Pourquoi je suis pro-israélien ?

Ne serait-ce qu’en écrivant ce titre, j’entends déjà l’avalanche de critiques, insultes, objections et signes de mépris, voire de haine, qu’une telle prise de position m’attire. Mais malgré toutes les objections et colères que je vais déclencher, je vais effectivement prendre une position claire et expliquer pourquoi. Oui, je suis pro israélien.

photo

Histoire de faire taire d’ores et déjà les accusations de partialité, je ne suis pas juif. Il y a bien dans mon ascendance maternelle quelques traces de judéité mais certainement pas assez pour que je sois considéré, ou que je me sente, juif. Je ne travaille ni dans la finance, ni dans le show-biz et n’ait donc aucun intérêt financier ou de carrière à prendre cette position et pour les théoriciens du complot, j’ouvre beaucoup trop souvent mon clapet pour faire partie du Mossad. Je n’ai même pas d’amis juifs. J’en connais bien un ou deux, j’en ai côtoyé un ou deux de plus, mais je n’ai pas d’attaches personnelles, amoureuses ou amicales qui contraindraient ma position. Je ne suis fan ni de Patrick Bruel, ni d’Enrico Macias ni de Shirel, ni d’Elie Semoun, ni d’Arthur, même si j’aime bien Gad Elmaleh, et je déteste Bernard-Henri Levy, sa coiffure, ses chemises et le fait qu’il se promène sur des carcasses de chars libyens dans des costards très chics. Quant à Laurent Fabius et Dominique Strauss-Khan, la bien-séance m’empêche de dire ici tout le mal que je pense d’eux. Le seul individu juif récent pour lequel j’ai une admiration caractérisée, c’est le colonel israélien Giora Epstein qui est un soldat physiquement et techniquement exceptionnel et le meilleur pilote de chasse sur jet, ayant abattu 17 appareils ennemis au cours de sa carrière opérationnelle. Bref, je ne prêche pas pour ma paroisse, je ne défends pas mon sang, je ne favorise pas les copains et je ne fais pas plaisir à mon créancier à nez crochu. La seule partialité que je me reconnaisse, c’est le fait d’être un chrétien croyant qui lit la Bible et qui est donc très sensible au peuple juif, à son histoire, à son rôle et à sa signification dans le message biblique. Ces éléments subjectifs posés, me voilà libre d’exposer ma position sans devoir perpétuellement contrer les habituels préjugés.

Un peuple libre, fier et indépendant 

Les juifs sont actuellement sans doute le peuple non-primitif le plus ancien de l’histoire. Alors que toutes les autres peuplades antiques ont été noyées dans les conquêtes et autres assimilations, les juifs font remonter leur histoire en ligne directe aux premiers âges de l’Antiquité, presque aux portes de la Préhistoire. Dès le début de leur existence, d’abord comme les douze frères fondateurs des douze tribus d’Israël, ils ont été farouchement indépendants et libres. Ils étaient pourtant esclaves en Egypte, me rétorquera t’on ! Certes mais leur libération a fait l’objet du premier grand combat anti-esclavagiste de l’histoire qui a failli mettre la puissante Egypte à genoux. Mythes bibliques, pas historiques, me direz-vous ! Souvenez-vous de la seule partialité que je confesse. La Bible est pour moi LE livre, la Parole de Dieu. Si vous voulez me convaincre que c’est faux, allez convaincre Hitler d’aimer les juifs, ce sera plus simple. Et même si l’on ne considère ce récit que comme un mythe, il reste un mythe fondateur de la nation juive, ce qui caractérise son attachement à la liberté et à l’indépendance.

Devenus un Etat-Nation, ils n’ont jamais été un grand empire et n’en ont jamais ressenti le besoin. C’est peut-être l’un des rares peuples de l’histoire qui s’est toujours contenté de son lopin de terre. Passée la conquête initiale de la terre de Canaan, la terre promise par Dieu, ils n’ont jamais poursuivi de désir impérialiste sur leurs voisins, malgré d’incessantes guerres avec eux. Le seul peuple qui a été entièrement conquis et détruit par Israël, les Amalécites, représentait une telle menace pour la survie même d’Israël que Dieu a ordonné sa destruction complète. Dans son ordre, il était précisé que ce n’était pas une guerre de conquête économique mais une guerre de survie puisque aucun butin, aucun enrichissement ne devait être tiré de ce drame. Les Amalécites devaient être détruits, complètement et y compris leurs possessions et leur bétail. La désobéissance du Roi Saül à cet ordre entraînera sa chute sous la colère divine. Fadaises religieuses, me dites-vous encore ? Au minimum, légende retenue dans les mythes constitutif de la mentalité du peuple juif puisque inscrit dans la Torah.

Ils ont tout de même du conquérir et massacrer tous les peuples de Canaan pour pouvoir s’y installer, dit-on souvent, et c’est faux. Les étrangers qui souhaitaient vivre au sein du peuple juif y étaient pleinement acceptés. Israël est une des premières nation à codifier un statut de l’étranger en son sein, inscrit dans la Torah, et l’histoire d’Israël est également constituée de personnages étrangers, parfaitement intégrés et même instrumentaux dans la destinée d’Israël. Ruth la Moabite n’est pas juive et devient pourtant l’aïeule du Roi David qui lui-même confiera d’importantes missions à des étrangers comme Huschaï l’Arkite, envoyé pour espionner la rébellion de son fils Absalom, ou même le pauvre Urie le Hittite qui, avant d’être piégé par David qui convoite sa femme, est un des officiers de l’armée royale. Ce crime vaudra d’ailleurs au Roi une dramatique réponse qui lui fera comprendre, dans ce qu’il a de plus cher, qu’il n’est pas au-dessus des lois, à une époque ou l’absolutisme arbitraire est la norme dans les autres peuples et royaumes.

D’ailleurs, les récits des Rois et Chroniques d’Israël montrent une très particulière et très précoce forme de séparation des pouvoirs. La Loi, promulguée par Dieu, s’impose à tous, y compris au Roi lui-même qui ne peut s’y soustraire sans se voir rappeler à l’ordre par les Prophètes de Dieu agissant comme un pouvoir judiciaire, n’hésitant pas à contrecarrer les décisions royales ou à imposer des mesures au gouvernement d’Israël ou de Juda après la sécession. Cette absence d’absolutisme royal est flagrante dans l’épisode ou la Reine Jézabel, une princesse mésopotamienne habituée à ce qu’on lui obéisse au doigt et à l’œil, ne peut pas comprendre que son époux le Roi Achab soit impuissant lorsque le simple citoyen Naboth refuse de lui vendre un champ.

Au carrefour des grands empires, les deux royaumes juifs d’Israël et Juda résisteront toujours aux plus grandes puissances, tentant toujours, par tous les moyens de préserver leur indépendance ou de la restaurer une fois perdue. Cette perpétuelle volonté de liberté leur vaudra des guerres incessantes contre l’impérialisme de leurs voisins et à de nombreuses reprises dans l’histoire, ce ne sera que dans le sang, les cendres les déportations et la destruction complète de ses villes et capitales que les Juifs seront soumis. Même le terme de soumission est ici galvaudé parce que généralement, il ne restait plus rien à soumettre tant la destruction matérielle mais aussi socio-économique était complète. Les Rois Assyriens et Babyloniens devront assiéger et prendre Jérusalem plusieurs fois, déporter d’abord les élites juives et installer des gouvernements fantoches qui, eux aussi, se rebelleront pour restaurer l’indépendance. Nabuchodonosor II détruira complètement Jérusalem et déportera l’essentiel du peuple juif en Mésopotamie, raison pour laquelle d’importantes communautés juives existaient encore en Irak et en Iran jusqu’au milieu du XXème siècle. Les Romains iront le plus loin en détruisant Jérusalem en 70 après JC, presque pierre par pierre, déportant massivement les descendants de ceux qui étaient revenus de Mésopotamie pour à nouveau créer un gouvernement sinon indépendant du moins autonome. Ils iront jusqu’à la rebaptiser Aelia Capitolina pour signifier aux juifs qu’ils étaient définitivement arrachés à leur terre, à leurs traditions et à leur héritage.

Pourtant, malgré tout, alors que les Empires égyptiens, assyriens, babyloniens, perses, grecs, romains, musulmans et ottomans ont disparu, le peuple juif existe toujours, toujours attaché à sa terre, à ses traditions, à sa langue, à son héritage. Cet esprit de résistance aux impérialismes et totalitarismes, pourtant surpuissants face à la faiblesse juive, leur fait traverser les siècles et enterrer tous leurs ennemis, ajoutant à cette liste les royaumes européens qui les ségrégés ou même expulsés, la Russie Tsariste qui a inventé le mot Pogrom, la 3èmeRépublique française qui a hurlé au traître juif pendant l’Affaire Dreyfus, le 3ème Reich qui avait décrété leur extermination et l’URSS qui a discrètement continué les persécutions tsaristes. Pendant près de 19 siècles, tout en s’intégrant du mieux possible pour survivre dans leurs différents pays d’adoption (on pourrait presque dire « pays de concentration », au sens nazi du terme pour certains), ils n’ont cessé de répéter à chaque Pâque juive : « L’an prochain à Jérusalem », indomptables et farouches dans leur volonté de rentrer chez eux et de retrouver leur nation. Quel peuple peut en dire autant ? Les Assyriens ont disparus et Babylone n’est qu’un musée à ciel ouvert. Les Perses ont disparus et Suze avec eux. Les Romains ont eux-mêmes abandonné Rome pour Ravenne. Les Byzantins se sont mêlés aux Turcs et ont oublié Constantinople. Les Gaulois n’existent plus et l’on ne sait même plus ou est réellement Alésia.

Leur étonnante capacité de résistance à l’adversité est encore confirmée par les quatre guerres en quarante ans depuis la création de l’Etat d’Israël en 1947. Sans armée, sans matériel, sans soldats entraînés et sans réserves, écrasés par un blocus sur les armes et en infériorité numérique criante, ils ont renversé la tendance et sauvé leur toute jeune nation naissante dans des faits d’armes pour lequel le mot « glorieux » est presque faible. En 1956, en 1967, en 1973, quelque soient leurs opposants et leur nombre, ils ont dominé, résistant même au-delà du raisonnable. On dit souvent qu’en guerre, c’est le plus motivé qui l’emporte et les juifs ont su faire preuve à chaque fois d’une exceptionnelle motivation et d’un courage à déplacer des montagnes.

On peut les détester parce qu’ils sont apatrides, parce qu’ils ont gardé leur culture, leurs traditions, leur foi. On peut les mépriser parce qu’ils ne sont pas devenus tout à fait nous. On peut vouloir les exterminer parce qu’on pense que ce sont des parasites formant une sous-race. Ou au contraire, on peut les détester en raison de cette indépendance résiliente, farouche et douce à la fois, de cette arrogance de peuple élu qu’ils ont appris à ne pas manifester. Quelque soit la forme de haine qu’ils suscitent, ils ont traversé les siècles avec leur histoire, leurs traditions, leur langue, leur foi, avec ténacité et courage. Quel étonnant paradoxe qu’Hitler, qui ne jurait que par un peuple pur et enraciné dans l’histoire, une race supérieure capable de résister, de survivre et de triompher de tous ses adversaires, s’en soit justement pris au seul peuple qui convenait parfaitement à cette définition ! 

Le miracle économique d’une nation moderne

Sans entrer dans les détails de chiffres et de graphiques, il est un fait sur lequel tous les historiens et économistes s’accordent. Seuls deux pays ont réussi l’exploit de devenir un pays développé, en partant de rien, en l’espace de seulement cinquante ans et ces deux pays sont la Corée du Sud et Israël. Sans ressources naturelles et minières particulières, en partant d’une région sous-développée de l’empire Ottoman avec pour activités majeures le pastoralisme, l’artisanat, la pêche, Israël est aujourd’hui un pays en pointe dans l’industrie high-tech, l’informatique, la médecine et la chirurgie de haut niveau, l’agriculture industrialisée, notamment en  renversant le phénomène de désertification pour augmenter ses terres cultivables, fait unique dans l’histoire. Le niveau de vie est tout à fait comparable aux nations occidentales, avec une espérance de vie similaire. Le système éducatif est excellent et les universités israéliennes produisent chaque année des ingénieurs, scientifiques et intellectuels de niveau international. Il faut bien sûr considérer que ce développement se fait malgré la menace constante de pays voisins qui ne reconnaissent que très progressivement l’existence d’Israël et que certaines puissances régionales majeures refusent toujours de le faire. Le pays est encadré de groupuscules terroristes musulmans radicaux, Hezbollah au Liban au nord, Brigade des Martyrs d’Al Aqsa et Jihad Islamique en Cisjordanie à l’est, Hamas dans la bande de Gaza à l’ouest et groupes salafistes liés à Al Qaeda dans le Sinaï au sud.

Malgré la menace conventionnelle de pays voisins et la menace terroriste permanente, l’économie et la société israélienne se portent très bien. Israël est un pays libre, démocratique, fondé sur l’état de droit, garantissant la liberté d’expression et la liberté de la presse. Il suffit pour s’en convaincre de considérer l’incarcération d’un ancien président condamné pour agressions sexuelles et viols ou la virulence des interviews des chefs de l’armée par la presse israélienne en 2006 lors de l’opération Plomb Durci au Liban. L’alternance politique fonctionne très bien, les trois grands partis de gauche, du centre et de droite s’étant succédés et même complétés dans des gouvernements de coalition qui ne paralysent pas les institutions. Le processus électoral est éprouvé et se déroule sans heurts et avec un niveau d’intégrité absolument comparable aux nations occidentales.

D’un point de vue de la citoyenneté, Israël est un pays modèle en termes d’intégration. Bien que la judéité et l’immigration juive soient des facteurs essentiels de l’intégration, ils ne sont pas exclusifs. L’acquisition de la nationalité israélienne est très ouverte comme en témoignent les israéliens chrétiens et musulmans d’origine ethnique différente, formant même des corps d’élite de l’armée israélienne comme le Bataillon Druze ou la Brigade Bédouine, formée d’arabes bédouins musulmans à qui la surveillance de la délicate frontière du sud est confiée. L’intégration de juifs du monde entier est également une merveille d’ouverture de la société, chaque communauté apportant sa différence à la grande communauté israélienne. La variété de langues, d’origines et de cultures au sein de la société israélienne en font un des « melting pot » les plus vastes et les plus réussis au monde et de l’histoire. Les accusations d’Apartheid, régulièrement formulées à l’encontre d’Israël, ne tiennent pas une seconde à l’épreuve des faits. Une politique de méfiance et de défense face aux populations arabes palestiniennes qui refusent de s’intégrer est en effet conduite mais ceux qui s’intègrent dans la société israélienne ne sont l’objet d’aucune discrimination ni ségrégation. Le parlement israélien comporte même des parlementaires arabes qui jouissent d’une totale liberté de parole à la Knesset, même parfois pour à l’aller à l’encontre des intérêts israéliens.

Chose remarquable qu’il faut souligner, en signe de la vitalité de la société israélienne, la réhabilitation et la résurrection en tant que langue vivante et officielle de l’Hébreu qui avait atteint le statut de langue morte et est longtemps restée cantonnée aux rites religieux israélites. Un autre signe stupéfiant de la capacité de résistance de ce peuple et de son attachement indomptable à son identité.

L’on constate aisément que les principes historiques et traditionnels de la société israélienne, cités plus haut, continuent d’irriguer la vie et les institutions israéliennes modernes. L’égalité devant la loi, le refus d’une quelconque tyrannie, la séparation des pouvoirs, l’accueil et l’intégration de l’étranger. Plus on réfléchit et analyse le fonctionnement juif, plus on se rend compte que notre modèle politique occidental de liberté et de responsabilité individuelle du citoyen dans un état de droit démocratique ouvert et tolérant est très clairement influencé par le modèle israélite traditionnel et non pas seulement par le modèle grecque antique ou le christianisme régulièrement invoqués. L’existence moderne d’Israël et l’application naturelle de ces principes en son sein malgré des siècles d’exil et d’influences politiques diverses est également une preuve particulière de l’universalité et de la pérennité de ces valeurs quand on ne les oublie pas ou qu’on ne choisit pas de les abandonner ou des les tordre.

Mais les Palestiniens ?

Dans ce tableau idyllique des juifs et d’Israël, mes opposants fourbissent déjà depuis le début de mon texte leurs arguments massues pour contrer mes propos et que je résume en une phrase : Le sort des Palestiniens est la seule preuve nécessaire à démontrer que tout ce que je viens de dire est faux. Mais bien sûr, je ne suis absolument pas d’accord.

 Le mot « Palestine » a été créé par l’occupant romain, après avoir détruit ce qu’on appelait alors la Judée, avoir détruit Jérusalem, avoir déporté sa population en la rendant même durant un certain temps interdite de séjour en cette terre. La cruauté romaine était proportionnelle à l’attachement des juifs à leur terre. Pour détruire toute forme de résistance juive à la domination romaine, la méthode fut de procéder à un véritable viol moral, tentant de dénaturer durablement jusqu’à la terre. En la « romanisant », en latinisant les noms ou en les réinventant, en favorisant l’installation des nomades du désert et en éparpillant les juifs en petites communautés persécutées dans le monde romain, les Romains espéraient déraciner définitivement le rêve d’indépendance et de souveraineté  des juifs sur leur terre. Malgré tout, l’histoire montre que les juifs ont toujours tenté de revenir. Lors des conquêtes par les Arabes puis par les Croisés, la population juive est minoritaire mais bien réelle. Pendant toute la période musulmane, Jérusalem et l’ancienne Judée désormais appelée Palestine ne sont qu’une région des différents empires musulmans. Une région d’ailleurs sans grand attrait et qui ne fait pas l’objet d’un développement économique et/ou culturel important. En dehors du caractère sacré de Jérusalem pour les musulmans, bien que le texte coranique qui semble désigner Jérusalem soit sujet à interprétation, cette terre ne représente pour l’Islam qu’une conquête et faisant partie de l’Oumma, la communauté des croyants. L’idée d’une nationalité arabe ne se fait jour que sous la domination ottomane et cette nationalité n’est pas tant attachée à la terre qu’à l’ethnie. Les arabes rêvent brièvement d’un état arabe mais comprenant l’Egypte, la Palestine, la Jordanie, le Liban et la Syrie. Lorsque les britanniques conquièrent la Palestine en 1917, il n’existe pas de revendication arabe palestinienne et il n’y en aura pas avant 1970. Ceux que souhaitent les arabes de Palestine n’est pas un état palestinien mais l’intégration de la Palestine dans un grand royaume arabe dirigé par la dynastie Hachémite de Jordanie. Il est donc naturel pour eux, en 1947, de rejeter la constitution d’un état palestinien puisque l’état dont ils veulent dépendre existe déjà à l’est du Jourdain.

            De manière générale, l’attachement des Palestiniens à cette terre n’a aucune commune mesure avec celui des Juifs. La seule fois dans l’histoire que les Juifs ont eu un pays, un état, des lois, des gouvernants, c’est sur cette terre, ils n’en voulaient pas d’autre et n’en voulait pas plus. Leur seule capitale politique et spirituelle toujours été Jérusalem. Pour les Arabes et les Turcs, ce n’était qu’une région sous-développée d’un grand empire musulman en expansion constante dont la capitale était soit à Bagdad, soit à Damas soit à Constantinople et dont le centre spirituel était à la Mecque et à Médine avant d’être à Jérusalem. Lorsque des juifs commencent à émigrer vers la Palestine ottomane à la fin du XIXème siècle, sous l’influence du Sionisme, cela fait déjà longtemps que, malgré tout, les juifs sont redevenus majoritaires à Jérusalem comme en atteste Chateaubriand. C’est d’ailleurs principalement cette émigration d’hommes, de savoir-faire et de capitaux qui rend la Palestine à nouveau attractive aux yeux des arabes. La vente de terres aux juifs rapporte des fonds inespérés et ceux-ci irriguent l’économie locale qui connaît une croissance constante, ayant un impact sur l’emploi. Les Palestiniens voient leur niveau de vie augmenter, leur cadre de vie se civiliser. Beaucoup peuvent sortir du pastoralisme pour devenir travailleurs agricoles, artisans ou commerçants.

            Mais, si les juifs ont dans leurs codes religieux et traditionnels un statut de l’étranger intégré, les musulmans n’ont religieusement pas le droit de vivre sous une souveraineté autre que musulmane et lorsque les revendications sionistes à l’autonomie et à l’indépendance prennent trop d’importance, les tensions et conflits éclatent et s’enveniment jusqu’au plan de partage de 1947. Ce plan est accepté sans négociation par Israël qui ne se voit attribuer qu’une bande côtière et un désert, laissant la part belle aux Palestiniens qui le refusent au nom du « tout ou rien » et choisissant l’épreuve de force pour tenter de reprendre dans le sang des terres légalement vendues et un tissu économique qu’ils n’ont jamais su créer et pour rejeter toute idée de partage, de négociation et de conciliation avec les Juifs, n’hésitant pas à clamer qu’ils les rejetteraient à la mer.

            Le drame palestinien est là, dans ce refus perpétuel du partage et de la négociation. Après leur défaite de 1949, plutôt que d’accepter le verdict des armes et d’instaurer une paix qui aurait pu mener à une solution négociée acceptable pour tous, les dirigeants arabes appellent leurs populations à l’exil, jetant des centaines de milliers de compatriotes dans des camps de réfugiés au Liban et en Jordanie pour laisser la Palestine entièrement libre pour les actions de guerre et de reconquête face à Israël. Mais ils ne l’ont jamais reconquise et ont laissé la situation des réfugiés pourrir et devenir un problème sécuritaire pour la Jordanie qui règlera la question dans le sang en Septembre 1970 et pour le Liban qui, incapable de faire face à l’état dans l’état que représentait l’OLP de Yasser Arafat, sombre dans une guerre civile de 15 ans. Depuis, quelque soient les plans de paix, les feuilles de route, les négociations et autres tentatives de conciliation, les Palestiniens choisissent perpétuellement la manière forte, l’affrontement et le conflit, imposant à Israël un choix impossible et posant des conditions qu’ils savent intenables pour les dirigeants israéliens. Ce conflit perpétuel, dont ils sont eux-mêmes les otages volontaires, ne peut se résoudre selon eux que dans le malheur pour Israël.

            Mais allons plus loin et mettons Paris en bouteille ! Si les Palestiniens avaient accepté le plan de partage de 1947 et avaient eu l’état qu’ils appellent aujourd’hui de leurs vœux, y a-t’il une seule raison de penser que la Palestine serait aujourd’hui dans un meilleur état que ses voisins Syriens, Egyptiens, Irakiens, Libanais en proie à des dictatures, des économies planifiées d’inspiration soviétique qui sont autant de désastres, des sociétés violentes, sous éduquées en constante régression et sous la menace des extrémismes fondamentalistes les plus dangereux ? Il suffit de constater le fonctionnement de la Bande de Gaza qui est, dans les faits, gouvernée de façon autonome. Le désastre économique, social et humain est total et trouver une justification en accusant Israël n’est qu’une fantasmagorie irréaliste. L’Egypte, la Syrie, le Liban, l’Irak, l’Iran, la Lybie, l’Algérie, même la Jordanie qui est pourtant en meilleur posture, aucun état arabe de Méditerranée ou de Mésopotamie, pourtant indépendants et libres de leur gouvernance, n’a réussi à fonder une société stable, une économie développée et prospère avec tous les critères démographiques de nations modernes. Un état palestinien n’aurait en aucune manière échappée à cette triste règle et la population palestinienne est dans un état assez proche des autres populations arabes de la région, bien que les autres n’aient pas l’excuse du comportement d’Israël.

J’ai fait mon choix

Bien sûr, on pourrait croire que j’idéalise Israël et que je diabolise les Palestiniens. On va tout de suite me brandir quelques exactions ou crimes commis par les militaires israéliens. On va me brandir l’injustice de la politique de colonisation israélienne en Cisjordanie. On va me brandir les ripostes disproportionnées aux tirs de roquettes depuis la Bande de Gaza. On va me brandir le sort des enfants palestiniens tenus en joue par les soldats de Tsahal.

            Je sais tout ça. Je ne prétends pas qu’Israël est parfait, que son armée est exemplaire, que sa politique est juste et que je signerais au gouvernement israélien un chèque en blanc.

            Je remarque qu’Israël est une nation démocratique d’état de droit dont les bases institutionnelles sont saines. Je remarque qu’Israël favorise le développement économique de sa population, juive ou non, dans un esprit de liberté, d’égalité et de recherche du bonheur. Je remarque que, comparée au comportement des armées britanniques dans leurs colonies, françaises dans les leurs, russes en Allemagne ou en Afghanistan, allemandes en Europe, américaines au Vietnam, Afghanistan ou Irak ou Arabes dans leurs propres pays, les armées israéliennes font preuve d’une retenue, d’une discipline et d’une humanité à féliciter davantage qu’à condamner.

            Quant à la politique de colonisation israélienne, j’ai un avis très différent de la dichotomie habituelle. Et si c’était la meilleure chose qui pouvait arriver aux Palestiniens ? Et si les Israéliens, débarrassés de la peur du terroriste et de la crainte d’être exterminés par des armées arabes, pouvaient appliquer sereinement leur tradition de l’étranger ami d’Israël et pleinement intégré dont bénéficient déjà de nombreux arabes qui en sont très satisfaits ? Et si ces colonies allaient à nouveau apporter des capitaux, permettre l’ouverture de commerces, créer de l’emploi et rendre aux Palestiniens intelligents l’espoir d’une vie meilleure loin des conflits bêtes et d’un nationalisme arabe qui a montré sous toutes ses coutures sont lamentable échec ? Et si les Palestiniens devenaient, par une inédite ouverture d’esprit et une fin tant attendue de leur intransigeance belliciste, les Ruth la Moabite, Huschaï l’Arkite et Urie le Hittite modernes ? Et si, au lieu d’entretenir stérilement une solution à deux états qui ne fonctionnera jamais, on encourageait les Palestiniens à faire la paix immédiatement, sans conditions et à s’intégrer paisiblement dans une nation israélienne qui accueille tellement de cultures étrangères qu’elle a toutes les clés pour le faire de façon optimale ? Et si on encourageait les dirigeants palestiniens à arrêter de brandir des ultimatums improbables pour enfin s’occuper des véritables problèmes de leur peuple et de lui faire profiter du miracle économique et social qu’Israël a su mettre en place ?

            J’ai fait mon choix et il est très clair. Je suis pro-israélien, je suis même pro-sioniste dans la mesure ou je crois que la véritable solution aux problèmes palestiniens est dans l’intégration en bonne foi et bonne intelligence de leurs territoires et population dans la nation israélienne et je suis pro-juif parce que c’est un peuple admirable qui traverse le temps en montrant une exceptionnelle capacité de résistance, un remarquable sens de la liberté et de l’égalité, un émouvant attachement à sa terre, sa culture et ses traditions millénaires et qui est pourtant l’un des pays en pointe de la modernité et du défi de l’avenir.

            Vive Israël et j’en appelle aux dirigeants des nations occidentales pour qu’ils appuient enfin, sans ambiguïté et sans fausse empathie pour des dirigeants palestiniens irresponsables, la seule nation démocratique d’état de droit qui est un exemple pour le Moyen-Orient et pour beaucoup de nations occidentales qui perdent leurs valeurs en quelques décennies !

LAISSER UN COMMENTAIRE

Poster votre commentaire!
Entrer votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.