Le shekel israélien connaît une nette appréciation en cette fin de semaine. Le jeudi 24 avril 2025, le taux de change du dollar américain (USD) recule à 3,65 shekels (NIS), tandis que l’euro (EUR) baisse également à 4,155 NIS, contre respectivement 3,668 et 4,18 NIS la veille, le mercredi 23 avril.
Ce mouvement s’inscrit dans une tendance plus large de repli du dollar américain, notamment influencée par les récentes déclarations du président Donald Trump, qui a évoqué la possibilité d’une réduction substantielle des droits de douane sur les importations en provenance de Chine.
Un contexte économique international marqué par l’incertitude
Sur le plan mondial, le dollar américain perd du terrain face aux principales devises. L’euro s’apprécie de 0,6 % pour atteindre 1,138 USD, le yen japonais progresse de 0,6 % à 142,6 yens pour un dollar, et la livre sterling gagne 0,4 % à 1,33 USD.
Parallèlement, l’indice du dollar (DXY), qui évalue la performance du billet vert par rapport à un panier de six devises majeures, recule de 0,5 % pour s’établir à 99,15 points.
Cette dynamique baissière du dollar est principalement alimentée par les récentes annonces de la Maison-Blanche. Donald Trump a évoqué une réduction des droits de douane américains sur les importations chinoises, actuellement fixés à 145 %, les qualifiant de “potentiellement nuisibles à long terme”.
Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a quant à lui déclaré que ces niveaux tarifaires n’étaient “ni durables ni compatibles avec une croissance économique stable”, suggérant qu’une désescalade des tensions commerciales est envisagée.
Des négociations sont en cours, avec des propositions de réduction des droits de douane variant entre 50 % et 65 %. Bien que ces annonces n’aient pas encore été officialisées, elles ont suffi à déclencher une réaction immédiate sur les marchés.
Impacts sur le marché israélien : entre opportunités et risques
L’appréciation du shekel intervient dans un contexte où les flux de capitaux étrangers vers les marchés émergents, dont Israël fait partie, s’intensifient.
Ce phénomène est souvent observé lorsque le dollar s’affaiblit, car les investisseurs recherchent des rendements plus attractifs dans des monnaies plus fortes ou des économies plus dynamiques.
Au niveau local, cette hausse du shekel influence directement le comportement des acteurs financiers. Les grandes institutions israéliennes, notamment les banques, les compagnies d’assurance et les fonds de pension, adaptent leurs portefeuilles d’actifs pour tenir compte de la nouvelle donne monétaire.
On observe ainsi une hausse de la demande en devises étrangères, notamment en euros et en livres sterling, perçues comme des refuges plus stables face aux fluctuations du dollar.
Cependant, cette évolution n’est pas sans conséquences pour les exportateurs israéliens. Un shekel fort rend les produits israéliens plus chers sur les marchés internationaux, ce qui peut nuire à leur compétitivité. Les secteurs de la haute technologie, de l’agriculture, des services numériques et de la pharmacie, qui dépendent largement des exportations, pourraient voir leurs marges réduites et leur croissance ralentie. Certaines entreprises envisagent déjà de revoir leurs prix ou de chercher de nouveaux marchés plus résilients.
Perspectives économiques : vers une volatilité persistante ?
À court terme, les économistes s’attendent à une poursuite de la volatilité sur les marchés des changes. Les incertitudes liées aux politiques commerciales américaines, ainsi que les tensions géopolitiques persistantes en Asie et au Moyen-Orient, continueront de peser sur les anticipations des investisseurs.
Les prochaines déclarations de la Réserve fédérale américaine (Fed) seront également scrutées de près, notamment en ce qui concerne la trajectoire des taux d’intérêt et leur impact sur la devise américaine.
Par ailleurs, les répercussions du conflit commercial sino-américain ne se limitent pas aux droits de douane. Elles influencent aussi les chaînes d’approvisionnement mondiales, les investissements directs étrangers et les prévisions de croissance à l’échelle planétaire.
Pour Israël, qui entretient des relations économiques étroites avec les deux puissances, la situation nécessite une vigilance constante et une adaptation rapide des politiques économiques.
L’appréciation du shekel israélien cette semaine illustre bien la sensibilité des marchés à l’évolution des équilibres géopolitiques et économiques mondiaux. Si cette tendance peut témoigner d’une confiance accrue dans l’économie israélienne, elle pose aussi des défis majeurs aux entreprises exportatrices.
Dans un environnement international incertain, les acteurs économiques israéliens devront faire preuve de flexibilité et d’anticipation pour rester compétitifs et protéger leurs intérêts face à la volatilité monétaire croissante.
Arnaud Sayegh
Avec l’aimable autorisation de KNE
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