PARACHA NOAH 5785 – 01 novembre 2024 – 30 Tichri 5785
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Aujourd’hui et demain, nous célébrons les deux jours de Roch Hodech HECHVAN. Demain, chabat, on sortira deux livres de la Torah, le second pour lire le passage relatif à Roch Hodech (comme la haftara) alors que, dans le premier, nous lirons la deuxième paracha, Noa’h – Noé en français – du premier livre de la Torah, Béréchit, dont voici un résumé :
Les premières générations de l’humanité ayant irrémédiablement dégénéré sur les plans moraux et spirituels, entraînant avec eux les animaux et emplissant la terre de violence, perversion et mépris du divin, YHWH Elohim décide d’effacer toute vie par un déluge d’eau. Il charge cependant Noa’h, « homme juste dans sa génération, » de construire une arche pouvant abriter de quoi repeupler la terre après 40 jours et 40 nuits de pluies diluviennes. Lorsque les eaux refluent, les rescapés du Déluge, Noé, ses fils et leurs femmes, sortent de l’arche. D.ieu contracte avec eux une alliance, et leur promet de ne plus détruire l’humanité. Cependant, alors que Noé a été intoxiqué par le vin, son second fils, ‘Ham, « découvre sa nudité, » et est maudit à travers son fils Canaan. Les fils de Noé engendrent les diverses nations du globe. Certains de leurs descendants construisent une tour s’élevant jusqu’aux cieux afin d’atteindre D.ieu, mais Lui descend et provoque la confusion des langues.
La paracha conclut par l’introduction aux lecteurs/auditeurs d’Abram, ce qui clôt l’histoire commune aux hommes et commence celle du peuple d’Israël. Abram quitte avec sa femme Saraï, son père Tera’h et son neveu, Loth, la ville d’Our Kasdim pour se diriger vers le pays de Canaan, mais ils s’arrêtent en chemin à Harran.
Cette section commence par les mots
ונח מצא חן בעיני ה’
Noé trouva grâce aux yeux de l’Eternel.
La première lettre le vav qui est ici une conjonction a pour mission de nous faire entendre le fait que le récit qui va suivre est en relation directe avec ce qui précède.
Lors de la création du monde, l’Eternel a transmis à l’homme un statut différent de celui de tout ce qui fut créé avant l’homme et c’est ainsi que l’homme reçut, pour ainsi dire, une suprématie sur ce qui fut créé (le yikoum) et, de par ce fait l’homme fut investi d’une responsabilité à double tranchant : si l’être humain obéit à son Créateur il contribuera à faire en sorte que tout le yikoum s’élève vers des niveaux élevés ou alors, il choira/chutera vers l’abime.
En inversant les lettres de Noah-Noé on trouve le mot hen-grâce. Y a-t-il un rapport entre ce mot et la qualité de Noé : ish tsadik, un homme juste. En effet, il y a un rapport très étroit entre ce mot « grâce-hen » car au moment où Noé vivait, les hommes alentour ne se conduisaient pas bien ce qui poussa ‘HaKadosh Baroukh ‘Hou à vouloir détruire le monde. Cependant, bien que Noé ait été un homme juste, il n’avait pas la taille spirituelle et humanitaire d’Avraham, qui, lorsque D décida de détruire Sodome et Gomorrhe se livra à un véritable marchandage d’âmes avec l’Eternel alors que Noé a accepté l’arrêté de D et ne s’est pas mis à essayer de faire annuler l’arrêt. C’est-à-dire qu’il n’a pas essayé de להתחנן de supplier le verbe להתחנן est de la même racine que חן il n’a pas essayé au moyen de suppliques de procurer la grâce aux hommes qui étaient les contemporains de Noé.
Comme son nom l’indique, il était un homme facile à vivre, calme, obéissant pourtant, D va lui confier une mission très délicate : sauver la faune que le Créateur venait de créer et pourquoi la faune ? Les hommes ayant fauté pourquoi les bêtes ? C’est qu’il est un principe qui dit que tel est le maître ainsi est la bête si les hommes étaient impies les bêtes l’étaient aussi. Eh bien c’est parce que si l’homme est effacé, lui qui est doté de parole, la racine du mal va être elle aussi éradiquée du monde car si D a créé le monde par Sa parole, l’homme peut le détruire par la parole. Puis, selon la qualité de la parole, la parole peut vouloir enseigner, éduquer, transmettre les préceptes divins mais elle peut aussi être violente : חמס : la violence.
Au temps de Noé il y avait donc non pas seulement de l’impiété et de la violence mais de l’indifférence : le sort du prochain n’intéresse nullement l’entourage. La décision du déluge prise, l’Eternel inflige au monde une punition issue de la source de bénédictions : en effet, pour que l’homme puisse se nourrir, il lui faut cultiver la terre et pour que la terre soit fertile il faut qu’elle reçoive son quota d’eau mais au-delà du quota, cela n’est plus une bénédiction mais une malédiction. Or jusqu’alors, le genre humain était végétarien et ne se nourrissait que du produit de la terre. En noyant les champs HaShem punit l’homme par sa nourriture.
De plus, en ce temps-là, les hommes légalisaient les fautes en taisant les plaintes et en laissant les choses se faire. En conséquence, D a voulu bannir la banalisation de la faute et du crime. C’est donc des cieux que le déluge va tomber pour éliminer le mal.
L’arche comportait des fenêtres qui représentaient donc des ouvertures d’espoir. C’est par là que Noé a d’abord envoyé le corbeau puis, par trois reprises il enverra la colombe. Pourquoi le corbeau, parce que Noé voulait punir le corbeau d’avoir eu des relations avec sa femelle dans l’arche tout comme le chien et Ham, le troisième fils de Noé, celui, même, qui avait découvert son père dénudé et s’en était gaussé. Mais, comme on peut le lire dans la guemara sanhédrin 108b, D demanda à Noé de ne pas se débarrasser du corbeau car c’est lui qui sauvera plus tard Eliahou Hanavi. Il enverra donc la colombe par 3 reprises à une semaine d’espace entre chaque « mission ». Noé était-il pressé de sortir de l’Arche ? Non pas : il savait qu’il ne devrait en sortir que lorsque le Créateur le lui dirait mais, entre chaque sortie, il laissait l’espace d’une semaine pour voir si le monde s’était purifié.
Les eaux du déluge étaient des eaux bouillantes car le Créateur voulait définitivement nettoyer/stériliser ce monde impur.
Après que les eaux du déluge se soient retirées et que D ait ordonné à Noah de sortir de l’Arche lui et sa famille et d’en faire sortir les animaux sauvés des eaux, la nature reprit ses droits et Noah planta une vigne dont le produit est censé réjouir le cœur de l’homme (אנוש לבב ישמח ויין(. Noah abusa du fruit de sa vigne et perdit le contrôle sur lui-même. Certains commentateurs ont expliqué qu’en perdant le contrôle sur lui-même il commit un attentat à la pudeur. La conduite de Ham en découla. L’un n’excusant pas l’autre, la conduite de Ham fut punie et la conduite vertueuse et pudique de Sem et Yéphet récompensée.
D enjoignit la nouvelle humanité d’obéir à sept commandements appelés Noahides auxquels doivent obéir les nations du monde : ne pas commettre de meurtre ; ne pas consommer de sang ni de mutiler des animaux pour en consommer la chair sans les abattre etc……
Noah et ses enfants vécurent et engendrèrent des peuples. Dix générations plus tard les hommes voulurent « se mesurer » à D et ils décidèrent à Babel de construire une tour qui atteindrait le ciel de manière à pénétrer dans le domaine de D. Le Créateur décida donc de mettre un terme aux pensées perverses de ces hommes – puisqu’Il avait promis de ne plus détruire le genre humain (1)– et Il détruisit la tour et dispersa les hommes en faisant en sorte que chacun parlât une langue différente et ni les uns ni les autres ne comprenait son prochain.
Noah et ses enfants vécurent et engendrèrent des peuples. Dix générations plus tard les hommes voulurent « se mesurer » à D et ils décidèrent à Babel de construire une tour qui atteindrait le ciel de manière à pénétrer dans le domaine de D. Le Créateur décida donc de mettre un terme aux pensées perverses de ces hommes – puisqu’Il avait promis de ne plus détruire le genre humain2– et Il détruisit la tour et dispersa les hommes en faisant en sorte que chacun parlât une langue différente et ni les uns ni les autres ne comprenait son prochain.
Lorsque dans la Bible on rencontre la formulation de « voici l’histoire de…. » c’est en général pour nous apprendre que l’homme dont il est question a eu une continuité, une descendance or, ici, Manitou nous enseigne que les seules choses qui soient restées de Noé ont été ses bonnes actions. Rashi commente ceci en insistant sur le fait que bien que le terme de Toledot vienne de la racine YaLaD il ne s’agit pas forcément d’une descendance mais de ce qui a marqué la vie de la personne en question. Abraham, dont la valeur numérique est 248 (comme les 248 membres du corps) est tourné vers l’action (248 mitsvoth positives) dans le cadre spirituel de la Torah.
Ce mot ToLeDot qui signifie descendance ou engendrement peut s’orthographier de différentes façons et chacune d’elles viendra donner un éclairage différent. En effet la seule lettre qui peut être inscrite ou être défective dans ce mot est le vav. Ainsi, le mot, présentera deux « vav » l’un dans la première syllabe et le second dans la dernière. Cette lettre vav qui est comprise dans le Tétragramme et symbolise l’union entre le ciel et la terre ou entre le Royaume céleste et la terre où évoluent les hommes, va nous faire comprendre s’ il y a à espérer quoi que ce soit de la génération dont il est question dans la péricope. Savoir si l’espoir mis dans cette génération est fondé ou pas. Si cette descendance va se trouver « engagée » et va marquer son époque par des actes positifs proches de ce que le Créateur attend de l’homme.
Noé a accepté l’arrêté de D et ne s’est pas mis à essayer de faire annuler l’arrêt. C’est-à-dire qu’il n’a pas essayé de להתחנן de supplier le verbe להתחנן est de la même racine que חן il n’a pas essayé au moyen de supplique de procurer la grâce aux hommes qui étaient les contemporains de Noé.
LES SECRETS DE L’ARCHE DE NOE
A la seule lecture des chapitres consacrés à cette fameuse aventure que va vivre Noé nous nous posons de nombreuses questions concernant ce qui a précédé le décret divin de détruire le monde par l’eau, l’annonce du déluge, le grand nombre d’années consacrées à la construction de l’Arche, le rassemblement des animaux du plus grand au plus petit, la nourriture de tous ces êtres pendant tout le temps du déluge puis de l’absorption des eaux et la sortie de l’Arche.
En général, on lit tout simplement sans guère s’attarder aux différentes questions et pourtant…
Pour situer Noé sur le vecteur des générations précédentes, les Sages tirent un parallèle avec le tout premier verset du premier chapitre de tehilim où il est écrit : « Heureux est l’homme qui ne suit pas les conseils des impies, qui n’emprunte pas la voie des pêcheurs et ne fréquente pas de railleurs ». L’homme heureux ici se rapporterait à Noé, et si l’on remarque les trois mots suivants sont au pluriel : résha’ïm (impies), hatayim (pêcheurs) et leytsim (railleurs) se rapportant aux générations (une assemblée) d’Enosh, du Déluge et de la Tour de Babel (dor haplaga).
Lors de la faute d’Adam, lorsqu’HaShem maudit la terre, la question fut posée au Créateur de savoir quand prendrait fin cette malédiction sur la terre et D répondit jusqu’à la naissance d’un garçon circoncis. C’est lui qui apportera la consolation au genre humain. C’est pourquoi Lémekh (en français on écrit Lamec), lorsque naquit son fils circoncis il le nomma Noah avec ces deux lettres qui commencent le mot néhama (consolation).
L’on a beaucoup disserté sur le fait qu’à l’annonce du déluge qui détruirait le monde il accepta sans mot dire pour le reste des humains mais se contenta de demander quel serait son sort…. En vérité, ce fait lui fut reproché nous disent les Maîtres du Midrash par HaShem par la suite. Nous y reviendrons par la suite, car je voudrais que nous fassions une large pause sur deux constatations : quelles sont les raisons pour lesquelles la construction dura 120 ans et pour quelles raisons également la Torah s’attarde-t-elle à détailler les dimensions de l’Arche ???
Dans la Torah les deux seuls endroits où HaShem S’attarde à détailler infiniment une construction sont la construction de l’Arche et la construction du Mishkan !!! En ce cas y aurait-il donc une similitude entre ces deux entreprises ?
En prenant appui sur des textes de divers Midrashim, de divers commentaires et du Zohar nous allons pouvoir comprendre en effet les petits secrets qui lient l’un et l’autre et comment des évènements que l’on croyait mineurs atteignent des sommets de subtilité.
Lorsqu’on compare tout d’abord les réactions d’Abraham et de Noé devant une menace d’anéantissement, Abraham prévient et prie, supplie le Saint béni soit-IL de ne pas détruire les villes de Sodome et Gomorrhe ainsi que leur population en se livrant à des marchandages alors que Noé, reste passif. Le texte de la Torah le décrit en précisant que Noé marche AVEC HaShem alors qu’Abraham marche en AVANT comme s’il voulait frayer un chemin à l’Eternel…
Abraham tout comme Moïse plaide pour le peuple. Noé s’inquiète pour lui et sa famille.
A l’énoncé de l’ordre de construire une arche, Noé va planter des arbres qui vont lui servir à fabriquer ce vaisseau. Pourquoi n’a-t-il pas utilisé des arbres déjà existant ? Car, nous répondent les Sages, il a voulu user de prudence et ne pas utiliser des arbres qui peut-être auraient servi à un culte idolâtre. Il a fallu donc déjà donner le temps aux arbres de grandir et de les découper ensuite selon les instructions. Le Ramban3 dans son commentaire soutient que de la même façon qu’au Mishkan avaient lieu des miracles sans cesse, l’arche était un contenant de miracles énormes en voulant pour preuves : que l’espace de l’Arche ne suffisait pas pour entreposer de la nourriture et de l’eau potable pour tous ces animaux et pour Noé et sa famille, l’arche était construite avec du bois mais du goudron pour rendre l’arche complètement imperméable or, les eaux du déluge étaient brûlantes et pourtant le goudron n’a pas fondu, car tout autour de l’arche l’eau n’était pas à haute température. Lorsque le déluge s’abattit sur la Terre, l’espace ouvert de l’embarcation ne s’emplit pas d’eau etc….
D’autre part, ajoute le natif de Gérone, l’Arche ne possédait pas de « quille »4, son fond était plat et, si un radeau donc plat peut voguer, il n’en est pas de même pour un vaisseau devant supporter un poids important, et comptant plusieurs étages……ceci écrivit le grand philosophe ajoute un miracle de plus à la liste déjà longue, surtout lorsque l’on sait que les animaux se sont présentés de leur plein gré devant l’embarcadère. Celui-ci fonctionnait en quelque sorte comme un portail magnétique écartant d’emblée tout animal n’ayant pas le droit de pénétrer5.
Le Midrash rapporte que si Noé avait vécu au temps d’Abraham, il n’aurait pas été choisi car il n’avait aucunement l’étoffe d’un chef (manhig). Abraham, Moïse, Shmouel HaNavi, même Guid’ôn ont prié en faveur du peuple mais pas Noah.
La Torah nous relate le fait que Noé a obéi à HaShem et a construit la Téva (l’Arche) mais il n’y est vraiment entré que lorsqu’HaShem lui a ordonné d’y entrer et à la fin du déluge, il n’en est sorti que sur l’injonction divine : « sors »! Pourquoi ? La réponse est ainsi :
HaShem n’a donné de détails et de dimensions que pour le Mishkan, c’est-à-dire la Résidence d’HaShem au sein de Son peuple et, ici…. Se trouvent les réponses à nos interrogations : en premier lieu le mot « téva » תיבה se trouve être l’anagramme de ‘ה בית ou La Maison de D. C’est la raison pour laquelle le Créateur S’est donné la peine de donner les dimensions de cette « résidence flottante » et c’est également pourquoi Noé n’y est entré et n’en est sorti qu’en recevant les instructions du Maître du Monde !!!
1– En souvenir de cette promesse D créa l’arc en ciel (lorsqu’après un orage on voit un arc-en-ciel on prononce la bénédiction : הברית זוכר העולם מלך אלקינו’ ה אתה ברוך : Béni sois Tu Eternel notre D qui se souvient de l’alliance.
2– En souvenir de cette promesse D créa l’arc en ciel (lorsqu’après un orage on voit un arc-en-ciel on prononce la bénédiction : הברית זוכר העולם מלך אלקינו’ ה אתה ברוך : Béni sois Tu Eternel notre D qui se souvient de l’alliance.
3 Ramban = Rabbi Moshé ben Nahman de Gérone né à Gérone en 1194 et mort à Accre en 1270, Philosophe, Cabbaliste et exégète et Médecin.
4 Terme désignant le bas de la coque d’un bâteau important.
5 Plus tard, dans la Torah, lors de l’épisode des filles Moabites qui devaient être ou non sauvées, le « tsits » ou diadème sacré du Cohen Gadol, servaient à distinguer les filles/femmes moabites pures des impures. Ici, l’embarcadère fait, en quelque sorte, office de diadème sacré.
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