NETANYA – 16h16 – 17h17
JERUSALEM – 15h56 – 17h17
HAIFA – 16h14 – 17h16
EILAT – 16h22 – 17h22
ASHDOD – 16h18 – 17h19
BEER SHEVA – 16h19 – 17h20
PARIS – 16h35 – 17h49
MARSEILLE – 16h45 – 17h52
LOS ANGELES – 16h26 – 17h26
MIAMI – 17h13 – 18h10
NEW YORK – 16h11 – 17h15
Ce chabat, nous lisons, la paracha VAYICHLAH, la huitième du livre BERECHIT, dont voici un résumé :
Les messagers que Yaacov a envoyés auprès de son frère reviennent avec de mauvaises nouvelles : Ésav a levé une armée de 400 hommes, et vient à sa rencontre. Se préparant au pire, Yaacov sépare ses biens et sa famille en deux camps, afin d’en préserver une partie en cas d’attaque. Il supplie D.ieu de l’aider malgré les bienfaits dont il a déjà bénéficié, envoie à Esav des présents, et traverse le Jabbok. La nuit, il lutte jusqu’au matin avec “un homme”, qui le blesse au creux inguinal, refusant de le laisser partir avant qu’il ne l’ait béni. L’homme lui annonce que son nom ne sera désormais plus Yaacov, mais Israël, car il a lutté avec D.ieu et les hommes, l’a emporté.
Les retrouvailles se passent, contrairement à ses craintes, dans la joie, et chacun fait route de son côté. Esav s’installe à Séïr, Yaacov à Soukkot puis à Sichem. À Sichem, sa fille Dinah est enlevée et (probablement) violée par le prince de la ville. Ses frères Shimon et Levi, ayant persuadé les Sichémites de se faire circoncire afin qu’Israélites et Sichémites s’unissent, les massacrent au troisième jour de leur convalescence, causant le départ précipité d’un Yaacov furieux.
Yaacov part à Béthel, où il érige le sanctuaire à D.ieuqui se révèle à lui, et lui confirme son nouveau statut d’Israël. La famille fait route vers Ephrata, mais Rachel meurt en chemin, en donnant naissance à son second fils, Benjamin. Itshak meurt, et est enseveli par ses fils à Hébron. La généalogie d’Esaü est établie.
LES MESSAGERS DE JACOB
Cette présente péricope est porteuse de messages d’importance : entre le départ de Jacob de chez son beau-père, le combat avec l’Ange et la rencontre des frères ennemis, la Torah nous force à nous pencher sur le texte de manière approfondie.
Jacob n’était pas un personnage sur lequel l’orgueil et la suffisance avaient prise. Les valeurs spirituelles et morales dont il avait toujours fait preuve l’ont accompagnées même tout-au-long de son séjour parmi des idolâtres et c’est justement pour pouvoir transmettre ces valeurs et tout l’enseignement qu’il avait reçu lors de son séjour chez Eber que Jacob a travaillé chez Laban 14 années de manière à forger ses épouses selon la Torah telle qu’il l’avait apprise chez son maître, et d’y puiser aussi des forces morales pour résister à un environnement hostile c’est la raison pour laquelle lorsqu’il rencontre Esaü qu’il lui dit que pendant toutes ces années, il a habité « גרתי « en employant un verbe signifiant que son intention n’avait pas été de s’y enraciner ou d’y demeurer – statut permanent comme le confère le verbe לדור habiter dans le sens de demeurer – un appartement est une dirah (דירה(-. Mais le terme de גרתי signale que tout en demeurant dans un milieu hostile il a tout de même observé les « tariag mitsvoth » ou 613 commandements – le mot garti est, en désordre, le mot formé par les lettres dont la valeur numérique forment un total de 613. Mais, ce n’est pas tout : ce mot qui renferme le vocable גר) étranger) met l’accent sur le fait que Jacob, bien qu’étant le neveu de Laban, et, bien qu’il ait vécu là-bas vingt ans durant, ne s’est jamais fondu dans cette société qui lui était étrangère et qui, de toute façon ne l’a jamais inclus ou confondu en elle.
. Sur le plan mystique, nous savons que n’importe quel Juif qui étudie la Torah et accomplit des mitsvoth engendre des Anges. 1 De même, chaque bonne parole donne naissance à un ange défenseur.
Ces anges – là étaient cantonnés en un camp. D’où provenaient alors les autres anges et qui étaient ceux qui occupaient le deuxième camp ? Jacob possédait la faculté de « voir » les anges c’est ainsi qu’il put distinguer entre ses anges défenseurs générés par son étude et ses actes qui accompagnaient le patriarche depuis Haran vers Canaan et ceux d’Eretz Israël qui avaient rejoint les autres ceux-ci provenant de la légion céleste et des Cieux dont le siège se trouvait dans le « camp » divin. Ce sont donc deux camps distincts que Jacob aperçut.
Les premiers versets de la parasha énoncent que Jacob, en chemin, vit des anges et nomma ce lieu « Mahanayim (2)». Rashi précise qu’il s’agit d’anges véritablement et, l’ensemble des exégètes de s’interroger : de quels anges s’agit-il ? Et, pourquoi « deux » camps d’anges ? La réponse à la question découle d’un argument allusif opposé à Esaü par Jacob qui dit à celui-ci : « J’ai habité chez Lavan ! »
Ceci est une allusion aux multiples exemples contenus dans notre si riche Histoire : le Juif, même lorsqu’il a voulu –comme au siècle des « lumières » – faire oublier qu’il est Juif, n’a toujours été classé que parmi les « étrangers ».
LE CADEAU A ESAÜ : Une allusion est donnée par la Torah dans le cadeau offert à Esaü : tout en rangeant dans une excellente stratégie d’intimidation envers son frère les cinq catégories d’animaux, Jacob fait présent à Esaü de 580 animaux. Ce chiffre symbolique a une double signification : 580 en hébreu s’écrit : âin- shine- youd et resh, qui forment le mot âshir = riche mais également le nom de Sé’ïr. Allusion pour Esaü : je suis riche, ce cadeau n’est rien. Dans un autre sens, on peut aussi trouver là qu’en fait cette offrande n’est que la dîme des possessions de Jacob mais, il y a encore un autre sens : ces lettres shine/sine- âine – youd – resh forment le nom de Sé’îr : le Mont Sé’ïr refuge et héritage d’Esaü, là où ce frère qui sera surnommé Edom mais que la Torah présente comme « chevelu » (comme un bouc), voulut détruire Jacob et sa famille.
Certains commentateurs trouvent dans ces 580 bêtes la préfiguration du « sé’ïr laâzazel» (bouc émissaire) sacrifié – en étant précipité du haut d’une montagne du désert de Judas – en expiation aux fautes de la part de tout le peuple d’Israël au jour de Kippour. Le cadeau proposé à Esaü par Jacob est, en conséquence, une sorte d’offrande pour effacer tout conflit qui exista entre les deux frères.
Le total de ce présent est non pas de 550 mais de 580 bêtes remarque le Or HaHayim (3) car il est écrit que les chameaux étaient en compagnie de leurs petits donc il s’agit de 580 animaux. Pour certains commentateurs, ce chiffre est important car il nous apporte de nombreux enseignements : tout d’abord sur la quantité du bétail offert à son frère : proportionnellement aux richesses accumulées pendant les 20 années de l’exil de Jacob à Haran, le « cadeau » est infime s’exprime Rabbénou Behayé ! Ensuite, pourquoi a-t-il disposé les bêtes dans l’ordre cité dans la sidra à savoir des bêtes pures e puis des bêtes impures et pourquoi les chèvres d’abord et puis les brebis ? Puis les bœufs et enfin les ânes ? En quoi le nombre de bêtes offertes à Esaü est-il important ? 550 ou 580 ?
Voici les réponses à ces questions : En prenant au pied de la lettre les quantités énoncées dans les versets 15 et 16 du chapitre XXXII, le total de toutes les bêtes énumérées est de 550 qui est la valeur numérique du mot נשר = aigle. Or, l’aigle est un prédateur, un volatile qui va chercher la nourriture et l’aigle est le symbole d’Edom. Edom est Esaü. Si, comme le soutient le Or HaHayim il s’agit de 580 car les trente bébés chameaux n’avaient pas été dénombrés étant donné qu’ils sont allaités, la signification est tout autre :
En effet, Esaü est un prédateur mais il est surtout l’emblème de l’esprit du mal ou des « forces du mal » que Rashi, en s’appuyant sur le verset 24 du chapitre XXXII du Deutéronome nomme clairement « les démons ». La Guemara définit ce concept de la manière suivante : les démons ce sont : « Sam… et L’I’L’I’et tav » (4). Le mot רשף est en français : démon et sa valeur numérique est également 580. Ces deux là sont aussi appelés : מזיקין רשף. Le Or HaHayim inscrit que quiconque étudie la Torah ou, tout au moins, lit le « shémâ Israël » écarte de lui ces démons car les noms de ces deux-là équivaut à 611 tout comme lé havdil la somme du mot TORAH et en conséquence, étudier la Torah protège la personne de ceux qui nuisent. Ainsi, en offrant 580 animaux à Esaü, Jacob se protège – ainsi que tous ceux qui sont avec lui y compris ses femmes et ses enfants – du pouvoir des forces du mal.
L’ordre dans lequel Jacob envoie son cadeau à son frère est ainsi : les chèvres qui sont rattachées à l’exil de Babylone. Chèvre se dit עז en hébreu la première lettre est un âyine et sa valeur numérique est 70 soit les 70 ans où les Juifs sont restés en exil à Babel
Puis viennent les brebis (רחלים (qui se rattachent à l’exil de Médée et de Perse. Ici, l’allusion est très forte car il s’agit de Rahel qui donna naissance à Benjamin de la tribu duquel seront issus Esther et Mordékhay à la cour d’Assuérus et la lettre resh a une valeur de 200 ou 200 ans d’exil en Perse.
Viennent ensuite les chameaux sur lesquels nous disserterons largement mais sur lesquels nous pourrons dire rapidement ceci : à ce stade, les chameaux donnent une allusion sont rattachés au royaume des Grecs car les Hashmonayim qui ont combattu les Grecs et les ont défaits étaient des personnes pratiquant le Hessed (Guemilout hassadim) l’expression guemilouth hassadim découle du mot gamal = chameau, arrivent encore les bœufs et les vaches qui font allusion au royaume d’Edom en raison du verset des Psaumes XXII, 13 : des taureaux nombreux m’environnent רבים פרים סבבוני et, enfin, les ânes et les ânesses ferment la marche : car c’est sur un âne que chevauchera le Mashiah pour aborder le septième millénaire.
LE COMBAT AVEC L’ANGE : Le nom de cette sidra est riche en enseignements car VAYISHLAH : וישלח il a envoyé, en inversant l’ordre des lettres, nous obtenons ויחלש du mot halash faible , l’ange le confie à Jacob dans un lahash לחש dans un murmure et là encore nous avons les mêmes lettres. Heth-lamed-shin. L’ange qui, selon les commentateurs est peut-être le penchant d’Esaü, ou un envoyé de D est étonné d’avoir été vaincu par la force physique surnaturelle de Jacob. Rappelez-vous que dans la précédente parasha, Jacob a déplacé à lui seul cette pierre qui fermait le puits alors que les bergers s’y mettaient à plusieurs ! Et, le dialogue entre Jacob et l’ange se fait à voix basse (lahash) et l’ange pensant Jacob faible (halash) fut surpris.
Lorsque Laban recherche ses idoles que sa fille Rahel avait dérobées non pas comme une vulgaire voleuse mais au contraire, dans la louable intention de voir son père changer de comportement, Jacob lance une malédiction : que meure celui chez lequel se trouvent ces idoles. Les Sages nous enseignent que Rahel est morte en couches à cause de cette malédiction et c’est la raison pour laquelle il faut toujours se garder de maudire quelqu’un car le Satan est toujours présent et peut se saisir d’un mot même s’il a été prononcé dans un état second. Voici donc un autre enseignement et non des moindres.
Esaü embrasse Jacob : la Torah signale par des points situés au dessus du mot que ce baiser d’Esaü comportait une signification autre qu’un simple baiser fraternel. Il aurait voulu, en fait, mordre Jacob à l’endroit le plus vulnérable du corps humain – le cou. En voulant mordre Jacob à son cou, la chair de Jacob se transforma en ivoire et rien ne se produisit. Rashi, pour sa part, rapporte l’opinion de Rabbi Shimon Bar Yohay selon lequel au point crucial d’échanger un baiser fraternel de réconciliation, les sentiments d’Esaü se muèrent זכות לכף favorablement vis-à-vis de Jacob. Pour terminer, d’ailleurs, sur une note positive le total en guematriya du mot וישקהו vayishakéhou (il l’a embrassé) est de 427 ou zekhout avec un vav défectif = mérite).
Le décès de Rahel des suites de l’accouchement de Binyamin et son ensevelissement sur la route et non pas à Makhpela est plein de significations. En effet, Rahel est placée sous le double signe de la miséricorde et de l’abnégation puisqu’elle accepte dès le début de sa vie de céder le droit à sa sœur jumelle, d’épouser Jacob en premier lieu car, le midrash nous rapporte le fait que Léa qui fut une « grande néshama » (âme) en apprenant qu’elle était destinée/promise en mariage à Esaü5. Et, de par cette abnégation, elle reçut le mérite de sauver par sa voix et sa façon d’implorer HaShem pour ses enfants, ses descendants.
Nous reviendrons plus tard à la qualification de Rahel en tant qu’épouse légitime et destinée véritablement à Jacob.
Trois thèmes se répètent dans ces chapitres. Thèmes qui vont former en quelque sorte des points de repères pour nos ancêtres : la profession de berger/bergère, l’eau/puits, la voix. Abraham n’avait pas de profession mais il devint berger et fut propriétaire de nombreux troupeaux car, c’est par cette voie qu’HaShem choisit Ses envoyés et interlocuteurs car, s’ils sont capables d’aider une brebis, ils seront capables de se soucier des hommes, tel que le fit Moïse et David…. L’eau est indispensable à la vie et, c’est auprès d’une source qu’Eliezer envoyé d’Abraham découvrira la personnalité pleine de miséricorde de Rebecca, future épouse d’Isaac, c’est auprès d’une source que Jacob rencontre sa cousine et , plus tard, c’est encore auprès d’une source que Moïse rencontre sa future épouse Tsipora.
Quant à la voix, lorsque Jacob se présente à son père malvoyant Isaac de manière à se faire bénir, Isaac précise « hakol, kol Yaakov » c’est à-dire, la voix est la voix de Jacob. S’il prononce deux fois le mot « kol » ou voix c’est parce qu’il est conscient du fait que son fils s’est consacré à la Torah car la Loi est appelée Voix et le dire deux fois c’est pour signaler qu’il y a loi écrite et loi orale que Jacob observe dans tous les cas de figure…
Le séjour à Shkhem est malheureux : Dina fille de Rahel et de Jacob, d’une grande beauté, est violée par le prince de Shkhem. S’en suivra un massacre – pour racheter l’honneur de leur sœur – mené par Shimon et Lévy. Dina se retrouve enceinte et elle accouche d’une fille portant le nom d’Osnat. Cette même jeune- fille à laquelle Jacob donne un talisman et aussi un signe de reconnaissance épousera son oncle Joseph à la cour d’Egypte. J’anticipe un peu ici sur le déroulement de l’Histoire car, la guemara nous signale, que de la descendance de Joseph (Menashé) naîtra l’un des deux messies que nous attendons : le messie qui devra amener la Guéoula sera « fils de David » comme annoncé dans la meguila de Ruth et dans la guemara de Sanhédrine mais est attendu aussi c’est le Mashiah ben Yossef qui serait donc de la descendance de Menashé.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו
1 – De bons anges qui se porteront à la défense de la personne en cas de besoin alors que dans le cas contraire, à chaque mauvaise action naît un ange « accusateur ».
2 – Le suffixe hébraïque « ayim » est l’indication qu’il s’agit de « deux » comme yad = main et yadayim=deux mains. Ici, mahané = camp et mahanayim = deux camps d’où l’intérêt de la question posée.
3 – Rabbi Hayim ben Atar Meknès (Maroc) 1696 – 1743 Jérusalem.
4 – La tradition rabbinique ne nomme pas ces êtres précisément : mais seulement en épelant ces noms : S’ A’ M’ A’ KE’ L et sa compagne comme écrit ci-dessus.
5 Léa étant l’aînée des deux jumelles, fut promise en mariage à l’aîné des jumeaux de Rebecca et Isaac. La neshama (âme) de Léa étant très haute elle comprit par son rouah hakodesh (esprit saint) qu’Esaü n’était pas aussi saint que Jacob aussi s’était-elle tant lamentée et avait-elle tant prié que ses yeux s’étaient abimés et c’est ainsi qu’elle eut le mérite d’épouser Jacob en une sorte de lévirat pour qu’Esaü ait une descendance juive et noble puisque parmi les fils de Jacob et Léa se distinguent Lévy ascendant des prêtres et Judas ascendant des rois d’Israël et du Mashiah.