 1967, la division qu’il commande prend en quelques heures le Sinaï. Le prestige du « lion ‘d’Israël » grandit.
Mais c’est en 1973, en désobéissant aux ordres de l’Etat Major qu’Arik renverse le sort de la guerre du Kippour. Ses troupes traversent le canal de Suez et encerclent la IIIème armée égyptienne. Il est alors au faîte de sa gloire militaire. Qui n’a jamais vu cette photo le représentant à la tête de ses troupes un bandage ensanglanté sur le front ?
En 1982, alors ministre de la défense, il ordonne à l’armée d’occuper le Liban pour mettre fin aux attaques terroristes que les organisations palestinienne de Yasser Arafat lancent depuis ce pays. Il ne réussit pas à capturer le terroriste Arafat, parce que la France aura organisé son départ de Beyrouth vers la Tunisie.
On le rend à tord, responsable du massacre de Sabra et Chatila, ce qui l’oblige à quitter la scène politique pendant quelques années.
C’est après la guerre du Kippour qu’Ariel SHARON est entré en politique. Il crée le Likoud, et devient plusieurs fois ministre.
Même si sa carrière politique a connue une « mise à l’écart » après l’épisode de Sabra et Chatila, il a été un grand premier ministre qui a voulu la paix avec les palestiniens. « En tant que quelqu’un qui a combattu dans toutes les guerres d’Israël et appris de ses expériences personnelles que sans la force appropriée, nous n’avons pas une chance de survivre dans cette région qui ne montre aucune pitié envers les faibles, j’ai aussi appris par expérience que l’épée seule ne peut résoudre cette dispute amère pour cette terre»
Les commentateurs l’ont rendu responsable de la 2ème intifada par sa visite sur le Mont du Temple. Moi je crois que, même si on veut croire que cette visite a été l’étincelle qui a mis le feu aux poudres, le baril de poudre était bien là, et prêt à exploser à la première occasion.
En politique aussi il a toujours combattu. Sa route n’a jamais été celle que tous empruntent. Il était toujours là où on ne l’attendait pas.
Ainsi, lui qui a toujours défendu l’idée d’un grand Israël, il effectue en 2005, un retrait unilatéral de la bande de Gaza, après avoir entamé des pourparlers de paix avec Mahmoud ABBAS.
Il quitte alors le Likoud qu’il avait fondé pour créer le parti centriste, Kadima.
Il disait : « la guerre d’indépendance d’Israël n’est pas finie, toute ma vie s’est passée dans ce conflit. Combattre a été et restera la charge de ma génération. Telle sera aussi la charge des générations à venir »
Frappé par une double attaque cérébrale en janvier 2006, il est plongé dans un coma profond avant de s’éteindre le 11 janvier 2014.
Il aura combattu cette mort qui le guettait pendant 8 ans.
Le général de Gaulle a dit un jour : « On ne fait rien de grand sans de grands hommes, et ceux-ci le sont pour l’avoir voulu »
Arik tu es un grand parmi les grands.
Shalom « guibor »
Elie LEVY pour Ashdodcafe.com