HORAIRES DE SHABBAT- PARACHA CHEMINI
NETANYA – 18h59 – 19h57
JÉRUSALEM – 18h34 – 19h54
HAÏFA – 18h57 – 19h57
EILAT – 18h53 – 19h52
ASHDOD/TEL AVIV – 18h57 – 19h57
BEER SHEVA – 18h56 – 19h55
PARIS – 20h39 – 21h52
MARSEILLE – 20h15- 21h21
LOS ANGELES – 19h4 – 20h13
MIAMI – 19h31 – 20h26
NEW YORK – 19h28 – 20h32
LE JOUR DE L’INAUGURATION DU MISHKAN
Le mot MISHKAN s’écrit en hébreu : mem-shin-kaf-noun, et vient de la racine shakhen : voisin et désigne le Tabernacle.
Le huitième jour est le jour officiel de l’entrée en fonction du Cohen Gadol, Aharon, frère de Myriam et de Moïse et donc de l’inauguration officielle du Tabernacle, le jour où certains sacrifices vont être présentés, au nom du Cohen Gadol et d’autres au nom du peuple tout entier. HaShem demande un sacrifice dit « hatath » pour obtenir le pardon de fautes et des sacrifices « ôléh » pour une autre sorte de pardon à obtenir.
L’ensemble des exégètes tendent à expliquer de la même manière ces sacrifices : un veau pour le hatat présenté pour Aharon et des animaux présentés par la suite car enseignent-ils ces sacrifices doivent racheter la faute du veau d’or pour laquelle Aharon a fauté matériellement et a fauté par la parole.
Dans l’exposé qui suit, nous allons disséquer cet état de choses pour rendre les choses le plus clairement possible :
Au moment de la faute du veau d’or plusieurs états de faits se sont produits : d’une part, le monde s’est retrouvé dans un désordre absolu tel le Tohu Bohu d’avant la Création, et toute cette « pollution » matérielle et spirituelle s’est trouvée en suspens et il fut nécessaire de procéder à une purification véritable c’est pourquoi Aharon qui a fait le veau d’or devait avant tout obtenir le pardon de cette faute commise à moitié car son intention intime était de faire patienter ce peuple insoumis il n’avait donc pas vraiment l’intention de le faire, cependant il a demandé de lui faire parvenir des objets d’or pensant que cela prendrait le temps nécessaire pour que Moïse réapparaisse. Cette demande de lui fournir de l’or fut une faute par la parole.
Cependant, lorsque l’or commença à toute vitesse à parvenir à Aharon, celui-ci dût le faire fondre et c’est alors que prend place un évènement d’importance pour lequel nous devrons faire un saut en arrière de quelques temps : avant de mourir, Jacob fit promettre à ses enfants de l’ensevelir au Caveau des Patriarches à Hébron puis, lorsque Joseph sentit sa fin venir il fit promettre à ses enfants que lorsque le moment de la délivrance sonnerait, que les Bené Israël, n’oublient pas de prendre ses ossements pour les enterrer en terre ancestrale. Ainsi, Moïse tint à s’acquitter de cette promesse et, il apprit de Sérah bat Asher que le cercueil de Joseph avait été immergé dans le Nil par les Egyptiens qui pensaient, en agissant ainsi, retenir les Juifs en Egypte. Moïse se tint donc sur la rive du Nil et appela : « Joseph, nous allons partir, lève- toi pour partir avec nous toi aussi » mais rien ne se produisit et, le temps pressant, Moïse écrivit sur un parchemin : » Âlé shor » (taureau (1) lève-toi). Il jeta ce parchemin dans le Nil et en un instant le cercueil fit surface et ceux qui accompagnaient Moïse se saisirent du sarcophage pour le mettre en tête du cortège. Néanmoins, un fait dont personne ne voulait se produisit : un jeune enfant, prénommé « Mikha » (2) fut témoin de la scène et récupéra le parchemin se disant que cela pourrait toujours servir et c’est exactement ce qu’il fit lorsque l’or fondu bouillonnait devant Aharon, Mikha précipita le parchemin dans le creuset et c’est ainsi que surgit le veau d’or.
Moïse transmet une consigne à Aharon : Et toi, tu ordonneras aux enfants d’Israël…. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait par lui-même ? C’est pour enseigner qu’Aharon devait tout d’abord se faire pardonner pour la faute du veau d’or et seulement après prendre ses fonctions de Cohen Gadol. Le peuple était coupable de la faute de pensée car il voulait cette idole mais ils ne l’ont pas faite de facto. Ainsi, le peuple devra -t –il offrir « un bœuf mangeant de l’herbe ».
Si le veau et le taureau offerts en sacrifices sont pour réparer les fautes matérielles et d’intention pourquoi doit-on offrir aussi des chèvres ? Pour plusieurs raisons imbriquées les unes dans les autres : pour racheter la faute des frères de Joseph lorsqu’ils ont tué un chevreau pour « couvrir » la vente de leur frère et le faire passer comme mort aux yeux de leur père. Quel est le motif profond de cette discorde entre Joseph et ses frères : d’une part il était, certes, le préféré de Jacob ce qui excita la JALOUSIE et la HAINE des autres frères et ces sentiments furent renforcés par ce qu’ils interprétèrent être de l’ORGUEIL de la part de Joseph et par le fait qu’il avait coutume d’informer le père sur les faits et gestes de ses frères au lieu d’aller les réprimander sur leurs actes erronés (3).
La JALOUSIE est un sentiment exprimé à plusieurs reprises dans la Torah et notamment à deux reprises : lorsque HaShem met le peuple en garde contre l’idolâtrie et où D Se qualifie Lui-même de D Jaloux ou bien, lorsqu’il est question de la femme infidèle4 soupçonnée d’infidélité par son époux « jaloux ». La jalousie est provoquée par l’idolâtrie et par l’inconduite sexuelle dans les rapports interdits.
L’inauguration du Tabernacle au sujet de laquelle les Sages ont écrit qu’il n’exista pas de joie plus grande que celle de ce jour-là, même l’allégresse dans laquelle les Bené Israël ont vu les flots de la Mer Rouge se séparer en douze couloirs, même cette allégresse-là ne fut pas aussi grande que celle éprouvée lors de l’inauguration du Tabernacle, et pourtant…..
Lorsque Jacob posa ses tentes du côté de Shekhem et que la seule fille de Jacob sortit dans les champs et qu’elle fut « remarquée » par le prince de la ville, Shimon et Lévy sortirent du camp pour venger l’honneur bafoué de leur sœur. Leur « jalousie » mêlée de rigueur eut raison de la vie des mâles de cette tribu de Shekhem.
La seule tribu qui persista dans cette conduite pleine de rigueur fut celle de Lévy dont Aharon et Moïse sont issus et avec eux les enfants d’Aharon dont Nadav et Avihou devaient succéder à leur père.
La sidra commence par le mot « vayehi » qui, comme nous le savons est porteur de nouvelles peu réjouissantes bien qu’il s’agisse de l’inauguration du Mishkan et, pour mieux comprendre, il faut se reporter au verset de la Genèse (Bereshit) où il est question de la Création et où la Torah écrit : « vayehi êrev, vayehi boker, yom ehad » soit : il fut soir et, il fut matin jour un. Dans ce contexte, le mot « vayehi » n’annonce rien de fâcheux. Mais, nous y reviendrons dans quelques lignes. Il semble clair en conséquence que le « vayehi » du début de cette péricope fasse allusion à la mort de Nadav et Avihou. Nous ne pouvons comprendre pourquoi en ce jour de si grande joie, ces deux enfants d’Aharon doivent mourir. Et personne ne peut donner de réponse.
Nous avons appris que la faute d’Adam fut très dure à racheter car elle contenait plusieurs dérivés menaçant l’Essentiel. En effet, lorsqu’HaShem a écrit « yom Ehad » (5) c’est parce qu’IL était encore seul et unique dans le monde étant donné que dès le deuxième jour, IL créa les Anges et toutes les armées célestes. Et, lorsque le serpent encouragea par son langage trompeur le premier homme – Adam – à croquer dans le fruit que D lui avait interdit de consommer, la notion de dualité est entrée en jeu et ainsi le rejet des fautes peut se faire sur l’autre (6). De même que le langage trompeur induit en erreur, il entraîne aussi la faute de la négation de l’essentiel (7) pour la simple raison qu’en ajoutant foi aux propos mensongers ils ne se donnent pas une chance de raisonner.
La faute d’Adam a été rachetée au moment où le peuple tout entier s’est tenu au pied du Sinaï pour recevoir la Torah. En inaugurant le Tabernacle il nous est donné de constater que ce tabernacle est recouvert de quatre couches de revêtement : l’azur puis les peaux de chèvre et un toit de peaux de TAHASH. Qu’est-ce que le TAHASH ? Il s’agissait d’une bête créée par HaShem uniquement pour l’usage fait au tabernacle : cette bête créée par HaShem uniquement pour l’usage fait au tabernacle : cette bête était multicolore (6 teintes) et, elle arborait une seule et unique corne au milieu du front un peu comme la mythologique licorne.
Le plus grand sérieux est requis, la plus forte concentration est indispensable. HaShem éprouve un amour sans borne pour ce peuple qui, à la moindre des occasions, s’enflamme et s’écarte et devient parfois infidèle.
La finalité du tabernacle serait en quelque sorte un microcosme du monde où l’on peut se reconnaître et y trouver l’ordre ou bien la rigueur en même temps que la miséricorde car, le monde fut créé dans la rigueur intrinsèque sans qu’il ne soit question de miséricorde. C’est dans un tel contexte que lorsqu’est rendu un arrêt il doit s’effectuer immédiatement.
Le feu allumé par Nadav et Avihou n’ayant pas été commandé par HaShem, l’arrêt de mort fut rendu et exécuté immédiatement, sans délai.
Dans toute l’histoire du Judaïsme, nous enseigne le Talmud, les seules personnes ayant été dotées d’une force d’âme exceptionnelle furent Rabbi Akiba et, avant lui Nadav et Avihou.
Revenons au nom de cette sidra : shemini.
Nous savons que dans la Torah et dans le Judaïsme en général les chiffres ont une importance, nous avons déjà parlé de la symbolique du chiffre 7 ici le 8 revêt une autre importance et une autre signification en effet si le 7 met en valeur le caractère de sainteté qui succède au chiffre au’qu dire-à-est’C .ששת ימים תעשה מלאכתך וביום השביעי שבת ויינפש : six terme des 6 jours de labeur, l’homme va entrer dans un domaine où ne règne que le sacré et pas seulement le profane avec ses préoccupations terrestres. Nous allons dépasser et sublimer cela pour que notre âme puisse atteindre un summum de sainteté dans le repos sacré et les préoccupations sacrées que sont toutes les activités du shabbat : la prière, l’étude, le sacré ou ce que nous pourrions appeler קדושה מעין une sorte de sainteté.
Qu’y a-t-il donc d’important après le septième ? Le huitième comme le huitième jour de la brith mila ou le huitième jour de hanouka (la menora n’a que 7 branches, c’est-à-dire 6+1, et la hanoukia 8+1), comme les 7 jours de souccot + 1 = shemini atseret qui va nous permettre de recommencer la lecture de la Torah ou comme le cycle de 7×7 = 49 jours qui existent entre Pessah et Shavouoth que nous fêtons après avoir terminé le compte des 49 jours puisque Shavouoth est le 50ème jour. Nous avons encore d’autres exemples ainsi comme les années de shemita tous les 7 ans et le jubilé. Ce jour en plus qui nous fait dépasser le ou les cycles de 7 nous permettent de sublimer les étapes de la vie pour nous permettre de réinitialiser de nouveaux cycles de pureté et de sainteté nous pourrions dire ainsi que le huitième jour est celui du renouveau.
Dans la parasha de shemini, le huitième jour est aussi un renouveau car c’est ce huitième jour qu’ont été offerts les premiers sacrifices par Aharon. En effet : durant les sept jours (appelés yemé hamilouyim) dès que le Tabernacle a été dressé et précédant le 1er Nissan, jour de l’inauguration du Mishkan, Moïse a donné à Aharon et à ses fils l’exemple de ce que doit être le travail du Cohen Gadol car Moïse agissait sous les instructions de D pour bien illustrer ce que Le Tout Puissant espérait de Ses pontifes.
Le huitième jour donc, Moïse intronisa son frère Aharon dans ses nouvelles fonctions, c’est donc pour cela qu’il était important de souligner ce jour de prise de fonction qui n’était en fait que le huitième jour depuis que Moïse avait réussi à dresser le Tabernacle était le premier jour de fonction du prêtre Aharon……
Ce huitième jour était le jour de Rosh Hodesh nissan et jour de l’inauguration du Mishkan nous précise Rashi. Or, se trouver continuellement dans un contexte de sainteté n’est pas chose simple, et cet état exige de la part de l’être humain une discipline ultra rigoureuse, tant sur le plan spirituel que matériel et le moindre écart peut enclencher des situations tragiques.
D’autre part, il fallait que chacun puisse comprendre que si la Présence Divine est un délice, à la moindre faute, l’homme ressentira le retrait de cette présence de façon très cruelle.
La mise en garde pour ce qui concerne le plein exercice des cohanim dans le mishkan est si dure, si précise, que Moïse ne peut arriver à trop préciser et rentrer dans les détails.
L’impureté peut se traduire par des pensées inadéquates, des pensées traduisant une impatience, une sorte de jalousie, ou une envie inextinguible de se montrer responsable et apte au service divin.
Nadav et Avihou, fils d’Aharon HaCohen et d’Elisheva s’approchèrent du Mishkan pour « balancer » l’encens tout en se disant qu’ils étaient bien suffisamment adultes pour avoir le droit d’exercer sans chaperon, sans guide, et sans avoir à se soumettre et poser des questions à leur père ou à leur oncle ou aux Anciens et, alors que des pensées étrangères occupaient leurs esprits, au lieu d’adhérer entièrement à leur sacerdoce, et, sans que ne fût commandé ce service, ils pénétrèrent sans que cela ne soit nécessaire, dans le Saint des Saints et soudain, un feu les dévora.
A propos de pensée étrangère les Sages expliquent la raison pour laquelle le Saint béni soit-IL ne permit pas à David de construire le Temple : D a dit au souverain que la raison était qu’il avait fait trop de guerres et versé trop de sang. Les Sages enseignent que le Temple protégeait le peuple d’Israël et le pays de tout danger de guerre provenant de quelque nation que ce soit et David le savait mais il eût pu avoir des pensées étrangères et c’est la raison pour laquelle c’est Salomon qui fit construire le Temple car il était pacifiste.
Les actes qui ne sont pas adéquats, ou les pensées impures peuvent avoir des conséquences regrettables, et, à l’inverse, un comportement exemplaire d’un seul individu peut entraîner un bénéfice spirituel incommensurable pour l’Humanité tout entière ainsi que le confirment les Sages du Midrash (Midrash Rabba sur Shir HaShirim –Cantique des Cantiques-) : La faute d’Adam et Eve a provoqué le retrait de la Shekhina au 1er des 7 cieux. Devant l’horreur du meurtre d’Abel par Caïn la Shekhina se retira au deuxième ciel, puis, c’est devant la faute d’Enosh que la Shekhina recula au troisième ciel, puis, elle s’éloigna encore au quatrième ciel à cause de la génération du Déluge. La génération de la Tour de Babel (dor haplaga) entraîna encore une dégradation de la situation et la Shekhina se retrouva au cinquième ciel. La génération des gens de Sodome et Gomorrhe provoqua le retrait de la Présence divine du cinquième au sixième et, le comportement des Egyptiens au temps d’Abraham fut si inique que la Shekhina se retrouva au septième ciel.
La personnalité d’Abraham, homme pieux et plein de foi, permit à la Shekhina d’amorcer la descente vers le sixième ciel, puis, ce fut celle d’Isaac qui servit à redescendre encore d’une « marche » : du sixième au cinquième, celle de Jacob accompagna la Shekhina du cinquième au quatrième ciel, celle de Lévy du quatrième au troisième, celle de Kehat du troisième au deuxième, celle d’Amram, du deuxième au premier et c’est, escortée de Moïse, que la Shekhina revint sur Terre après s’être absentée plus de 2000 ans !!! L’homme a ainsi l’opportunité, en étant fidèle à HaShem, de permettre à la Shekhina de rester ici-bas.
Au verset 22 du chapitre IX, l’accent est porté sur les mains d’Aharon le Cohen. Pour quelles raisons ? La main, yad en hébreu = יד . Avec la main, on exécute mais aussi on transmet. Ainsi le Cohen bénit et nous transmettons la bénédiction sur la tête de nos enfants.
Autre chose, à l’occasion de Kippour, le Cohen appose ses mains sur la tête du bouc et lui transmet les péchés du klal Israël. Ici, une particularité dans l’écriture : yadav (ses mains) est écrit sans le youd qui indique le pluriel décliné de yad et donc cela se lit yado. La signification en est que même lorsque le Cohen se sert de ses deux mains, la puissance est pareille à celle d’une seule main car chacune des mains représente un attribut divin : la main gauche est celle de la rigueur (midat hadin) alors que la main droite est celle de la miséricorde (midat harahamim) et, lorsque nous prions, nous devons faire en sorte que la main droite soit au-dessus de la main gauche de manière à ce que la miséricorde l’emporte sur la rigueur et qu’ensemble elles amènent la vertu : le hessed.
D’ailleurs, les anges dont nous rappelons dans la kedousha (hazara) de la âmida qu’ils s’écrient « kadosh kadosh kadosh » se tiennent debout, les mains sur la poitrine (la droite sur la gauche) et les talons joints. Pour le commun des mortels qui s’aide d’un sidour il mettra les mains qui soutiennent le livre dans cette position également : main droite sur la gauche et, au moment où l’on répète « kadosh kadosh » etc. le fidèle lève les yeux vers son Créateur. Ainsi la bénédiction est deux fois plus puissante.
La première intervention sacerdotale d’Aharon HaCohen s’étant bien déroulée il fut empli de joie et c’est ainsi qu’il adressa au peuple réuni lui aussi en une seule entité la bénédiction du ciel transmise par ses deux mains réunies en une seule. La bénédiction du cohen (sacerdotale) comporte 15 mots que cela représente-t-il : la main comporte 14 os (yad guematria = 14 +1 le Tout Puissant). En apposant sa main sur la tête de son enfant, le père ou la mère le bénit de toute la force que D lui transmet avec Sa bénédiction divine. Un mot pour chaque os, et, un mot pour la shekhina.
La faute de Nadav et Avihou : La littérature rabbinique sur cet épisode tragique de la vie d’Aharon est très prolixe, les supputations sont nombreuses pour essayer de comprendre en quoi résidait leur faute…. Cependant, HaShem avait précisé pour l’encens des règles qu’il suffisait de suivre mot-à-mot.
Le « travail » des Cohanim est complexe et exige une concentration de chaque instant : rien de ce qui est destiné au Créateur ne devant être traité à la légère (bekalouth rosh). C’est pour cette raison que Moïse fut investi du rôle d’instructeur pendant 7 jours et 7 nuits de manière à ce que le Cohen Gadol (et ses fils) fussent au courant des moindres détails tant pour ce qui concerne l’édification du Mishkan que pour tout ce qui concerne l’exercice du culte et la présentation des sacrifices (8).
Le Midrash Tanhouma au sujet de cette semaine qui précède immédiatement le 8ème jour s’exprime ainsi : ces 7 jours de travail ont en réalité illustré la période des sept jours du deuil des deux fils d’Aharon. En fait, la mort de Nadav et Avihou n’aurait pas surpris ces cohanim en apprentissage si, au lieu de céder à l’enthousiasme irréfléchi / au zèle, ils avaient pris le temps de réfléchir d’où il leur fallait prendre le feu convenant au sacrifice qu’HaShem aime le plus (l’encens) car il était bien précisé qu’il fallait faire les choses consciencieusement pour ne pas être puni ainsi qu’il est précisé dans le texte : qu’il faut bien observer toutes les consignes « afin de ne pas mourir » !
Ces sept jours devaient servir d’étude théorique (par l’étude des lois qui se rapportent à ces tâches) et technique/ pratique en observant Moïse scrupuleusement…
Il est aisé de s’imprégner de cette semaine de liesse par rapport à l’édification du Mishkan et au fait qu’HaShem désormais résiderait au sein de Son Peuple mais tout en ressentant une angoisse indescriptible face à la menace d’une faute commise par manque d’attention.
Le grand exégète et philosophe Shimshon Rephaël Hirsch9 donne au huitième jour une importance particulière comme c’est le cas pour le huitième jour après la naissance d’un nouveau-né mâle où sera effectuée la circoncision. En effet l’enseignement traditionnel juif accorde aux nombres une signification particulière et si le nombre 6 représente la matérialité et le 7 la sainteté et la spiritualité, le 8 dépasse ces dimensions en se maintenant à un niveau de supra naturalité et en tendant ou, en visant la perfection. C’est ainsi que le huitième jour après l’inauguration du Mishkan, le Cohen Gadol – Aharon10 – devait se sublimer pour entrer au Service divin.
L’important à retenir dans tout le service divin célébré par les Cohanim était de « nettoyer » leur cœur du mauvais penchant, de l’orgueil que l’être humain peut être amené à ressentir d’après les fonctions qui lui sont confiées car il convient d’être humble en toute chose et en toute circonstance tout comme le fut Moïse le plus grand des Prophètes au sujet duquel il est dit : « et l’homme Moïse fut un homme très humble » sans cette qualité eut-il pu être « ish ha’Elokim » (l’homme de D) ?
Le rôle du Cohen est en quelque sorte de constituer un lien puissant entre HaShem et Ses créatures d’une part pour transmettre la bénédiction du Ciel vers les créatures et d’autre part : intercéder moyennant prières / culte et sacrifices/offrandes pour demander le pardon des fautes mais aussi transmettre l’expression de la gratitude des foules….
En sachant que depuis la destruction du Temple les prières quotidiennes ont été instaurées à la place des sacrifices qui ne peuvent être présentés, et la récitation du PITOUM HAKETORETH trois fois dans la journée11. De même, la bénédiction sacerdotale (birkat cohanim) est récitée lors de la prière de la âmida ou shemona essré (12) est récitée le matin et/ou l’après midi.
Le feu qui dévora les fils d’Aharon le Cohen : Nadav et Avihou était un feu qualifié d’étranger car il n’était pas le feu qui devait provoquer la fumigation de l’encens mais, il s’agissait du feu consacré aux sacrifices. Le traité de Guemara Yoma décrit ce feu de manière magistrale et très éloquente : la différence essentielle qui existait entre le feu sacré et le feu profane réside tout d’abord dans le fait que le feu sacré ou saint était le feu qui descendait du ciel : qui émanait d’HaShem alors que le feu profane était celui que devait allumer le Cohen). Autre interprétation la présentation de l’encens n’avait pas été commandée par HaShem et, en conséquence, cet acte fait partie de ce qui n’a pas été inclus dans la loi ainsi qu’il est indiqué : lo tossifou velo tigre’ou תגרעו ולא תוסיפו לא (Devarim IV, 2) c’est-à-dire qu’il n’y a pas lieu d’ajouter ou de retrancher quoi que ce soit aux commandements de la Torah.
De même que les Pirké Avoth détaillent les dix différents miracles qui avaient lieu au Temple de Jérusalem lorsque le Temple existait encore, la guemara s’étend sur les 5 miracles qui avaient lieu alors quand étaient présentés les sacrifices : un feu descendait du ciel qui consumait l’holocauste et les graisses d’un coup au lieu de les laisser brûler lentement toute la journée. Ce feu ressemblait à un lion assoupi qui d’un coup rugit et s’élance sur sa proie il avait la possibilité de brûler peu importe si ce qui était présenté était sec ou mouillé sans provoquer de fumée il était d’une lumière aveuglante comme un soleil et il était visible concrètement. D’après le Talmud ceci ne se produisit que dans le Temple de Salomon.
Lorsque le feu céleste apparut l’ensemble du peuple comprit que la promesse de l’Eternel de résider au milieu du peuple se réalisait et c’est pourquoi ils se prosternèrent tous.
1 – L’emblème de la tribu de Joseph est un taureau).
2 – Mikha était la réincarnation de l’un de ceux qui avaient fomenté l’insurrection et l’insoumission en défiant D lors de la construction de la tour de Babel. Mikha faisait partie de cette masse nombreuse de gens qui se mêlèrent au peuple d’Israël en sortant d’Egypte : ce que l’on désigne par le « erev rav » – êrev découlant de la racine ârebev (âyin, resh, beth, veth).
3 – Devoir de réprimande (Tokhakha).
4 – Isha Sotta (d’où vient le mot « sotte ») Parashat Nasso (Bamidbar/ les Nombres V, 11-31)
5 – YOM EHAD car particulier en son genre.
6 – En effet qu’a dit Adam lorsqu’HaShem lui a reproché sa faute, il la met sur le compte de sa femme laquelle la fait reposer sur le serpent : Genèse III, 12-13.
7 – Kefira baîkar
8 – Pas seulement la présentation des sacrifices mais savoir quel sacrifice convenait-il d’offrir et dans quel cas (hatat, ola, toda, shelamim…), de quelle bête il convenait ou de quelle autre sorte de sacrifice il pourrait s’agir : huile, pains de semoule etc… l’aspersion du sang, le dépeçage et toutes les autres opérations dépendant de cette opération jusqu’à la toilette des cohanim et leur façon de se vêtir dans chaque acte.
9 – Shimshon Rephaël Hirsch 1808 à Hambourg (Allemagne) – 1888 à Frankfurt am Main (Allemagne) fondateur de ce qu’il convient de désigner comme « nouvelle orthodoxie ».
10 – Et ses fils après lui.
11 – Dans tous les sidourim (livres de prières) figure le texte du Pitoum HaKetoreth qui détaille les 11 ingrédients composant l’encens brûlé au Temple. Ce texte est récité au début de l’office du matin (shaharith) et à la fin et une fois au début de l’office de l’après-midi (minha).
12 – Lors des trois offices de la journée (shaharith, minha et ma’arive) l’on récite une longue prière en se tenant debout –face au Créateur – désignée sous le nom de âmida (qui signifie se tenir debout) ou shemona essré – dix-huit – par le fait qu’elle est composée de 18 bénédictions – 19 en réalité la 19ème, ayant été ajoutée à une période plus tardive pour nous différencier des partisans du christianisme. Ces bénédictions concernent les trois domaines suivants : les trois premières bénédictions concernent en réalité la louange adressée à HaShem sur les patriarches, la sainteté de la Royauté divine, la force de D. les 13 autres bénédictions sont constituées de demandes (bakashoth) diverses pour nous et notre entourage/communauté/peuple ; les 3 dernières sont des remerciements où nous reconnaissons qu’IL est notre D et que nous lui sommes redevables de tout ce qu’IL nous donne.
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