Dans toutes les communautés, le dernier shabbat du mois hébraïque adar,  l’officiant annonce à haute voix que le mois suivant fera son entrée tel jour de  la semaine. Dans les communautés « HABAD » ce shabbat se nomme « shabbat  mevarekhim » car l’officiant bénit le nouveau mois à l’avance.  

Cependant, pour annoncer l’arrivée du mois de nissan, le shabbat qui précède  Rosh hodesh nissan porte le nom de « shabbat hahodesh » et on y lit une haftara  spéciale… 

Pour quelle raison ce cérémonial existe-t-il ? Certains pensent qu’étant donné  que le mois de nissan est en définitive le premier mois de l’année, il convient  de démarquer ce mois des autres, d’une manière particulière car il ne faut pas  oublier que c’est à Rosh Hodesh nissan qu’eut lieu l’inauguration du Mishkan  !!! 

Le mois de Nissan est le mois de la libération d’Egypte et ainsi qu’il est écrit :  ! בניסן להיגאל עתידים ישראל c’est-à-dire qu’en Nissan le peuple fut délivré et que  lorsque cela sera le moment, Israël sera libéré (rédemption).  

C’est à partir du mois de Nissan que l’on décompte les mois pour les  célébrations juives et les années de règne.  

La Torah écrit : ce mois sera le premier pour vous. Qu’est-ce à dire ? Les Sages  font remarquer que les dix premières générations décomptèrent les années  depuis la création du monde puis survint le déluge et le calcul des années se  fit depuis le déluge, par la suite, le décompte des années se fit depuis l’alliance  faite avec Abraham (brith beyn habetarim) où HaKadosh Baroukh Hou annonça  la descente en Egypte pour 400 ans Mais, dès après la Délivrance d’Egypte, le  décompte s’opéra depuis Nissan… 

D’autres explications sont données par le Midrash : l’Eternel dit à Moïse, à partir  de maintenant, vous aurez pour mission de faire le compte des mois et des  années1. Ainsi donc ce mois sera POUR VOUS et non pas pour HaShem… 

Eliahou Ki Tov auteur du Sefer HaTodaâ2 pense que le mot Shana (année) se  rapproche du mot « yashan » (ancien/vieux) et que le mot hodesh signifie  nouveau (nouvelle néoménie). Par ailleurs, il est permis de penser que le mot shana (année) vient du verbe araméen shnou qui signifie se répéter ou changer  et donc, shana n’est autre que quelque chose qui se renouvelle.  

Le mois de Nissan est considéré comme un mois composé de jours qui  présentent chacun la même importance et les mêmes particularités qu’un rosh  hodesh car, durant tout le mois de Nissan, on ne dit pas de tahanoun et aussi  parce qu’à chaque instant du mois de nissan le Mashiah peut se dévoiler. Les  grands penseurs que sont le Gaon de Vilna, le Shlah HaKadosh et Rabbi  Tsadok de Lublin, pensent tous trois la même chose. 

Rashi explique que Nissan et Adar sont intimement liés car c’est en nissan dit il que Haman tira au sort la date du 13 adar (date à laquelle il voulait anéantir  tous les Juifs vivant dans le royaume d’Ahashverosh et ce sont donc les 14, 15  et 16 nissan que tous les Juifs jeûnèrent avec Mordékhay et Esther pour  implorer HaShem de les sauver et, pendant ces jours de Pessah, l’atmosphère  de fête céda le pas à l’angoisse et à l’affliction. C’est pour ces raisons que le  Sage de Troyes lie Pourim et Pessah, Adar et Nissan. 

Il est une raison de plus qui lie Adar à Nissan : étant donné que le calendrier  hébraïque est basé à la fois sur le cycle lunaire et sur le cycle solaire (nous  reverrons ce sujet de façon plus approfondie à une autre occasion), de manière  à ce que Nissan qui est le mois du printemps tombe toujours au printemps, un  mois supplémentaire est intercalé en Adar. 

Pour sa part, Maïmonide, pense que si Nissan a été choisi comme début de  chaque année (pour la fixation des fêtes ou le début du règne des rois, c’est  parce que cela permet de se souvenir à chaque fois du nombre impressionnant  de prodiges et de miracles opérés par le Créateur lors de la sortie d’Egypte et  que la libération de la maison d’esclavage s’est faite en Nissan. Ce nom n’est  pas sans rappeler le mot hébraïque qui désigne les bourgeons des arbres (nitzan) sans doute est-ce la raison pour laquelle c’est du 1er jour de ce mois  et jusqu’au dernier jour que l’on doit procéder à la bénédiction des arbres (birkat  ha-Ilanoth). 

BIRKAT HA-ILANOTH : Il s’agit d’une bénédiction (qui figure dans tous les  rituels de prières) doit se faire sur au moins deux fruitiers portant des fleurs,  entre le 1er Nissan et le 30 Nissan. Il est bon de faire une seoudat mitsva à  ce propos (collation où les assistants pourront faire différentes bénédictions de  consommation (mezonoth, haguefen, pri ha’ets, pri haadama, shéhakol ou en  abrégé hébraïque : maga’esh).  

On a coutume avant le 1er nissan de se rendre sur la tombe de chers disparus  et de ne plus se rendre au cimetière sauf si, à D ne plaise, doit être organisé  un enterrement pour lequel ne sera point fait d’éloge funèbre. Cette habitude  est la même que pour le mois de Tishri ou pendant la semaine de Hanoucca !

Un usage très répandu consiste à ne plus manger de matsa à partir de rosh  hodesh nissan et jusqu’à la veille de Pessah de manière à avoir très envie de  goûter la matsa le soir du seder. 

Souvent un peu avant Rosh hodesh nissan, les responsables de caisses de  bienfaisance commencent à collecter des fonds en faveur des familles  nécessiteuses qui ne parviennent pas toujours à suffire aux achats de toutes  les fournitures nécessaires à la fête de Pessah cette collecte se nomme KIMHA  DIPASS’HA (en araméen) soit la nourriture de Pessah.  

A la veille de Pessah, on procède à la BEDIKAT HAMETS ou recherche du  hamets. Etant donné que pendant les 7 jours de Pessah (8 jours à l’extérieur  d’Israël), il est interdit non seulement de consommer du hamets mais aussi d’en  voir, le chef de famille (ou la cheffe de famille) aura soin de passer toute la  maison en revue à la lueur d’une bougie pour y trouver éventuellement du  hamets « oublié »3 qui sera brûlé le lendemain lors du BIOUR HAMETS. Aussi  bien pour la BEDIKAT HAMETS que pour le BIOUR HAMETS, les textes des  berakhot à réciter se trouvent dans les livres de prières et/ou au début des  haggadoth de Pessah. 

Après avoir brûlé le hamets, on n’a plus le droit d’en consommer et on n’a pas  encore le droit de manger de la matsa. En revanche, il est tout-à-fait permis de  manger ce que l’on appelle la « matsa ashira » qui désigne soit des matsot frites  soit des matsot confectionnées avec des œufs ou encore des gâteaux secs de  Pessah confectionnés avec du vin blanc, du jus d’oranges et du sucre…..  

MEKHIRAT HAMETS : Pour diverses raisons il peut arriver que l’on ne puisse  « terminer » tout le Hamets avant la fête. En ce cas, pour ne pas « gaspiller » on va  s’en remettre aux autorités rabbiniques et on leur transmet la procuration de  « vendre le hamets » à des acquéreurs non-juifs pour la durée de la fête. 

Lorsqu’après la fête on se rendra dans un établissement quelconque  (restaurant, café, pâtisserie et même épicerie ou supermarché), il faudra  vérifier que le certicat de mekhirat hamets est bien affiché, de manière à savoir  que vous ne consommerez que des aliments cashers. 

DES ANNIVERSAIRES CELEBRES : la Tradition confie qu’Isaac le Patriarche  est né à Rosh hodesh nissan. 

  • Le 1er Nissan sont morts les deux fils d’Aharon HaCohen.
  • Le 10 Nissan est l’anniversaire du décès de Myriam.
  • Le 26 Nissan est décédé Josué, successeur de Moïse.

JEÛNE DES PREMIERS NES : A la veille de Pessah, jeûnent les premiers nés4

A la fin de Pessah certaines familles célèbrent la « MIMOUNA ». De manière à  ne pas risquer de faire « empiéter » le retour du Hamets sur la fin de la fête il faut  procéder avec méthode :  lorsqu’il faut préparer les repas de fête du dernier soir et du dernier repas de  midi, la maîtresse de maison devra cuisiner tout ce qu’elle aura à présenter à  sa famille dans les ustensiles « cashers le Pessah » puis, entreposer tous ces  aliments dans des « moules » ou « marmites » à jeter. Puis, elle procèdera à la  vaisselle de tous les ustensiles et les rangera dans les armoires de Pessah ou  dans les cartons de Pessah de manière à ce que plus rien ne subsiste dans la  cuisine de la vaisselle de Pessah. A table, on utilisera de beaux accessoires à  jeter qui disparaîtront à la fin des repas. Ainsi, les derniers repas de fête seront  cashers dans de la vaisselle à jeter. A la fin de la fête, ceux qui ont la coutume  de faire des moufleta, après avoir procédé à la Havdala de fin de fête pourront  sortir leur hamets pour la confection de ces crêpes si particulières !!! 

BONS PREPARATIFS A TOUS 

Caroline Elishéva REBOUH 

 1 – Puisque la Torah a été promulguée au Peuple Juif, il convient que ce peuple fasse le compte des  néoménies pour pouvoir fixer les célébrations…. 

2 – Eliahou Ki Tov de son véritable nom : Abraham Eliahou Mokotow né en 1912 en Pologne et décédé  à Jérusalem en 1976. Il était rabbin et écrivit de nombreux ouvrages dont le SEFER HATODAA -1968- dans lequel il rapporte des détails sur l’ensemble de l’année juive et ISH OUVEYTO -1957 – dans lequel  il rassembla les convenances et les lois concernant la famille juive.

3 – La coutume est qu’après avoir procédé au nettoyage de la maison la maîtresse de famille confectionne  10 petits « paquets » de hamets (du pain en général) disséminés à travers la maison et ils est préférable  que ce hamets soit enveloppé de papier et non de plastique ou de papier alu en raison de la combustion  qui serait rendue alors très difficile…

4 – Les premiers-nés mâles mais, dans certaines familles où la première-née est une fille elle jeûnera  aussi ou, parfois, une fille jeûne à la place du frère premier-né. De façon à supprimer le jeûne, la  personne assistera à un « siyoum » (clôture) d’une étude de guemara à l’issue duquel est offerte une collation. 

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