Selon le rapport mondial 2025 de l’état de bonheur de la population, Israël a enregistré une légère baisse dans le classement, mais demeure au sein du top 10 (8e place).

Un point positif : le pays se distingue par la qualité de ses relations sociales. Les points négatifs : la diminution de l’espérance de vie, la réduction de la liberté de faire des choix dans la vie et la perte de confiance dans les institutions publiques.

Le rapport mondial sur le bonheur 2025 des Nations Unies, publié ce jeudi 20 mars 2025, dresse un portrait complexe d’Israël. D’un côté, les forces uniques de la société israélienne se manifestent par sa cohésion sociale, la qualité des relations et le soutien élevé qu’elle offre à ses membres.

De l’autre, une érosion significative de la confiance du public dans les institutions de l’État et une hausse des émotions négatives ressenties par les citoyens sont à signaler.

Cependant, en examinant de plus près les données, l’on découvre qu’Israël, même dans l’une des années les plus difficiles de son histoire, continue de battre des records et défie la logique en se classant 8e au niveau mondial en termes de satisfaction de la vie.

Comment cela est-il possible ?

Une explication convaincante

Pour Anat Fenty, chercheuse en politiques du bonheur au sein du programme de sciences, technologie et société de l’Université Bar-Ilan, il existe une explication rationnelle et bien argumentée. Même cette année, malgré la guerre qui dure et les crises internes et externes, Israël se maintient dans le Top 10.

Avant d’expliquer, il convient de rappeler que le rapport 2025 repose sur une moyenne triennale, c’est-à-dire que les résultats sont basés sur une période de trois ans allant de 2022 à 2024. Autrement dit, il y a près de deux années entières, de 2022 à octobre 2023, où le pays n’a pas été en guerre (bien qu’il ait traversé une réforme juridique), et ces années expliquent en partie pourquoi, malgré la guerre, Israël est si haut dans ce classement.

Solidité sociale

“Cet indice mesure la satisfaction générale de la vie et reflète la stabilité sociale structurelle, mais il ne prend pas en compte les émotions”, explique Fenty. “Les émotions sont mesurées séparément, et nous y reviendrons, mais l’indice en lui-même repose sur six critères : le PIB par habitant, le soutien social, l’espérance de vie, la liberté de faire des choix dans la vie, la générosité et la perception de la corruption”.

En ce qui concerne les paramètres qui ont fait baisser Israël cette année par rapport à l’an dernier, cette baisse a fait descendre le pays de la 5e à la 8e place, l’on constate par ailleurs une diminution de l’espérance de vie, en raison des nombreux décès et pertes de guerre, une baisse dans la liberté de faire des choix personnels, et une chute importante dans la confiance envers les institutions gouvernementales.

Les points positifs

Cependant, Israël a progressé dans des domaines essentiels : soutien social, qualité des relations sociales et générosité, mesurée par le pourcentage de dons à des œuvres de charité. Le PIB par habitant est resté stable par rapport à l’année précédente, ce qui contribue à la stabilité de l’indice.

En analysant ces éléments, on comprend mieux pourquoi Israël se classe 5e mondial en termes de soutien social, avec la 7e place mondiale pour le nombre de relations sociales et la 1ère place pour la qualité de ces relations, un critère mesuré par un groupe de jeunes dans tous les pays.

Cela témoigne de la résilience de la société israélienne, car cela reflète la confiance qu’ont les Israéliens dans leur environnement social, en particulier en période de crise.

Fenty rappelle que l’année dernière, sur la base des données de 2021 à 2023, les jeunes Israéliens se classaient 2e au niveau mondial en termes de satisfaction de vie : “si ce n’était pas pour la guerre, nous serions sans doute arrivés en 1ère place pour les jeunes Israéliens”, estime-t-elle.

La guerre met en évidence la force de l’entraide

La guerre a accentué cette dynamique.

En effet, la question posée pour cette partie était : “en cas de détresse, avez-vous quelqu’un vers qui vous tourner ?” Et en Israël, l’on sait qu’il y a toujours quelqu’un vers qui se tourner, surtout en période de crise. Nous sommes parmi les meilleurs au monde pour offrir du soutien en temps de crise, et cette année, cela se reflète parfaitement.

Il n’y a pas en Israël de situation où quelqu’un ne trouvera pas d’aide en cas de besoin. C’est le noyau même de notre existence en tant que société. Ce n’est donc pas surprenant que nous soyons classés 5e mondial pour le soutien social, l’un des six critères qui expliquent notre bon classement. Il n’est pas non plus surprenant que nous soyons classés 1ers cette année en termes de qualité des relations sociales”.

La hausse des émotions négatives

Concernant les aspects émotionnels, Fenty observe que, bien que l’indice de satisfaction de vie global reste élevé, Israël a connu une augmentation des émotions négatives. Dans le rapport de 2025, Israël a progressé de 10 places dans l’indice des émotions négatives, passant de la 60e à la 50e place, en raison de l’impact de la guerre.

L’augmentation des émotions négatives, comme l’inquiétude, la tristesse et la colère, est une conséquence directe de la guerre, marquant une tendance à la hausse par rapport aux années précédentes.

La baisse de la confiance dans les institutions publiques

Une autre donnée inquiétante du rapport concerne la baisse de la confiance du public dans les institutions publiques. Israël a chuté de 30 places dans l’indice de perception de la corruption, passant de la 80e à la 109e place, ce qui reflète une érosion de la confiance en la gouvernance, notamment en raison de la crise politique interne.

Fenty souligne que, bien que le pays traverse une période difficile, les caractéristiques uniques de la société israélienne, telles que la solidarité familiale, la foi, les liens sociaux et la capacité à faire face aux traumatismes, aident à maintenir la stabilité de la satisfaction de vie dans des conditions aussi extrêmes.
Il est cependant impératif que les responsables politiques agissent pour restaurer la confiance dans les institutions publiques afin de préserver la position élevée d’Israël dans le classement du bonheur mondial et de réduire les émotions négatives qui pourraient affecter la santé mentale et physique de la population.
Arnaud Sayegh
Avec l’aimable autorisation de KNE
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