Accueil Religion Actualité LES QUATRE ESPECES ARBAÂTH ‘HAMINIM המינים ארבעת 

LES QUATRE ESPECES ARBAÂTH ‘HAMINIM המינים ארבעת 

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Au cours de la fête de Souccoth, il est une prescription qui va caractériser cette  époque autant que la cabane de roseaux elle-même. 

La soucca, demeure si légère et occasionnelle, que le moindre souffle de vent peut  mettre en péril, fait penser à la fragilité de l’existence. Cette cabane nous a abrités  pendant les 40 années d’errance dans le désert. La double symbolique est donc le  fait que notre destin est aussi frêle qu’un roseau et la seconde symbolique est de se  souvenir de la sortie d’Egypte. 

Souccoth met l’homme en rapport avec la nature de manière très directe d’abord  parce que dans la cabane l’homme se retrouve directement sous les ailes de la  shekhina et donc sous la protection divine et comme nous le verrons ci-dessous, le  bouquet des quatre espèces rappelle à chaque instant le lien puissant qui relie la  créature humaine à la création. 

Dans le Lévitique, au chapitre XXIII le verset 40 énonce : « vous prendrez(…) un fruit  de l’arbre ‘hadar (cédrat ou etrog en hébreu), une branche de palmier (loulav), des  rameaux de l’arbre aboth (myrte ou ‘hadass) et des saules de rivière (ârava). 

Les rameaux se doivent d’être attachés ensemble selon un ordre particulier : il faut  une branche de palmier, trois branches de myrte et deux branches de saule. 

COMMENT CHOISIR LES DIFFERENTS ELEMENTS DES QUATRE ESPECES ? 

Aujourd’hui, de plus en plus, on vend des ensembles de 4 espèces munis d’un  certificat d’origine et de casherout ce qui évite de mesurer les plantes pour savoir si  elles correspondent à la ‘halakha. 

De toute façon voici un abrégé des critères selon lesquels choisir un beau bouquet  de « 4 minim ». 

ETROG : Mesure : il doit être plus gros qu’un œuf. Couleur et aspect : il ne doit pas  être ni noir ni brun ce qui le rend « passoul » (non valable). Il peut être verdâtre, en  tout ou partie et il est préférable qu’il soit bien jaune, cependant, selon les années, il  se peut qu’il soit vert si les fêtes tombent tôt en septembre.  

Si l’étrog n’est pas d’une catégorie où le « pitoum » est rentré il faut manipuler le fruit  avec précaution pour que le pitoum ne se casse pas. Il y a aussi les étroguim  yéménites sans pitoum mais d’une très grande taille.  

La peau du fruit peut-être granuleuse sans rien ôter de ses qualités pour la prière. 

Lorsqu’un cédratier n’est pas greffé il peut y avoir sur le corps de l’étrog une très fine  marque légèrement nacrée sans aucune incidence sur la validité du cédrat.

Après usage, il est conseillé de conserver l’étrog dans une boîte où il sera à l’abri.
LOULAV : Il s’agit d’une branche de palmier d’au minimum 40 cms de long. 

La branche doit être le plus droit possible, le plus vert possible et, si possible, les  feuilles ne doivent pas se détacher.  

C’est la raison pour laquelle dans certaines communautés, les fidèles garnissent leur  loulav soit au moyen de fils satinés ou soyeux de couleur en les croisant pour éviter,  qu’en agitant le bouquet comme il le faut au cours de la cérémonie du loulav, les  feuilles ne se séparent trop les unes des autres ; de même, souvent l’extrémité du  loulav est protégée par un peu de coton. 

HADASS : myrte. Les trois branches de myrte doivent être si possible de la variété de  Safed (Tsfat) avec des feuilles qui se recouvrent en partie les unes les autres et  recouvrent le tige. Les feuilles doivent être en bon état, il ne doit pas y avoir trop de  baies. La dimension minimum est de 30 cms. Il faut veiller à ne pas laisser sécher les  feuilles, sinon les branches (et les feuilles) seront inutilisables pour la fête. 

ARAVA : Les deux branches de saule doivent mesurer au minimum 30 cms chacune.  L’extrémité ne doit pas être coupée et les feuilles en bon état et pas sèches.  Cependant, certaines années il y a une maladie qui se propage parmi les saules qui  se nomme « la rouille » et toutes les feuilles sont piquetées de brun. En ce cas, il est  impossible d’obtenir dans une même région des saules non contaminés et les saules  « tachetés » sont, alors admis. 

Pour lier le bouquet il est possible d’utiliser soit de petits étuis en feuilles de palmier  tressées (selon les avis) soit simplement des fils ou de fins liens. En plaçant le loulav  devant soi, les branches de myrte sont placées à droite et celles de saule à gauche.  Certains placent les branches de myrte une au-dessus du loulav, une sur le côté à  droite et une au-dessous. 

Pour conserver les 4 espèces en bon état, on préparera deux torchons dont un sera  humidifié mais pas trop mouillé pour que les feuilles ne pourrissent pas et l’autre  sera sec. Le bouquet sera roulé dans le torchon humide et recouvert du second puis,  une fois rentré à domicile, on ôtera le loulav et on placera les branches de myrte et  de saule au-dessus du tiroir des légumes dans le réfrigérateur. En cas de dessiccation  il faudra veiller au remplacement des branchages. 

Le loulav sera plongé dans un vase plein d’eau. 

Avant de procéder à la bénédiction du loulav il faudra saisir le bouquet complet dans  la main droite et l’étrog dans la main gauche en ayant soin de le renverser avant de 

prononcer la bénédiction pour qu’il n’y ait pas d’interruption entre la fin de la  berakha à laquelle est ajoutée la bénédiction de shé’héhéyanou et le fait de  « balancer » les 4 espèces. 

ברוך אתה ה’ אלוקינו מלך העולם אשר קידשנו במצוותיו וציוונו על נטילת לולב ברוך אתה ה’ אלוקינו מלך העולם שהחיינו וקיימנו והגיענו לזמן הזה.  

Baroukh Ata Ado-nay Elo’hé-nou melekh ‘haôlam asher kidéshanou bemitsvotav  vetsivanou âl nétilat loulav. Baroukh Ata Ado-nay Elo-‘hénou melekh ‘haôlam  shé’héhéyanou vékiyémanou vé’higuiânou lazeman ‘hazé. 

Béni sois-Tu Eternel notre D Roi de l’Univers qui nous a sanctifiés par Ses  commandements et nous a ordonné de prendre le loulav Béni sois-Tu Eternel notre D,  Roi de l’Univers qui nous a fait vivre et nous a maintenus en vie et nous a fait arriver  à ce temps-ci. 

Après ceci, on retourne le cédrat de manière à ce que le pédoncule soit en bas et le  pitoum vers le haut et on commence à balancer dans l’ordre suivant (6 directions) on  se place face à l’orient et on agite le bouquet trois fois dans cette direction puis on le  ramène vers soi et on répète cette opération vers le sud, puis vers l’ouest, puis vers  le nord puis toujours en agitant trois fois vers le haut puis trois fois vers le bas. Les  coutumes ne sont pas toujours les mêmes certains privilégient d’autres directions et  certains inclinent le bouquet sans bouger. 

Les plantes ont plusieurs symboliques :  

ETROG : ce fruit est issu du cédratier dont les feuilles et les fleurs sont odoriférantes.  Le fruit par lui-même est odorant et l’on pourra – après la fête donc après l’usage fait  du bouquet – respirer le parfum du fruit et réciter à ce propos la bénédiction se  terminant par : בפירות טוב ריח הנותן‘ hanotene réah tov beféroth – qui donne aux  fruits une bonne odeur. De même, on ne goûtera pas le cédrat pendant la fête. Le  cédrat symbolise l’homme qui étudie et fait de bonnes actions c’est-à-dire quelqu’un  qui est odoriférant et savoureux.  

Sur le plan du corps humain, le cédrat a un peu la forme du cœur. Il est rapporté au Patriarche Abraham et à la Matri arche Sara. 

LOULAV : Il provient du dattier qui donne des fruits sans odeur mais savoureux  comme un homme qui n’étudierait que très peu mais dont les actions sont si belles.  Le loulav représente la colonne vertébrale. Isaac qui symbolise à la fois la  rigueur/justice et le don de soi par le sacrifice, est aussi représenté par le loulav.  Rivka est douce comme le miel ou comme la datte.

HADASS : Une plante odoriférante mais ne donnant pas de fruit comme quelqu’un  qui étudie et ne fait pas de bonnes actions. Les feuilles rondes représentent les yeux.  Représente Jacob à cause du nombre de ses descendants et Léa pour la même  bonne raison. 

ARAVA : sans parfum et sans fruits, la ârava symbolise les lèvres promptes à parler et  parfois sans raison, et s’apparente à quelqu’un qui n’étudie pas et ne fait pas de  bonnes actions. La ârava est comme Joseph qui mourut avant ses frères et comme  Rahel sa mère. 

En unissant en un bouquet ces quatre espèces et en les agitant dans les quatre  directions plus en haut et en bas, nous exprimons notre volonté d’unir les quatre  genres d’hommes aux quatre éléments et aux quatre directions du monde et d’unir  dans un même mouvement les sphères intermédiaires aux sphères supérieures et  inférieures auquel l’homme est soumis. 

Caroline Elishéva REBOUH

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