PARACHA BERECHIT 5785 – 26 octobre 2024 – 23 Tichri 5785
HORAIRES DE CHABAT
NETANYA – 17h36 – 18h33
JERUSALEM – 17h15 – 18h32
HAIFA – 17h35 – 18h32
EILAT – 17h39 – 18h35
ASHDOD – 17h38 – 18h34
BEER SHEVA – 17h38 – 18h34
PARIS – 18h23 – 19h28
MARSEILLE – 18h21 – 19h22
LOS ANGELES – 17h48 – 18h44
MIAMI – 18h26 – 19h19
NEW YORK – 17h42 – 18h41
Chaque mot de la Torah fait l’objet d’immenses commentaires. Mais il semble que la première sidra du Pentateuque ait de tous temps intrigué et intéressé les lecteurs du récit de la création du Monde.
La Torah commence donc ainsi son enseignement : אלקים ברא בראשית D créa au commencement….. Il faut ici rappeler qu’en son temps, le roi Ptolémée (des Grecs) rassembla 72 Sages et les enferma chacun dans une pièce et leur enjoignit de traduire en grec la Torah. D inspira chacun des Sages et tous traduisirent de la même manière : D créa au commencement (Bible des Septantes).
Les exégètes de tous ordres et de tous âges se sont attelés à la tâche pour tenter de nous éclairer et étancher notre soif de savoir.
Le principe qui va être présent tout au long de la création et qui va servir de support à toute la création est la dualité sur laquelle des philosophies extrêmes orientales vont étayer leur propre système de pensée1. Ainsi, dès le premier jour de la création, la lumière est créée et son contraire existe aussi : les ténèbres2; le jour et la nuit ; les cieux ou les eaux du haut3 et l’eau (les eaux du bas) soit l’ensemble des mers, océans, fleuves tous les divers cours d’eau. La Cabbale interprète chacun de ces éléments comme masculin ou féminin ; la terre et les océans ; les trois premiers jours vont se répéter d’une manière légèrement différente pendant les autres jours de la création ainsi, le premier jour de la création, D a créé la lumière et le quatrième jour furent créés les astres qui répercutent et diffusent la lumière.
L’espace ou la séparation créée le deuxième jour entre les eaux du haut et celles du bas se retrouve au cinquième jour par la faune qui se perçoit dans le ciel et dans la mer. La terre garnie d’une flore luxuriante reçoit sa population au sixième jour.
Au cinquième jour, D créa les poissons mais aussi d’autres créatures : חיה נפש ou, une âme vivante. Dans la Guemara Bekhoroth Chapitre I page 8a, où il est question de « dauphins » Rashi commente le terme « dauphin » en traduisant par « siréna ». Le Rabad4 et même le Rav HaHida5 s’intéressèrent à ce sujet que d’aucuns considèrent comme mythologique. Cependant, la guemara les décrit comme des êtres mi femme mi poisson vivant dans les profondeurs des mers froides émettant des chants aux consonances étranges destinés à charmer et égarer les marins pour s’emparer de leurs bateaux6.
Les arbres fruitiers et la malédiction de la terre : Dans le texte il apparaît nettement le fait qu’HaShem ordonna à la terre de produire des arbres fruits c’est-à-dire des arbres qui auraient le goût et peut-être même la consistance de ses fruits auquel cas l’homme, dans son manque de maturité morale, n’aurait pas la patience d’attendre les années nécessaires à la « maturité » de l’arbre et d’attendre ainsi trois ans avant d’en consommer et également le fait qu’en cueillant de n’importe quelle façon les plantations seront endommagées et il faudrait au bout d’un certain temps déplorer le manque de fruit, aussi, la terre décida-t-elle de transformer l’ordre reçu par le Créateur de manière à ce que le monde puisse jouir de la production de fruit dans le monde entier.
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Nous remarquerons que le récit du premier chapitre est entièrement construit sur la création faite par le Créateur appelé ici ELOKIM qui est un des noms divins évoquant l’attribut de justice. Comme nous pourrons le constater par la suite et dès après la création de l’homme et de la femme, le nom de ELOKIM va changer pour faire place au Tétragramme ou « Shem ‘HaVaYah » qui évoque l’attribut de miséricorde. Nous retiendrons deux éléments parmi toutes celles proposées par les commentateurs : la première est que seulement sous le règne de la justice et de la rigueur, rien ne peut résister mais il faut aussi un peu de souplesse. La seconde sera « puisée » dans un midrash qui vient à l’appui du verset : « faisons l’homme à notre image ». En effet, les exégètes commentent : pourquoi D parle-t-IL en employant le pluriel ? Et, pourquoi le Tétragramme est-il employé par la suite dans le récit biblique ? Pour l’emploi du Tétragramme après avoir utilisé le nom d’Elokim ? C’est donc pour montrer que tout au long de la Création HaShem a créé ce monde selon des principes de justice poussés à l’extrême, mais, par la suite le Shem Havaya ou Tétragramme est l’expression même de la Bonté et de la Miséricorde célestes.
C’est encore par Miséricorde que l’Eternel prélève de la terre (limon) aux quatre coins du monde dans deux buts distincts le premier étant pour que la créature humaine où qu’elle dirige ses pas pourra se faire ensevelir n’importe où car elle n’y sera pas étrangère et, peu importe où la personne naîtra elle sera égale à une autre personne car nous avons tous les mêmes géniteurs….
Lorsque le texte biblique utilise soudain le pluriel quant à la création de l’homme, nous pourrions dire tout simplement qu’il s’agit ici de l’utilisation du pluriel de majesté ainsi que le confirme le texte de la Torah lui-même quelques mots plus bas où HaShem : Nous le ferons à NOTRE image !
Par ailleurs le midrash explique qu‘HaShem a tenu à porter Son projet à la connaissance des Anges avant de procéder à cette création de manière à faire de l’assemblée des Anges Ses associés.
Quant au midrash voici ce que nous y trouvons : « Lorsque D voulut créer l’homme à Son image, les Anges ont « protesté » en prétextant que les hommes allaient commettre qui des erreurs, qui des fautes, et certains en entraîneront d’autres hors des sentiers voulus par le Saint béni soit-Il
alors, raconte le midrash : D ôta l’attribut de Justice et revêtit l’attribut de Miséricorde pour créer l’homme » et ce, de manière à ce que l’homme puisse vivre et agir sans trop de rigueur et être jugé pour ses actes avec Miséricorde.
C’est encore par Miséricorde nous enseignent les Sages que le monde fut créé « par 10 paroles »… En effet, enseignent-ils D ne pouvait-IL pas créer le monde et tout ce qu’il renferme en une seule fois, en une seule parole ? En effet, mais, de façon à protéger le monde des actes souvent irréfléchis des hommes IL a créé le monde en 10 paroles pour que, si, d’aventure, le monde se trouvait endommagé zen un point les neuf autres seraient sauvegardés.
C’est dans le même esprit d’amour et de miséricorde qu’HaShem donna à Son peuple 613 mitsvoth pour que nécessairement chacun puisse trouver une ou plusieurs lois qui lui corresponde et que chacun puisse, de la sorte appliquer un commandement en particulier !!!
L’homme fut créé en même temps que la femme ainsi que cela est écrit : « Mâle et femelle Il les créa ». Les animaux furent créés mâles et femelles à la fois et leur rôle depuis la création fut de se reproduire sans que D ne le leur ordonne par contre, D ordonna à l’homme et à la femme de croître et de se multiplier car l’union d’un homme et d’une femme pour la procréation se fait dans la sainteté et en symbiose totale entre le couple et D.
Lorsque Adam et Eve s’unirent et qu’ils donnèrent naissance à Abel et à Caïn, ils ne donnèrent pas naissance à des êtres humains comme le commun des mortels mais ils étaient des humains issus d’êtres qui n’avaient pas été conçus, ce ne sont que les enfants d’Abel et de Caïn qui furent des humains nés d’humains véritables. Cependant, se pose une question : Adam et Eve furent les seuls êtres humains à évoluer dans ce monde avec qui se marièrent Abel et Caïn ? La tradition éclaire en précisant qu’Eve donna naissance à deux bébés à la fois pour Abel : un garçon et une fille et pour Caïn, elle donna naissance à un garçon et deux filles. A cette époque, la Torah n’avait pas encore été promulguée et les mariages entre frères et sœurs n’étaient pas encore interdits.
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Dans le séfer ‘hayétsira7, le verbe dire est scindé en trois phases qui sont la pensée, la parole suivie de l’acte et ceci tourne autour des mots de la racine sefer ou -ר-פ-ס soit : nombre ou base de la pensée, récit ou expression de la pensée et écriture acte suivant la pensée. Cette découpe de l’acte, est à la base des séphirot qui composent l’arbre de vie (החיים עץ ( ainsi que le décrit R’ Yéhouda Halévy auteur du séfer HaKouzari (IV, 25). Ces dix séfiroth sont disposées un peu selon le schéma du corps humain : la tête (kéter), les épaules (hokhma et bina), les organes internes (hessed, guevoura, tif’éreth, netsah et ’hod), les organes de la reproduction (yessod), les membres inférieurs (malkhouth). De même, les sphères sont reliées entre elles par des canaux au nombre de 22 (un par lettre de l’alphabet). Les côtés gauche et droit représentent également le féminin et le masculin et chaque séphira se rapporte aux Anges et Archanges. Les quatre éléments de la nature sont aussi associés aux séphiroth ainsi que les planètes etc….. En conséquence de quoi nous voyons que lorsque HaKadosh Baroukh ‘Hou créa le monde qu’Il a mis à notre disposition, Il le fit en faisant participer tous les éléments possibles et imaginables à cette création : les canaux /lettres pour la Torah qui va servir de guide aux humains, les planètes que le Créateur a mis à notre service pour perpétuer les lois de la physique et de la nature, l’armée des Archanges et des Anges qui veillent…., les éléments naturels à partir desquels nous sommes faits et qui déterminent aussi notre propre nature individuelle. Et, surtout et avant tout la dualité sur laquelle le monde entier a été créé le masculin et le féminin et avec eux tout ce qui est et existe avec son contraire : le saint et le profane, le pur et l’impur, l’intelligence et la bêtise.
En considérant ce plan merveilleux que D a mis au point dans ses moindres détails, comment ne pas remercier le Créateur sur tant de détails créés et dirigés depuis le point de départ ????
Caroline Elisheva REBOUH
1– Telles que les théories du Yin et du Yang, selon lesquelles le monde est basé sur la dualité mâle femelle.
2 Maïmonide enseigne que les ténèbres dans lequel le monde d’avant la Création baignait dans desz ténèbres véritables, matérielles, et non pas dans des ténèbres pouvant être définies par une absence de lumière.
3 Le mot cieux en hébreu se traduit par « shamaïm » soit : là-bas il y a de l’eau.
4– Rabad : ד »ראב ou Rabbi Abraham Ben David (1120-1198) de Posquières en Provence qui expliqua ce que dit la guemara sur les sirènes.
5– Rav ‘HaHida : Rabbi Hayim Yossef David Azoulay 1724-1806, né à Jérusalem et décédé à Livourne en Italie.
6– Le Rav HaHida a consacré des recherches à ce sujet et il en parle dans deux de ses ouvrages מדבר קדימות מערכת ד’ : דג יש בים שקורין סירנ »ה מחציו ולמעלה כדמות אישה בתולה » ו בספר צל עולם חלק ב’. Il affirme que ces créatures existaient et n’existent plus.
7– Le Sefer ‘HaYétsira ou le livre de la création, attribué à Abra’ham le Patriarche, est le livre ésotérique le plus ancien.