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PARACHA VAERA 5785  – vendredi 24 janvier 2025 – 24 Tevet 5785 

HORAIRES DE CHABBAT 
NETANYA – 16h44 – 17h46
JERUSALEM – 16h26 – 17h46
ASHDOD/TEL AVIV – 16h45 – 17h47


PARACHA VAERA 5785 

Voici la deuxième parasha du livre shemoth. C’est donc aussi la deuxième  de la période des « sh-o-va-v-i-m » de 6 semaines (SHemoth-Vaéra-Bo Beshalah-Ytro-Mishpatim) en année normale et de 8 semaines en année  embolismique puisqu’on y ajoute les parashoth de Terouma et de  Tetsavé. En ces périodes, il y a des siècles, les rabbins avaient institué  un jeûne chaque jeudi. Mais, les autorités rabbiniques ayant constaté que  les générations actuelles sont bien plus faibles que les précédentes, dans  certaines communautés les rabbins préfèrent privilégier le jeûne de la  parole (taânith dibour) et l’étude de la Torah une ou deux fois par semaine.

Contrairement à la plupart des parashioth, le nom de cette péricope  n’apparaît que dans le deuxième verset au lieu d’apparaître dans les  premiers mots du verset qui introduit la sidra.

Avant tout, nous nous arrêterons au nom de cette péricope : VAERA  signifie que D S’est dévoilé aux yeux de Moïse mais aussi aux yeux des  Bené Israël par tous les prodiges qui vont entourer et précéder le  processus de la sortie d’Egypte. Ce nom nous interpelle et est en lien  avec la parashah de Vayéra d’Abraham recevant la visite des envoyés  célestes lorsqu’Abraham subit aussi 7 épreuves sur dix et lorsqu’HaShem  laissera entrevoir le lieu où aura lieu la ligature d’Isaac, ainsi qu’il en a été  question alors.

Nous avons assisté à Midiane à la discussion entre Moïse et D qui va nous  permettre de nous livrer à une profonde réflexion : en effet, nous savons  qu’il existe plusieurs façons de s’adresser à D et de Le nommer. Dans le  livre de la Genèse (Bereshith) le Créateur de toutes choses est appelé

אלוקים indice de l’attribut de Justice. D. apprend à Moïse que dorénavant,  Il ne serait plus le Kel Shaday connu des trois patriarches avec lesquels  Il promit les bénédictions et conclut des alliances avec, mais, c’est avec  le « HaShem » (Tétragramme) qu’ IL va commencer à réaliser Ses  promesses. Ce sont les nombreux descendants (début de la réalisation  de la promesse d’une nombreuse descendance) qui vont être les  bénéficiaires directs de ces bénédictions.

Nous avons noté la semaine précédente un changement à la tête de  l’Egypte. Le Pharaon appartient à une autre dynastie que celle du  précédent et, ce pharaon-là, n’était pas comme son prédécesseur qui  avait connu Joseph et qui « connaissait » l’Eternel……… Celui-ci a  déclaré avec suffisamment d’orgueil et de suffisance que lui, ne savait  pas qui était le D des Hébreux.

Sur le plan psychologique, le souverain de l’Egypte, qui avait partagé ses  jeux d’enfant avec Moïse « fils » de Bitya, avait du mal à accepter que celui qui souvent jouait avec l’ancien roi était à présent devant lui pour  négocier la libération de ce peuple qui avait servi l’Egypte et construit des  monuments illustrant la grandeur de ce pays.

L’orgueil du nouveau souverain d’Egypte empêchait celui-ci d’accepter  de relaxer tout ce peuple pour aller rendre un culte à sa divinité. Aussi,  l’Eternel, a-t-IL procédé progressivement en frappant de plus en plus fort  jusqu’à ce qu’atteignant le sommet du supportable, et assénant le coup  de grâce. Ce souverain orgueilleux, atteint dans sa chair, se verra témoin  de la magnificence de la sortie d’Egypte et de la Toute Puissance de  l’Eternel séparant les flots de la mer Rouge en 12 couloirs identiques et  transparents en engloutissant dans des flots ravageurs et domptés la  splendide cavalerie et armée pharaonique.

Moïse est donc de retour des étendues désertiques de Midiane vers cette  terre égyptienne qui l’a vu naître, vers cette terre fertilisée par le plus long  fleuve du monde, le Nil, dont le pharaon tire un orgueil infini au point de  se prendre au jeu et de se croire infaillible, invincible.

Après la première visite de Moïse accompagné d’Aharon au palais de  Pharaon, les Anciens sont venus trouver les « Envoyés de D » pour leur  adresser de sévères récriminations :

« Depuis que vous vous êtes improvisés envoyés d’HaShem, tout va  encore plus mal pour le peuple tout entier ! Vous aviez annoncé que nous  allions être libérés et, bien au contraire, les officiers de Pharaon exigent  de nous non seulement que nous continuions à fabriquer des briques  mais, ils exigent à présent que nous allions nous-mêmes nous  approvisionner en paille et, qui plus est, ils exigent, que nous fabriquions  quotidiennement 400 briques ! Si nous n’y parvenons pas, nous mettons  en danger la vie de nos enfants que les officiers nous enlèvent et scellent  dans les murs à la place des briques manquantes ! » (Ceci est rapporté  dans la Guemara Sanhédrine).

Moïse est profondément touché par ces paroles car il est entièrement bon  et il a de la compassion pour tous les êtres humains juifs ou non-juifs et  pour les animaux, aussi n’hésite-t-il jamais à être partie prenante, à  s’interposer et sa souffrance morale est immense. HaShem connaît ce  désarroi aussi S’adresse-t-IL à lui et désire lui faire comprendre que les  intentions divines ne sont jamais pour un mal.

Avant l’application des plaies, Moïse retourne à Midiane dans la  perspective d’aller y chercher sa femme et ses enfants. Ce déplacement  s’étend sur 3 mois et c’est à son retour en Egypte, qu’il retourne chez  Pharaon pour y exécuter la première des dix plaies (il s’agit du mois d’av  et la première des plaies est le sang).

Moïse investi de cette mission divine, accompagné de son frère aîné  Aharon futur grand prêtre d’Israël, pénètre dans le palais du roi d’Egypte.

Moïse, ainsi que nous l’avons vu précédemment, s’était approprié le  bâton qui servit aux premiers héros bibliques puis à Abraham, à Isaac, à  Jacob….

Nous verrons que ce bâton qui accompagne les pas du plus grand  prophète de tous les temps est doté d’une histoire particulière et de plus,  ce bâton sur lequel notre attention a été attirée au cours de la parasha  précédente et qui possède une histoire prestigieuse va être l’instrument  par lequel D va permettre à Moïse de donner en quelque sorte, le signal  par lequel va débuter une plaie, chacune des dix plaies (dont nous ne  verrons cette semaine que 7 d’entre elles).

Ce bâton, en effet, appartint à Adam puis il passa de main en main jusqu’à  Jacob et Jéthro l’aperçut à la cour de Pharaon et s’en saisit car il avait vu  que le nom de D y était inscrit alors que le bâton que tenait Aharon était  un simple bâton de marche.

Jéthro le planta aux abords de sa tente et depuis, chaque homme qui  passait tentait de le saisir mais il était indéracinable. Pourtant lorsque  Moïse se présenta il saisit le bâton, et le déracina sans peine. Jéthro, alors, sut que cet homme avait un destin particulier.

D conféra à Moïse la possibilité de déclencher les plaies d’Egypte et bien  d’autres évènements par la suite se produisirent toujours en utilisant ce  bâton. D a commencé à détruire aux yeux des Egyptiens la divinité du Nil  en changeant son eau et toutes les eaux en sang…………

D a donc confié à Moïse une lourde mission : aller en Egypte de manière  à libérer Son peuple du pays d’Egypte. De manière également à réaliser  la promesse qu’Il avait faite aux 3 patriarches. Ainsi que cela a été  exprimé précédemment, dans la Genèse, nous avons vu une famille  évoluer dans le temps et dans l’espace entre la Mésopotamie et Canaan.  Nos héros bibliques, nos pères et mères, ne vont pas dépasser le cadre  familial alors qu’avec le livre de Shemoth, nous abordons des notions  différentes : la famille qui était le centre du livre de la Genèse, devient  peuple puis nation, le lieu est l’Egypte et même D va « changer » de nom.  En effet, nous avons vu que D Se fait appeler אהיה » Je serai » alors que tout au long de Bereshith – Genèse – nous pouvons voir que parfois le  Créateur est appelé אלוקים qui met en relief les attributs de justice ou bien Il apparaît avec le tétragramme qui représente l’attribut de miséricorde.  Dans le midrash de Shemoth rabba nous pourrons voir que D présente à  Moïse Ses différents noms selon la façon dont il apparaît aux êtres  humains ou bien selon la raison de l’invocation de l’Eternel ainsi, nous  venons d’illustrer deux noms puis il y a le שדי ל-א qui est le nom sous  lequel les patriarches Le connaissaient en tant que D qui a fait des  promesses sans encore les tenir mais aussi en tant que D qui impose un  terme aux souffrances d’un peuple soumis à l’esclavage ; puis il y a -א

צבאות לוקים ou D des Armées car c’est en tant que Tel qu’Il apparaît pour  nous défendre et faire la guerre aux impies et aux méchants, mais c’est  en tant que tétragramme, D de miséricorde, qu’Il va prendre Son peuple  et le sanctifier en l’enlevant d’entre les Egyptiens et en les élevant pour  tenir la promesse faite aux trois patriarches, et en leur donnant le pays de  Canaan et en multipliant les miracles et les prodiges dans l’espace et  dans l’histoire puisque c’est L’HISTOIRE DU PEUPLE QUI S’INSCRIT LA, en lettres de feu, sur la pierre.

Ces prodiges, miracles ou autres sont d’après le Ramban1 et Juda Halévy2 comme des actes miraculeux que D a créés alors que Maïmonide3 considère qu’il ne s’agit que de faits normaux et ne voit pas dans ces  phénomènes aucun prodige ou miracle.

Nous allons nommer ici les dix plaies et tenter d’en expliquer sept.
LES 10 PLAIES 

1 – DAM sang ( דם )TSFARDEA grenouilles ( צפרדע )KINIM poux ) דצ »כ(DETSAKH(כינים〉

2 – AROV bêtes féroces )ערוב )DEVER peste )דבר )SHEHIN ulcères  )עד »ש) ADASH( שחין(

3 – BARAD grêle)ברד )ARBEH sauterelles)ארבה )HOSHEKH ténèbre )חושך) MAKAT BEKHOROTH mort des premiers-nés) בכורות מכת )BEAHAB ( באח »ב(

En Egypte, tout était transformé en divinité qu’il s’agisse de bêtes ou même d’insectes, et tout était prétexte à un culte. Aussi, Dieu a-t-IL voulu  juger tout ce qui était idolâtrie. Derrière les différentes plaies se cachait  la volonté de montrer aux idolâtres que Dieu règne et dirige tout ce qui  fait partie de la nature qu’il s’agisse des éléments, de la flore ou de la  faune et même des créatures humaines. Les trois groupes de plaies sont  désignés par des abréviations.   

Le premier groupe, DETSAKH sont trois plaies qu’Aharon a exécutées  en frappant avec son bâton4. Le deuxième groupe concerne des plaies  exécutées par Moïse sans son bâton, simplement en élevant ses mains  vers le ciel. Le troisième groupe concerne trois plaies exécutées par  Moïse avec son bâton et la dernière plaie celle de la mort des premiers  nés ordonnée et exécutée sans aucune intervention humaine mais  uniquement par DIEU Lui-Même sans autre intervention.

Le premier groupe concernait le Nil, fleuve, élément eau qui était une  divinité en Egypte. Cette eau transformée en sang contenait une double  allusion : d’une part l’être humain ne peut vivre sans son sang mais,  lorsque le Nil – qui était considéré comme un dieu car il traversait tout le  pays et faisait fructifier tous les champs – fut transformé en sang, tout ce  qui avait été planté dépérit, les poissons moururent et toute la faune  aquatique avec et les hommes ne purent survivre sans eau. Les Egyptiens  payaient l’eau au prix fort chez les Hébreux car chez eux, l’eau ne se  transformait pas en sang ; en revanche, dès que les Egyptiens tenaient  de l’eau dans leurs mains cela se transformait en sang.

Les grenouilles, idoles elles aussi, faisaient tant de tapage, qu’il était  devenu impossible de s’entendre et elles envahissaient absolument tout  y compris les ustensiles, les lits………Or, cette plaie est au singulier  « LA » grenouille et non « les » grenouilles c’est parce que le bruit  assourdissant qu’elles produisaient était si intense et continu comme s’il  ne s’agissait que d’un seul animal.

Les poux. La poussière, chaque grain de poussière se transformait en  poux qui piquaient et transmettaient des maladies. Lors de ces trois  plaies les éléments eau et terre ont été frappés.

Le deuxième groupe a atteint les animaux sauvages pouvant s’attaquer à  l’homme et aux animaux avec ârov

Puis, avec la peste, cette plaie s’est attaquée encore une fois à l’homme  et aux grands animaux de même que les ulcères ont touché les hommes.  Avec ces trois plaies l’homme a été touché dans sa chair et entravé dans  son labeur, dans sa force.

Pour le troisième groupe ce sont les éléments du feu et du vent qui sont  touchés principalement puisqu’en tombant, la grêle, enflammait tout sur son passage, et le feu tourbillonnait dans toutes les directions n’offrant  aucun répit.

Les sauterelles transportées par le vent s’attaquèrent à tout ce qui  existait et à tout ce qui poussait saccageant tout sur leur passage et ne  laissant plus rien à consommer pour les êtres vivants humains ou  animaux. Ainsi qu’il a été dit précédemment, D donnait Ses instructions à  Moïse qui, en avertissant Pharaon de ce qui allait s’abattre sur l’Egypte,  était avec Aharon l’illustration concrète de l’exécution des plaies mais,  enfin, pour la dixième plaie, D. n’a pas fait participer pour l’exemple ni  Moïse ni Aharon, IL a agi par Lui-Même en envoyant l’Ange de la Mort  recueillir ceux qui devaient payer pour l’impiété de Pharaon et de ses «  officiers ».

Une partie des plaies fut exécutée en se servant d’un bâton. Les  symboles cachés derrière ces dernières sont riches en commentaires.  Certains d’entre eux apporteront un jour nouveau sur les phénomènes  provoqués par des gestes ou par des paroles.

Tout d’abord, un midrash rapporte la discussion que Pharaon entame  avec HaShem : « Pourquoi me frappes-tu avec un bâton ? se plaint  Pharaon et, D lui répond : le bâton ne te frappe pas par lui-même ! C’est  Moi qui ordonne et le bâton ne possède aucun pouvoir de t’atteindre en  dehors de l’ordre que Je donne !!!

Le dialogue continue : Mais, pourquoi ces plaies ? HaShem lui répond :  Voici certains éclaircissements :

En premier lieu : le bâton qui se transforme en serpent car cet animal ne  connaît aucune limite, il pique et tue selon son bon plaisir et il est  insatiable tout comme toi.

Les rois de tous les peuples mais toi Pharaon roi d’Egypte, tu dis ne pas  me connaître et ne pas connaître mon nom car tous ont besoin de pluies  et M’implorent pour que Je leur donne de l’eau mais toi, à cause du Nil tu  te prends pour une divinité et prétends n’avoir besoin de personne.

D’autre part, le Nil et l’eau en général et le sang : Moi, l’Eternel, Je t’ai  ordonné de mettre les enfants de Jacob en esclavage mais toi Pharaon tu  as outrepassé Mes ordres, non seulement tu les as réduits en esclavage  mais, tu as fait jeter des créatures innocentes dans le fleuve et tu as  emmuré d’autres créatures innocentes vivantes dans les constructions  imposées aux Bené Israël ! Et, tu es quelqu’un de totalement indifférent  aux souffrances d’autrui au contraire, plus ils souffrent et plus tu  t’acharnes tout comme un serpent sur sa proie.

En voyant les Bené Israël se multiplier, tu as tout fait pour qu’eux ne se  multiplient plus au lieu de les bénir et de dire « ken yrbou » qu’ils se  multiplient tu t’es écrié « pen yrbou » de crainte qu’ils ne se multiplient. Tu  as voulu anéantir ce Peuple en le jetant à l’eau, lorsqu’ils sortiront  d’Egypte tu constateras que l’eau récupèrera son dû en noyant tes  hommes. Tu as pêché en mettant l’eau à contribution sans en avoir reçu  l’ordre tu rembourseras ta dette….

Ne sont exprimées ici que trois raisons sur tant d’autres. Dans la sidra  prochaine seront abordées les 3 dernières plaies…

Cependant, au terme de chaque plaie, les éléments reprenaient le dessus  ainsi, lorsque D ordonna à Moïse de jeter son bâton à terre près du  buisson ardent, le bâton se changea en serpent et lorsque Moïse le saisit  par la queue le serpent redevint bâton tout comme la main que Moïse mis  en son sein devint lépreuse et redevint saine en réintroduisant la main  dans son sein de même, lorsque le Nil et toutes les eaux furent changés  en sang, au terme de la plaie les eaux redevinrent ce qu’elles étaient avant  alors que lorsque sous l’ordre de Pharaon, les magiciens de l’Egypte,  firent les trois tours de magie de changer l’eau en sang, de faire croître  les grenouilles et de faire apparaître des poux, eux, ces magiciens étaient  capables de faire apparaître les fléaux mais étaient incapables de faire  arrêter les phénomènes…..

Pharaon et les magiciens eux-mêmes furent terrifiés de voir le serpent  (bâton de Moïse) avaler les serpents apparus des bâtons des sorciers. A chaque plaie, Pharaon réagit tout d’abord par frayeur mais après cela, il  se reprend et se durcit. Il subit donc la pression de sa volonté et de son  caractère, de sa fierté et de son orgueil qui vont l’entraîner à faire mal : il  méprise les degrés que gravit la colère de D sur Pharaon et l’Egypte.

Nous avons dit que l’Egypte était un pays si impur qu’il avait atteint les  49 seuils d’impureté sur 50 mais le retour sur soi, la repentance ne se  mesurera que par 10 degrés. Une fois ces 10 degrés atteints, il n’y a plus  de retour possible et c’est ce qui va se produire, les eaux changées en  sang, les grenouilles, les poux tout semble repoussant et pénible mais à  chaque fois Pharaon au lieu de se rendre, fait taire sa conscience pour  augmenter sa haine et sa rancœur et bien que tout ce processus  l’exaspère, il durcit chaque fois davantage sa position ce qui va entraîner  sa perte et non seulement la sienne mais encore celle de son peuple et  de son premier-né.

Pendant toute cette période où les descendants de Jacob séjournèrent en  Egypte, l’esclavage n’apparut pas tout de suite. Les exactions et tous les  arrêtés contre cette population qui se distinguait tant des autres ressortissants s’abattirent progressivement sur elle. L’intensité fut  progressive jusqu’à se « raffiner » dans la torture morale et physique… Et,  malgré la souffrance une clameur, une plainte, s’élança du cœur des  esclaves vers le Créateur c’est ainsi qu’HaShem « entendit » le cri des  suppliciés.

La pacification se passe en trois degrés : la guerre, la prière et la  pacification. C’est selon ce schéma qu’Abraham construisit sa plaidoirie  en faveur des gens de Sodome : « Ne tue pas les gens de Sodome pour  que personne ne puisse dire que Tu es cruel ! C’est pourquoi HaShem fit  passer devant les yeux du patriarche toutes les générations précédentes  et tu comprendras ainsi pourquoi J’AI puni toutes ces générations qui  t’ont précédé !

Yalkout Shim’ôni rapporte qu’en fait la démarche de Moshé Rabbénou est  la même à une « petite » différence près : Moïse questionne D en  substance : pourquoi la punition est-elle tombée sur la descendance de  Jacob et pourquoi pas sur Ishmaël et/ou Esaü ? Pourquoi a-t-il été  chargé, lui, Moïse d’opérer toutes ces tractations pour quelles raisons a

t-il été choisi ? Et, pourquoi cette faute et celle des eaux de la discorde  (mey mériva) ont elles pesé si lourd dans la balance ? Pourquoi Moïse,  dont les mérites sont si grands qu’il a pu converser avec le Saint béni soit  IL face à face, lui qui a pu conduire le peuple de D hors d’Egypte, lui qui  a reçu des « mains » de D les tables de Pierre gravées par HaShem, aucune  miséricorde n’a pesé en sa faveur pour ces deux fautes ? Moïse n’a-t-il  pas plaidé en faveur de ce peuple si dur lors de la faute du veau d’or ?

Le Maharal de Prague élargit sa pensée à propos de ce qui est dit : le  juste décide et HaShem réalise (מקיים’ וה גוזר הצדיק (Abraham n’a rien  demandé pour lui il a prié pour autrui comme le fait un juste.

Moïse n’a rien demandé pour lui non plus mais il faisait partie de ce peuple  qu’il a défendu tout au long de cette mission dont il fut chargé… mais….  Il attendait tout d’HaShem au contraire d’Abraham qui a acquis un terrain  lekhol hadorot (pour l’Eternité) pour servir de sépulture à Sara puis à lui

même et à son fils et son épouse et à l’un de leur fils et l’une de ses  épouses… De même, les enfants de Jacob furent ensevelis dans des  territoires achetés. Les trois patriarches agirent et vécurent d’après les  circonstances et jamais ne s’élevèrent contre les décisions ou les  demandes d’HaShem.

Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו

 

1- Ramban acronyme de Rabbi Moshé ben Nahman ou Nahmanide 1194-1270 de Gérone en  Espagne (Catalogne) exégète de la Torah postérieur au Rambam ou Maïmonide.

2- Judas Halévy, médecin, poète et philosophe espagnol 1075 à Tolède et mort à Jérusalem en 1141 et  enterré à Kfar Kaboul en Galilée. Auteur du Livre HaKouzari et de centaines de poèmes dont les poèmes  d’amour à Sion dont certains font partie du rituel juif.

3- Rambam ou Rabbi Moshé ben Maïmon ou Maïmonide de Cordoue en Espagne 1135-1204  philosophe et médecin.

4- Rappelons que ce bâton était celui qui avait appartenu à Adam, …… à Noé…… aux trois patriarches et  il était en saphirs et le Nom de D y était gravé ainsi que les trois sigles de plaies. Ce bâton était « planté  » dans un champ appartenant à Ytro et personne ne parvenait à le « déraciner » pourtant, lorsque  Moïse s’approcha et vit le bâton, il le saisit et le bâton se laissa prendre. Ytro sut alors que Moïse devait  sauver le peuple.

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