PARACHA  Terouma  5785 – VENDREDI 28 FÉVRIER 2025, 30 CH’VAT 5785, 1er jour de Roch Hodech ADAR

Horaires de Shabbat
NETANYA – 17h17 – 18h15
JÉRUSALEM – 16h56 – 18h14
HAÏFA – 17h16 – 18h15
EILAT – 17h18 – 18h16
ASHDOD/ TEL AVIV – 17h18 – 18h16
BEER SHEVA – 17h18 – 18h16
PARIS – 18h14 – 19h22
MARSEILLE – 18h08 – 19h11
LOS ANGELES – 17h30 – 18h27
MIAMI – 18h04 – 18h58
NEW YORK – 17h28 – 19h29

Chers Amis,

Les informations ont fait pleurer nos yeux et nos cœurs et malgré tout ce que nous avons eu à déplorer ces jours-ci, certains pays ne comprennent pas encore l’ampleur du problème. Grâce à D une nouvelle catastrophe programmée par nos ennemis a été évitée… Des bombes énormes ont éclaté mais aucune victime n’a été touchée.. Il faut remercier HaShem et continuer à prier et à se rapprocher, à se raccrocher…. A Mulhouse il y a eu un attentat…. et une victime… quelques blessés encore… refoua shelema à tous nos blessés qu’ils soient en Israël ou ailleurs….
La sidra terouma est si importante que les commentaires qui s’y rattachent sont longs.
Cette semaine entrera le mois d’Adar et ce sera le début du décompte des 4 shabbatoth spéciales : shabbath shekalim cette semaine, puis, étant donné que le shabbath suivant sera celui d’avant Pourim sera donc shabbath zakhor, puis ce sera shabbath de Pourim pour Jérusalem (pourim meshoulash), puis ce sera shabbath para (la vache rousse)  et enfin il y aura shabbath hahodesh.
PARASHATH TEROUMA 5785 La Sidra de cette semaine à laquelle, selon les années est ajoutée la « parashat  shekalim« , (puisque nous accueillerons cette semaine l’entrée du mois de  Adar), nous entretient des offrandes qui doivent être faites par le peuple.  

Si le mot terouma est généralement traduit par offrande, il contient en lui la  notion d’élévation puisque ce vocable provient du verbe leromem élever, et  donc de la racine resh-mem sofit. Le mot cieux se dit également méromim. La  terouma fait allusion au fait que chaque offrande est faite dans un but  d’élévation spirituelle. 

HaShem, dans une certaine logique décroissante, cite les différents matériaux  dont on aura besoin pour la construction du Mishkan1 et pour l’exercice du culte  ainsi que tout ce dont auront besoin les Cohanim pour exercer leur sacerdoce. Or, Argent, Cuivre etc….(shemot – exode- chapitre 25, versets 3 à 7 inclus)…  De ces métaux plus ou moins précieux, l’énumération passe aux offrandes de  tissus, d’aromates, d’huile et soudain, il est question d’offrir des pierres  précieuses ou semi-précieuses dont le coût est plus élevé que l’or…… 

Les grands exégètes de la Torah ne tombent pas toujours d’accord avec leur  façon d’interpréter le texte saint mais ils se reposent tous sur des « preuves » et  des raisonnements qui font comprendre qu’ils sont tous dans le vrai. 

Parmi les commentaires classiques nous avons Rashi, le Ramban, Rabbénou  Behayé, le Kli Yakar et le Ohr HaHayim2 ainsi que le Re’em3 grâce auquel  nous comprenons mieux les pensées profondes du commentateur de Troyes.  

Parfois, nous avons aussi recours aux Midrashim, ou aux Aggadoth : Midrash  Rabba, Tanhouma, Pirké dé Rabbi Eliezer, le Yalkouth Shimôni ou le Yalkout  Réouvéni et autres. 

Ce qui préoccupe les Sages est, d’une part le nombre des éléments cités, puis, quel est le motif pour lequel, après avoir cité les différentes offrandes, il est question d’objets très précieux et pourquoi ces pierres ne sont-elles pas citées en premier lieu mais bien à la fin……. Nous allons donc tenter de voir les  différents secrets qui sont occultés ici….  

Une TEROUMA est une offrande mais les commentateurs ont fait, à propos  des trois premiers versets de cette péricope des remarques grammaticales  pour essayer d’expliquer à tous le sens caché de ce texte d’apparence très  simple et pourtant d’un niveau si élevé.  

En prenant en considération les quatre niveaux d’acception de la Torah que  l’on désigne sous le sigle « PaRDèS » c’est-à-dire Pshatt le sens simple ou  littéral, le Rémez ou le sens par allusion, le Drash ou sens par paraboles et le  Sod ou sens caché, nous allons pouvoir disséquer le mot TEROUMA qui  nomme la parasha et en effet : le texte de la Torah nous enseigne :  

וידבר ה’ אל משה לאמור : דבר אל בני ישראל ויקחו-לי תרומה מאת כל-איש אשר ידבנו לבו  תקחו את-תרומתי : וזאת התרומה אשר תקחו מאתם זהב וכסף ונחושת : 

L’Eternel parla à Moïse en disant : Parle aux enfants d’Israël qu’ils prennent  pour moi un prélèvement de tout homme que portera son cœur, vous prendrez  mon prélèvement. Et voici l’offrande que vous recevrez d’eux, l’or, l’argent et le  cuivre. 

Rashi fait remarquer que la racine du mot Terouma est « larom » c’est-à-dire  élever tout comme dans le mot prélèvement fait-il remarquer en signalant aussi  que terouma c’est également « hafrasha » qu’est-ce à dire ?  

Lorsque l’on fait une offrande, on prélève on prend une partie d’un tout et,  lorsqu’on sépare cette partie du tout cela se nomme hafrasha –raison pour  laquelle certains désignent la halla que l’on prélève de la pâte à pain comme  une terouma.  

Quel est le sens donc de ces mots soulignés en bleu-turquoise dans le texte  qui nous ordonne de prendre une offrande, et ce, de différentes façons ? En  effet s’il s’agit d’une offrande elle n’est pas à prendre il faut attendre qu’elle soit  donnée et, s’il faut la prendre presque de force c’est que ce qui est pris ne nous  appartient pas.  

En effet, même si nous vivons dans le leurre que quelque chose nous  appartient cela n’est pas vraiment notre propriété car, tout ce qui semble être  à nous n’est, en réalité, qu’à l’Eternel, qui nous en donne la jouissance si nous  le méritons… 

Rien ne nous appartient, tout est à D car c’est D qui nous a permis d’avoir les  facultés d’arriver à ce que l’on est, car c’est D qui nous a permis d’avoir ce dont  nous disposons, et non pas ce que nous avons. Les biens terrestres dont il  nous est permis de jouir ne sont qu’un prêt pour lequel nous aurons des  comptes à rendre le moment venu (jusqu’à 120 ans), car comme il en est question dans la parasha précédente « mishpatim », l’homme doit procéder au  maasser c’est-à-dire de prélever la dîme pour faire la tsedaka qui n’est pas une  charité comme on le traduit souvent mais qui est une tentative si on peut  s’exprimer ainsi de rétablir la justice entre les hommes pour essayer de faire en  sorte que celui qui en a les moyens, puisse aider celui qui n’a pas la  possibilité/faculté de subvenir à ses besoins. Nous reviendrons en détail sur  l’analyse du mot tsedaka d’après le Ramak4lors d’un article différent. 

Si donc, ce que nous « avons » (ce dont nous disposons) ne nous appartient pas  comment ferons-nous une offrande ? C’est parce que nous avons le devoir  d’essayer de nous élever, d’élever notre âme, vers des sommets de sainteté,  car nous devons nous efforcer de nous élever de lever nos bras comme si nous  voulions nous élancer vers l’Absolu et c’est dans ce sens que nous devons  faire une offrande et, c’est ce raisonnement qui va nous permettre de  comprendre pourquoi le texte répète à trois reprises le mot offrande et le verbe  prendre tout en présentant de légères différences. 

L’apposition des deux mots terouma et ykehou (prendront) montre que  l’offrande doit se faire volontiers et par amour pour le Créateur mais que les  Leviim doivent prendre ces offrandes. En ce sens un autre mot vient nous parler  de la façon de donner : selon son cœur. C’est donc par amour pour D que nous  devons chercher à nous élever par le biais d’une offrande jusqu’aux sphères  supérieures, mais aussi par amour du prochain.  

Ces offrandes qui sont obligatoires sont minimes de manière à mettre pauvres  et riches au même niveau c’est pour cela aussi que le dénombrement (voir  parashat shekalim) le demi shekel (mahatsit hashekel) est imposé et c’est avec  ceci, qui aura été offert par tous avec amour et soumission à la Torah, que les  bêtes présentées aux sacrifices seront acquises, de même que les vêtements  sacerdotaux et tout ce qui servira au fonctionnement quotidien du Temple. Les  offrandes sont à prendre de tout un chacun et, pour la troisième terouma  chacun aura le devoir d’offrir parmi les fournitures énumérées ce qu’il aura  envie d’offrir selon ses moyens.  

Le midrash nous rapporte d’ailleurs une très belle histoire en nous confiant que  les femmes ont offert pour la plupart des ustensiles en cuivre parce que,  lorsque les Hébreux étaient encore en Egypte et que les maris rentraient chez  eux harassés par le labeur quotidien, les femmes se servaient de leurs  ustensiles en cuivre, comme de miroirs tant ils étaient astiqués, pour se faire belles et encourager leur mari à procréer. C’est pour honorer la vertu de ces  femmes que les ustensiles en cuivre offerts par les femmes eurent une part  dans la construction du Temple. 

Ce Temple qui va être la Maison de D. Mais n’est-ce pas un contre-sens de  construire une maison pour D ? Car D est partout. Toujours !!! En fait, le Temple  va servir à permettre aux humains de mieux se concentrer ou mieux d’imaginer  que D siégeant au-dessus du Sanctuaire, l’homme va se hisser vers la Sainteté,  vers l’Ineffable. Et, le Temple sera le lieu où tous pourront se réunir pour  ensemble unir leurs pensées et leurs vœux pour prier et rendre grâce, à heure  fixe chaque jour. 

Le Zohar va nous donner son interprétation du mot Terouma. Le Zohar va  décomposer le mot en tarom ha c’est-à-dire que le HE va se retrouver élevé car le HE est l’une des lettres du Tétragramme (ou nom de D qui s’écrit en 4  lettres hébraïques) et que le Zohar scinde en deux parties : les deux premières lettres qui résideront dans les sphères supérieures et les deux dernières dans  ce monde ci parmi les hommes) la réflexion du Zohar nous permet de  comprendre le mot terouma en tarom hé c’est-à-dire élève le hé de la deuxième  partie du Tétragramme des sphères inférieures vers les sphères supérieures.  C’est ainsi que D va séjourner parmi Ses enfants qui s’efforceront à s’élever  vers la Sainteté. 

Si donc ce que nous « avons » ne nous appartient pas comment ferons-nous une  offrande ?  

Nous avons le devoir d’essayer de nous sublimer, d’élever notre âme, vers des  sommets de sainteté, car nous devons nous efforcer de lever nos bras comme  si nous avions voulu nous élancer vers l’Absolu et c’est dans ce sens que nous  devons faire une offrande.  

C’est par ce raisonnement que nous pourrons comprendre pourquoi le texte  répète à trois reprises le mot offrande et le verbe « prendre » tout en présentant  de légères différences car il y a une condition à cette terouma : ליבו ידבנו אשר. C’est que chaque individu présente son offrande de « bon cœur » : l’offrande  doit se faire volontiers (du mot nedava don) et par amour pour le Créateur. En  ce sens un autre mot vient nous entretenir de la façon de donner : selon son  cœur. C’est donc par amour pour D que nous devons chercher à nous élever  par le biais d’une offrande jusqu’aux sphères supérieures.  

Ces offrandes qui sont obligatoires sont minimes de manière à mettre pauvres  et riches au même niveau c’est pour cela aussi que le dénombrement (voir  parashat shekalim) le demi shekel (mahatsit hashekel) est imposé et c’est  également dans un souci d’égalité entre tous les membres du peuple, que les  bêtes présentées aux sacrifices seront acquises. 

(4) Le Ohr HaHaïm commente déjà les trois mots désignant les métaux précieux  : l’or (zahav), l’argent (kessef) et le cuivre (nehoshet) de cette façon : 

– les lettres de zahav (or) sont les initiales des mots suivants Zé Hanoten Bari ou celui qui donne est en bonne santé autrement dit rien ne manque à ce  donateur et il donne avec largesse. 

– les lettres de kessef (argent) sont les initiales des mots suivants Keshéyesh Sakana, podé ou, si l’on préfère, lorsque quelqu’un est en danger, il fait un don  pour se racheter. 

– les lettres de nehosheth (cuivre) sont les initiales des mots suivants Nimtsa  Holé SHéamar Tenou ou il y a un malade qui se sait très mal en point et  ordonne à ses héritiers de donner après…….. 

Cependant, les exégètes donnent une explication au fait que l’or soit inscrit en  premier et le fait que l’or entre en grande part dans l’apparat du Mishkan et de  tous les ustensiles dont devra se servir le Cohen : la menora, la table, les  kerouvim…. : l’or utilisé pour le mishkan vient expier l’or dont était fait le veau. 

En dehors de la très grande disponibilité dont fit preuve Moïse vis-à-vis  d’HaShem(5), il fut l’homme le plus humble que la terre ait porté. Cette qualité fut  très appréciée du Très Haut. En revanche, l’orgueil et la suffisance  insupportèrent HaShem. C’est pourquoi, la conduite des « Nessiim » ou Princes  des douze tribus déplut à l’Eternel et voici la raison pour laquelle l’homme doit  être prudent dans ses jugements, ses évaluations et ses propos : en effet,  l’Eternel demande à chacun de faire un don : chacun selon ses moyens ou  chacun selon son cœur. Les Princes d’Israël se concertèrent, et, de bon cœur,  ont pensé que si les offrandes ne suffisaient pas, eux, Princes des tribus  d’Israël, représentant les douze fils de Jacob, complèteraient ce qui  manquerait. La faute, leur faute, est venue du fait qu’ils ont douté du bon cœur  des Enfants d’Israël, même si, en soi, la proposition provenait d’un cœur large  et bien disposé. 

D’où provenaient les matières premières demandées pour le Mishkan ?  N’oublions pas que le peuple était encore dans le désert !!! Pour les métaux  précieux, nous savons pertinemment qu’en partant d’Egypte, le peuple s’était  pourvu en ustensiles d’or et d’argent, les peaux de chèvres, la laine, l’huile et  les aromates, ils en disposaient aussi, mais, ils devaient offrir des pierres précieuses6 pour le « éphod »7 et pour le pectoral. D’où provenaient-elles ? Le  Midrash précise que les Anané Kavod8 déposèrent devant chaque demeure de  chacun des douze nessiim (Princes), les pierres de shoham (onyx) et les  pierres représentant chaque tribu9. En conséquence, le seul effort de chaque  Nassi (prince) fut de s’incliner pour prendre la pierre déposée à son seuil pour  la présenter au cohen et l’offrir. 

Plusieurs Sages, dont le Ohr HaHayim, pensent que la proposition des Princes  d’Israël démontre d’une tiédeur de sentiments et pas d’enthousiasme, et, ils ont  aussi sous-estimé l’enthousiasme du peuple qui répondit à l’appel de dons avec  chaleur et joie. Ceci, a provoqué le fait que les pierres d’Onyx et les pierres  précieuses au lieu d’être citées en premier lieu, puisqu’elles sont d’une valeur  supérieure à l’or, ont été enregistrées après l’offrande de l’huile et des  aromates…. 

La nomenclature des différentes offrandes à faire a beaucoup préoccupé les  grands exégètes de la Torah : Rashi, en les dénombrant, affirme que bien qu’on  puisse en dénombrer 15, en réalité, il ne faut prendre en compte que 13 en  argumentant son opinion sur le fait qu’en réalité, le texte énonce trois sortes de  laine : la bleue, la rouge et l’écarlate donc il ne s’agit que de différentes nuances  mais pas de différentes sortes de matières. Ce qui est important pour Rashi  c’est le chiffre 13 car, lorsque le « Erev Rav » 10 fondit l’or pour en faire une idole,  ce n’est pas un veau mais 13 qui surgirent : un central et un par tribu. En  conséquence, tous ces matériaux sont là en quelque sorte avec l’or pour  racheter la faute du veau d’or.  

Le Keli Yakar, pour sa part, estime qu’HaShem n’a pas éprouvé de différence  dans qui a offert et quoi ni combien le principal étant que les offrandes ont été  apportées de bon cœur. D’après ce grand sage, la lettre youd qui a été ôtée  du mot « nessiim » est la preuve du mécontentement d’HaShem qui, lorsqu’IL le  désire ajoute des lettres à des noms ou en retire tel que cela s’est produit pour Abram qui est devenu Abraham et à Saraï devenant Sara ou pour Hoshéa qui  devint Yéhoshoua (Josué).  

Le Midrash Tanhouma, à propos des 15 articles demandés, soutient l’opinion  de Rashi et cite : le Saint béni soit-IL, après la faute du veau d’or explique : »A  la sortie d’Egypte, JE vous ai donné 13 cadeaux vous M’en rendrez 13 au  moment de la construction du mishkan. » De quoi s’agit-il ? Il s’agit disent les  Sages des 13 mesures de Miséricorde.  

Rashi, bien qu’il soit question d’une liste de 15 produits à offrir, soutient le fait  que de 13 sortes de matériaux en parallèle aux 13 sortes de sacrifices à faire,  selon les circonstances et Rabbénou Behayé partage la même opinion : les  sacrifices ont été institués non pas parce qu’HaShem en profite mais pour que  l’être humain comprenne qu’une faute doit être rachetée de certaine façon. Le  Ari, zal, soutient le même statut. 

La guemara Berakhot soulève une question : pourquoi Moïse n’a-t-il pas été  chargé de la construction mais, au contraire, un enfant de 13 ans a été investi  de cette tâche. En effet, Moïse fut étonné de cette décision divine mais il en  comprit la justesse par le fait que Moshé, de par son rôle, représente l’attribut  de Justice tandis que Betsalel, ce jeune homme de 13 ans, est issu de la tribu  de Yéhouda ; or le nom Yéhouda renferme le Tétragramme ramené à des  dimensions terrestres/humaines en ayant la lettre daleth11 en son centre et de  plus, le Tétragramme est le signe de l’attribut de Miséricorde. Alors que le Nom  E-lo-kim est signe de l’attribut de Justice. Qui a été nommé pour seconder  Betsalel ? Oholiav ben Ahisamakh de la tribu de …. Dan (justice). C’est ainsi  que nous voyons les deux attributs se mêler : Justice et Miséricorde. Pourtant,  au tout début du récit de la création du monde est inscrit le Nom E-lo-kim ! 

A quel moment la Miséricorde est-elle apparue dans le monde par conséquent  ? La réponse nous vient du Midrash qui nous rapporte que les Anges avertirent  HaShem que l’homme ferait des sottises et qu’il n’était pas intéressant de créer  l’homme et alors dit le Midrash revêtit la Midat HaRahamim (l’attribut de  Miséricorde) et créa l’homme.  

C’est la raison pour laquelle dans les 13 attributs de Rahamim il est écrit :  « Vaya’avor al-panav vayikra : Ado-shem, Ado-shem, Kel Rahoum Vehanoun  Erekh HApayim Verav Hessed VeEmeth »……. (Exode/Shemot 34,6) ce qui  signifie, en faisant référence au moment où HaShem passe devant Moïse qui  se trouve sur le Mont Sinaï : HaShem passa devant lui et il proclama: « ADONAÏ  est l’Être éternel, tout puissant, clément, miséricordieux, tardif à la colère, plein  de bienveillance et d’équité » (13 mots). Chaque terme contient beaucoup de signification mais, le fait que le Nom d’HaShem (Tétragramme est prononcé à  deux reprises, l’une après l’autre est là pour signifier que l’homme est protégé  par l’Eternel avant sa faute, et après cette faute). 

Pour Rabbénou Behayé, il faut compter 15 offrandes car il y a un lien très fort  et c’est pour cela qu’HaShem a demandé 15 matériaux : le Kli Yakar insiste sur  le fait que le Mishkan et donc le Beith HaMikdash par la suite sont le moyen qui  est offert à l’homme pour créer une véritable relation entre l’homme et le  Créateur. Il en veut pour preuve le fait que Shlomo HaMelekh (le Roi Salomon)  a écrit dans le Cantique des Cantiques12 : צאוורך דוד כמגדל) keMigdal David  tsavarekh) ou Ton cou est comme la Tour de David. Donc, nous disent les  commentateurs, le cou représente le Sanctuaire, la tête (représentée par La  Divinité) passa devant lui et proclama: « ADONAÏ est l’Être éternel, tout puissant,  clément, miséricordieux, tardif à la colère, plein de bienveillance et  d’équité; lettre youd) qui a été créée à partir du Mont Moriah13 représente  HaShem et le corps est Israël (représenté par la lettre hé). Le seul moyen qui  relie D à Ses créatures est le Temple avec tout ce qui s’y fait. 

Or, dans le Temple, les salles des Hommes et les Salles des Femmes sont  séparées par 15 marches. Tout comme il existe 15 psaumes dits « cantiques  des degrés » (ou marches). Or 15 ce sont les lettres youd (10) et hé (5) qui  ensemble forment le Nom de D par lequel ou grâce auquel toutes les conditions  requises pour avoir un enfant furent réunies pour Abraham et Sarah. 

Les Sages (Hazal) affirment que c’est par ces deux lettres youd et hé formant  le chiffre 15 que les mondes ont été créés : le monde d’ici-bas par la lettre hé  et le monde d’en Haut par la lettre Youd (symbole du spirituel et de la Sainteté).  

Pour Rabbénou Behayé la preuve qu’il faut compter 15 articles c’est parce que  le Temple a été construit à Jérusalem par la 15ème génération depuis Adam. 

Dans la guemara Haguiga on apprend aussi qu’entre ce monde et le monde  futur il existe 15 « degrés » – sans rentrer dans les détails. 

Et encore : la birkat Cohanim se compose de 15 mots et, lorsque les Cohanim  prononcent ces mots, ils doivent tendre leurs bras et écarter leurs doigts pour  qu’entre eux se glisse la Shekhina (présence divine) afin de parvenir vers les  hommes (14)

Quoi qu’il en soit 13 ou 15, il convient de donner du meilleur de nous-mêmes  en attendant que le troisième Temple descende du Ciel tout prêt et que nous  puissions enfin prouver au monde entier que nous appartenons au Maître de  l’Univers et que nous sommes ici sur notre Terre. 

Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו

 

 

1 – Mishkan ou Tabernacle. Les mots Mishkan- tabernacle et Shekhina ou présence divine viennent de la  même racine : shine-kaf-noun ou shakhen : voisin. Car c’est dans le Tabernacle, que la Présence Divine  résidera au sein du peuple. 

2 – Rashi Rabbi Shlomo Itshaki de Troyes 1040-1105, le Ramban ou Rabbi Moshé ben Nahmane ou  Nahmanide 1194-1270, Rabbénou Behayé 1255-1340, Kli Yakar 1550-1619, Ohr HaHayim Rabbi Hayim  Ben Attar 1696-1743. 

3 – Re’em ou Rabbi Eliahou Mizrahi 1455-1525 lui-même grand commentateur des exégèses de Rashi.

4 – Ramak ou acrostiche de Rabbi Moshé Cordovéro 1522-1570. Cabaliste d’origine espagnole (Cardoba). Sa famille originaire de Cordoue (Cordoba) ayant fui l’Inquisition espagnole séjourna un certain temps au Portugal pour ensuite regagner Israël et la ville de Safed où mourut ce rabbin cabaliste enseigna à Safed et le jeune rabbin désigné sous le nom de R’ Itshak Lourié ou Ari HaKadosh jouit des enseignements du Ramak.

5 – Du moment où il fut investi de ses fonctions, il décida, seul, par respect, de se retirer de sa vie  conjugale.

6 –  Deux pierres d’Onyx et douze autres pierres précieuses et semi-précieuses qui correspondaient  chacune à l’une des douze tribus. 

7 – Sorte de gilet que portait le Cohen Gadol avec le pectoral 

8 – Les nuées qui accompagnaient le peuple 

9 – Sur les pierres d’onyx étaient gravés les noms de six tribus donc douze en tout et sur chaque pierre  représentant chaque tribu était gravé le nom de la tribu et les lettres de l’alphabet qui permettaient au  moment où les cohanim (pluriel de cohen=prêtre) devaient rendre une sentence et où les pierres  s’éclairaient tour à tour pour délivrer la sentence ou la réponse au prêtre en exercice.  

10 – Erev Rav ce sont tous ces gens qui se sont faufilés hors d’Egypte avec les Hébreux. On appelle cecien  français la tourbe nombreuse ou le grand mélange. Le mot Erev provenant de la racine signifiant  mélanger.

11 – Daleth de valeur numérique 4 symbolise le fait que l’homme a été créé avec les 4 éléments qui  forgent sa personnalité, entre autres choses (Rabbi Hayim Vital)

12 Le Cantique des Cantiques est un chant allégorique dans lequel le Fiancé est l’Eternel et la fiancée  est Israël.  

13 Ou Mont du Temple 

14 C’est la raison pour laquelle il est conseillé de ne pas regarder les cohanim au moment où ils  bénissent le peuple.

Visuel Michael Tordjman Olé DOR HADASH HAIFA

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